Au risque de nous alarmer, d'implacables statisticiens démontrent, chiffres en main, qu'un Parisien a douze fois plus de chances de mourir assassiné qu'un provincial.
Et les raisons? Ils les trouvent dans les dangers de l'entassement, les risques de la promiscuité, l'exacerbation des appétits de toutes sortes, la dégénérescence des moeurs, etc., etc.
Fort bien! Mais l'on désirerait savoir si dans leurs calculs, ces messieurs ont compté la banlieue côté"ville" ou côté "campagne". Dans ces derniers temps elle a fourni son contingent de crimes et d'attentats. Est-ce que les passions y seraient aussi vives qu'à Paris ou la police plus mal faite? la seconde de ces hypothèses pourrait bien être plausible.
Qu'on essaye de se promener, par exemple, au bois de Vincennes, un jour quelconque de la semaine, de bon matin ou à la tombée de la nuit! Et l'on conviendra, après expérience, qu'il faut, pour s'y aventurer, un rare courage ou tout au moins un certain dégoût de la vie.
NOS LOISIRS - 29 juillet 1906
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