A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

vendredi 26 avril 2013

Jehanne


En Avril nuées
En Mai rosées.




Imaginons un instant qu’un adolescent de sexe indéterminé insiste pour être reçu à l’Elysée ; des messages intergalactiques lui seraient parvenus, lui enjoignant de communiquer au président en exercice les moyens efficaces de résoudre la crise financière, les problèmes d’emploi, la violence des banlieues et le réchauffement climatique.
Parviendrait-il à son but ?
Certainement pas !
Il serait sans doute reconduit à sa famille avec mission pour celle-ci de la garder soigneusement au calme en vérifiant bien les substances qu’il roule dans ses pétards.
Réjouissons-nous ! C’est que la France est beaucoup moins malade qu’au XV° siècle.
En ce temps-là, une jeune campagnarde répondant à des « voix », est parvenue – non sans insistance, il est vrai- jusqu’au roi de France ; elle se nommait Jeanne, elle n’avait pas vingt ans, aucune expérience du métier des armes.
Pourtant, le 29 avril 1429, avec l’armée royale rassemblée autour de sa bannière déployée représentant le Christ environné de fleurs de lys, et précédée du clergé chantant le Veni Créator, elle escorte un convoi de vivres destiné a ravitailler Orléans .
A la barbe des « godons » qui assiègent la ville depuis octobre de l’année précédente, elle franchit les lignes de défense et s’en va prier à la cathédrale.
Le 8 mai,  le siège est levé.
Christine de Pisan, réfugiée dans un couvent de Poissy pour fuir les massacres qui ensanglantent Paris qu’elle aimait tant et aussi pour n’avoir pas à choisir entre la France à laquelle elle est toujours restée fidèle et le duc de Bourgogne à qui elle doit sa notoriété, pourra juste avant sa mort écrire ses derniers vers à la gloire de celle qui rassemble  ce qu’elle a toujours chanté : la valeur des femmes et la chevalerie :

Ditié de Jeanne d’Arc

Moi, Christine, qui ai pleuré
Onze ans en abbaye fermée,…
…Maintenant pour la première fois je me prends à rire.

L’an mil quatre cent vingt et neuf
Reprit à luire le soleil ….


…Toi, Jehanne, à bonne heure née,
Béni soit qui te créa !
Pucelle de Dieu envoyée
En qui l’Esprit Saint rayonna
Sa grande grâce ; et qui eus et as
Toute largesse en son haut don,
Jamais quête ne refusas…

….Oh ! Comme alors cela bien parut
Quand le siège était à Orléans,
Où en premier lieu sa force apparut !
Jamais miracle, ainsi que je pense
Ne fut plus clair ; car Dieu aux siens
Vint tellement en aide, que les ennemis
Ne se défendirent pas plus que chiens morts.
Là furent pris ou à mort mis.

Hé ! Quel honneur au féminin
Sexe ! Que Dieu l’aime il parait bien,
Quand tout ce grand peuple misérable comme chien
Par qui tout le royaume était déserté
Par une femme est ressuscité et a recouvré ses forces
Ce que hommes n’eussent pas fait,
Et les traîtres ont été traités selon leur mérite,
A peine auparavant l’auraient-ils cru.

Une fillette de seize ans
(N’est-ce pas chose hors nature ?)
A qui armes ne sont pesant.
Mais il semble que son éducation
Ait été faite à cela, tant elle y est forte et dure ;
Et devant elle vont fuyant
Les ennemis que nul n’y dure
Elle fait ce maints yeux voyant.



Et d’eux va France désencombrant
Et recouvrant châteaux et villes
Jamais force ne fut si grand
Et de nos gens preux et habiles
Elle est principal capitaine ;
Telle force n’eut Hector ni Achille
Mais tout ce fait Dieu, qui la mène.


Christine eût la grâce de mourir avant de connaître le sort funeste réservé à son héroïne, par celui contre qui elle-même eût à lutter : l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon.

Pouvoirs dans les Contes
Chat au jardin.

1 commentaire:

solveig a dit…

Quelle belle langue !

(j'la kiffe grâve) !!! :)