Faillite de l’Union européenne en
Palestine
Quand Paris se
couche…
par Alain Gresh, novembre 2013
Depuis longtemps, la chasse aux
Bédouins est ouverte, non seulement en Palestine occupée, mais aussi en Israël,
où des dizaines de milliers d’entre eux sont arrachés à leurs terres (1).
Vendredi 20 septembre, en
Cisjordanie, un convoi humanitaire se dirige vers le village bédouin de Makhoul,
détruit par les forces d’occupation israéliennes. Il transporte des tentes pour
offrir un toit, même précaire, à la soixantaine d’habitants. Destinés à
remplacer celles de la Croix-Rouge, que les Israéliens ont confisquées, ces
abris de fortune sont financés par l’Union européenne et par la France. Pour
éviter une nouvelle saisie, des diplomates européens et des humanitaires
escortent le camion. Très vite, l’armée israélienne le bloque.
Pour protéger la cargaison, des
diplomates montent à bord. Parmi eux, Mme Marion Fesneau-Castaing, attachée de
coopération au consulat de France à Jérusalem, qui dispose de l’immunité
diplomatique. Plusieurs soldats l’attrapent par les bras et les jambes,
l’extirpent du véhicule et la jettent à terre. Elle se relève. Interpellée par
un militaire qui exige de lui prendre son sac, elle le repousse. Son geste, dans
une vidéo éditée par les autorités israéliennes, deviendra un
« coup de poing », version que le correspondant du
Monde relaiera complaisamment (2).
L’incident offrira à Paris une
occasion de montrer sa pusillanimité, et aux médias une diversion permettant de
passer sous silence la répression contre le convoi, l’utilisation de grenades
assourdissantes et de gaz lacrymogènes, les coups et les arrestations, sans
parler de la violation par l’occupant des conventions de Genève. Alors que
l’Union européenne proteste, le Quai d’Orsay se tait, puis décide… de rapatrier
la diplomate.
Israël a pris l’habitude de
harceler les diplomates français — de préférence les femmes, d’ailleurs (3) —, sans
susciter la moindre mesure de rétorsion sérieuse.
Il s’agit surtout pour Paris
de ne pas jeter une ombre, si légère soit-elle, sur le voyage que le président
François Hollande effectuera ce mois-ci en Israël,
ni sur les excellentes relations
qu’entretient la France avec ce pays qui viole pourtant allègrement le droit
international.
Il fut un temps où les
puissances coloniales pensaient que ce droit ne pouvait s’appliquer aux peuples
« sauvages ». En Palestine, on en est toujours
là.
Alain
Gresh
Commentaire d'Antoinetcla :
"Et pendant c'temps là grand-mère
se tape la bonne en lui disant qu'les hommes sont tous menteurs, comment voulez
vous braves gens qu'nos bonnes bonnes gardent l'amour du travail et le sens des
valeurs ....."
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