A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

mardi 27 octobre 2009

LE VAUTOUR DE LA SIERRA - La parole d'honneur du bandit 7



Il ne pouvait pas se résoudre à ne plus être, et, le dos tourné à la caverne, devant la majesté de ces montagnes où le bandit régnait en maître, son âme combative rêvait de triompher de son adversaire et sir Gevil s’avouait qu’un homme de cette envergure valait bien la peine d’être battu.
La nuit venait ; peu à peu, l’ombre envahissait les cimes. Un homme silencieux alluma un grand feu devant la caverne.
Quand la flamme pétilla, il partit sans bruit, comme il était venu et le Quebranta parut au seuil de son antre, illuminé par le brasier.
Sir Gevil lui tendit la lettre qu’il avait écrite.
- Voici, dit-il.
Le bandit la prit et remercia.
- Un exprès l’emportera ce soir, continua-t-il. Et maintenant, senor, je vous l’ai dit, vous êtes mon hôte. Usez et abusez de moi. Je m’engage à remplir, en conscience, mes devoirs de maître de maison et je ferai tout pour vous rendre agréable votre séjour parmi nous… Un mot cependant… J’ai dit que vous partiriez d’ici, libre, dès que votre rançon sera là et vous en avez ma parole d’honneur… Mais il faut que vous l’attendiez dans mon domaine et vous ne devez pas chercher à vous enfuir ni à vous libérer par quelque autre moyen. J’ai votre parole ?
Gevil Haye ne répondit pas.
C’en était trop ! Eh ? quoi ! Lui fallait-il donc s’abaisser encore ! Abdiquer toute fierté, engager son honneur à ce voleur de grands chemins !
-Ai-je votre parole ? insista don Quebranta.
Il en était donc là, après avoir eu tout un peuple à ses pieds ; après avoir connu le bonheur de vivre, la joie du triomphe, l’orgueil du pouvoir ?... Oui, il en était là !...
-Vous avez ma parole, dit-il enfin.

A suivre

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