A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

jeudi 6 août 2009

Paris en août


C'était un samedi, le premier samedi d'août. La matinée se traînait vers les torpeurs de midi. Paris, déserté depuis la veille, résonnait comme un appartement vide, on s'y sentait tout maigre tout chétif, perdu dans un pantalon trop grand. Les voitures clairsemées, tout étonnées de n'avoir pas le museau collé au pot d'échappement de la copine, fonçaient, chiens fous, dans ce ide rectiligne qui les happait, droit comme un dard, jusqu'à la Concorde, malheur au piéton! L'habituel matelas d'ouate sale à ras de bitume se réduisait à quelques effilochures fugaces et puait très supportablement.
Il flottait dans l'air un goût d'irréel plutôt grisant. Paris était à toi tout seul, chaque pavé, chaque garçon de café, chaque nuage, chaque femme, tu pouvais en faire ce que tu voulais. Il fallait se dépêcher d'en profiter, ça durerait un mois, pas plus. Le dépaysement des vacances, c'est à Paris, en août, qu'on le trouve. Les vacanciers ont emporté Paris-la-Merde aux Bahamas dans leurs valises, à nous Paris peinard.
En aôut, à Paris, les choses ne demandent qu'à basculer dans l'excessif. L'allégresse y devient folie, la malaise angoisse de mort. Le vide de la ville énorme fait échos et amplifie.

François CAVANNA

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