Les Rougon-Macquart! Qui aura le courage de se les infliger en entier? Pourtant, on y rencontre d'attachants personnages: Gervaise, sa fille Nana, Jacques Lantier, la Lison (qui est une locomotive), le sentimental abbé Mouret... on ne va pas tous les citer...
Pourtant, au fil des pages on se fait une idée de la société à la fin du XIX° siècle. Zola a exploré tous les milieux, décrit toutes les vies, de la plus misérable jusqu'aux sphères de la fortune et de la spéculation immobilière.
Mais Zola n'est pas que cet observateur des gens; il est aussi un citoyen courageux, qui défend ses idées et qui n'hésite pas à "mouiller" sa plume pour défendre le capitaine Dreyfus injustement accusé de trahison au principal motif qu'il était juif.
En voyant comment tourne le vent ces temps derniers, il serait temps de relire sans doute le plus beau texte de Zola, publié en janvier 1898: "J'accuse", dont voici les dernières lignes:
".....En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose.Quant aux gens que j’accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n’ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice.
Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour !
J’attends.
Veuillez agréer, monsieur le Président, l’assurance de mon profond respect.
ÉMILE ZOLA
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