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vendredi 15 janvier 2021

Mobilier urbain copié sur bureau souvenirs en vrac

 Il faut le savoir, un arbre en ville est considéré comme mobilier urbain et à ce titre il peut être déplacé comme n’importe quel banc public ou abribus en fonction des aménagements décidés par les élus.

Seulement un arbre surtout grand ne se déplace pas. On ne peut que l’abattre. Seulement les élus ont des électeurs dont certains hurluberlus qui s’imaginent que les arbres sont des êtres vivants. Les élus tiennent à leurs postes et ne souhaitent mécontenter personne. Alors ce grand arbre qui tient trop de place est décrété vieux, malade et partant dangereux et comme les élus sont soucieux du bien être de leurs concitoyens c’est la mort dans l’âme qu’ils votent la mort de l’arbre.

Ainsi du grand arbre, un sophora plus que centenaire qui ombrageait le parking de la gare de Dreux. La gare et ses alentours ont été réaménagés et le sophora … hé bien, il était vieux et partant malade et ses énormes branches auraient pu tomber sur des voitures ou pire , des voyageurs !

Oh le hurlement des tronçonneuses qui vrille les oreilles et pénètre jusqu’au cœur… oh le fracas des branches qui s’écroulent dans le froissement des feuilles ! Pour panser la douleur il avait été décidé de planter un jeune arbre, un arbre « emblématique » : un chêne, un hêtre en tout cas un grand arbre. C’était en 2018.

Depuis on a vu pousser des sortes de cornets à frites rouges emmanchés sur des tiges grises ni droites ni spiralées, juste tordues le tout dans une matière improbable qui n’a en tout cas rien de naturel,  mais aucun jeune arbre.

Notre époque est bien indulgente envers les coupeurs d’arbres. Il en était autrement au 18° siècle. Témoin cet arrêt de la cour du Parlement :

« Nous, condamnons Charles Moulin à être attaché au carcan par l’exécuteur de la haute justice à un poteau qui, pour cet effet, sera planté sur la place publique de la ville de Coucy et y demeurera un jour de marché pendant deux heures ayant un écrit devant et derrière portant ces mots : coupeur d’arbres, et au dit lieu flétri des trois lettres GAL ; ce fait être mené et conduit aux galères du roi comme forçat pendant trois ans. »





 

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