A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

vendredi 30 septembre 2011

Pensées et maximes



Plus on est con, plus on a peur de passer pour un con

CAVANNA – Almanach 1985


Rimes sans raison



A la Saint-Michel
La chaleur remonte au ciel

THIMERAIS

Il vente sur le Thimerais nord
Il pleut sur la Butte aux Chiens
Le cerf brame, la forêt s’endort
C’est l’automne, il ne se passe rien…

Il vente sur le Thimerais nord
Il pleut sur la Butte aux Chiens
La neige est grise, le jardin dort
C’est l’hiver il ne se passe rien…

Il vente sur le Thimerais nord
Il pleut sur la Butte aux Chiens
Le coucou chante mais dehors
C’est le printemps il ne se passe rien…

Il vente sur le Thimerais nord
Il pleut sur la Butte aux Chiens
Le blé se couche un tracteur sort
C’est l’été il ne se passe rien…


mercredi 28 septembre 2011

EXPRESS (FABLE)

"Si, au lieu d'être ronds, les oeufs étaient pointus,
Les poules, en couvant, se feraient mal au cul."
CAVANNA - Almanach 1985


mardi 27 septembre 2011

Mots d'auteurs

"Si les amoureux devaient remarquer chaque défaut, 
Le sentiment serait comme un livre mal composé
Où la moitié du volume serait remplie par les fautes d'impression."

MIDDLETON (1580-1627) et ROWLEY (1585-1626), La Tragédie de l'échange


samedi 24 septembre 2011

Quel métier! bureau/souvenirs/vrac


A la Saint-Firmin
L’hiver est en chemin

Le maréchal-ferrant

Héphaïstos était boiteux et mon cheval aussi. Mais il était également habile artisan (Héphaïstos , pas le cheval !). Aussi, ceux qui font métier du métal et du feu sont pour la plupart ses dignes successeurs.
C’est ainsi qu’au temps des chevaux, toutes les six semaines, au petit matin, on voyait arriver la fourgonnette d’où sortait la forge portative de notre Héphaïstos et de son cyclope ; un cyclope à deux yeux, soyons modernes.
Héphaïstos se nommait, se nomme toujours grâce à Dieu, Monsieur Renard. Il venait du Perche et commençait toujours sa tournée par nos chevaux qui étaient les plus matinaux de ses clients. Il ferrait presque tous ceux du canton et entre cavaliers le mot passait : dès que l’un d’entre nous perdait un fer, ou plutôt, car les ferrures de Monsieur Renard étaient costaudes, quand le sabot devenait trop long et que les clous commençaient à sortir, il prévenait aussitôt les voisins de façon que notre maréchal ne se déplace pas pour rien.
Ils arrivaient donc au petit matin, l’installation bloquant le passage du bus qu’attendaient les quatre ou cinq enfants en partance pour l’école, à leur plus grande joie. Ils sortaient les outils et passaient le tablier de cuir avant de commencer les opérations.
Impressionnantes dans la nuit d’hiver ou dans la brume d’automne, les flammes et la fumée de la forge ; joyeux les coups de marteau sonnant clair à toute volée sur les fers chauffés au rouge.
Les chevaux attendaient benoîtement leur tour, mollement attachés à un piquet planté dans la haie d’aubépine aux grappes rouges. Ils levaient docilement un pied après l’autre ; le gros Pégason se laissant porter de toute sa tendresse et  son poids dans la lanière de cuir passée au cou de Monsieur Hue (le Cyclope). Ca sentait bon la corne chaude et le crottin ; les enfants regardaient, curieux. Aucun d’entre eux n’étant épileptique, Héphaïstos n’eut jamais à exercer le don particulier fait aux forgerons du pouvoir de guérir cette maladie, en étendant l’enfant sur l’enclume (froide, je suppose) ; Il fallait ensuite brandir au dessus du patient le marteau guérisseur.
Si on lui avait parlé de cette, croyance, sans doute ça l’aurait fait rigoler, Monsieur Renard. Mais ce qu’il guérissait bien en tout cas, c’était les pieds du boiteux ; plaques, talonnettes, coussins de mousse ou parfois rien, chaque ferrure était particulière. Et ce cheval, dont j’aurais du me défaire en raison de cette boiterie intermittente, causée (pardon à ceux qui ne sont ni cavaliers ni vétérinaires) par une ostéoarthrose des antérieurs, ce cheval n’a plus jamais boité sauf quand, pour une raison ou pour une autre, il n’était pas ferré par Monsieur Renard, ce bon Héphaïstos qui le chaussait  aussi bien que les meilleurs étalons du Haras du Pin où il enseignait son métier.
Depuis quelques années, il ne vient plus ici. Les deux chevaux galopent à présent dans les pâturages éternels…. De temps à autre, Monsieur Renard de passage dans les environs, nous envoie le bonjour….


vendredi 16 septembre 2011

Pensées et maximes

"Qui sème dans la chair, de la chair moissonnera la corruption; qui sème dans l'esprit, de l'esprit moissonnera la vie éternelle."
NOUVEAU TESTAMENT 


mardi 6 septembre 2011

La Chasse bureau/souvenirs/vrac


Brouillards d’automne
Beau temps nous donnent



Brouillards d’automne
Beau temps nous donnent


LA CHASSE

Les cris des chiens, les voix du cor
Sonnent dans les bois de Ferrières ;
L’écho de ces rumeurs guerrières
Epouvante le frais décor.

Les habits d’écarlate et d’or
Resplendissent dans les clairières ;
Les cris des chiens, les voix du cor
Sonnent dans les bois de Ferrières.

Les meutes ont pris leur essor,
Et le cerf dans les fondrières
Fuit, sentant leurs dents meurtrières ;
Mais partout il retrouve encore
Les cris des chiens, les voix du cor.

Théodore de Banville Les exilées. Rondels



A la mi-septembre, quand la nuit tombe, on peut entendre dans les bois bramer du cerf : une sorte d’aboiement rauque, un éternuement énorme qui fait songer à des êtres fantastiques. Mais rien que de naturel, c’est juste le cerf qui appelle ses biches.
Réputé dépourvu de fiel, il n’en est pas moins un mâle jaloux qui ne tolère aucun rival : si un jeune présomptueux tente de lui disputer sa harde, il le provoque en un duel parfois mortel, car il peut arriver au cours du combat, que les bois s’entremêlent. Les deux cerfs, ainsi immobilisés sont condamnés à mourir de faim, de soif et d’épuisement.
C’est pourquoi les gardes-chasse, quand deux mâles se disputent un territoire, en choisissent un qui sera sacrifié au cours d’une chasse.
La chasse à courre n’est pas, quand les règles de vénerie sont respectées, aussi cruelle qu’on veut bien l’affirmer. On ne court qu’un seul animal, celui qui doit disparaître. Et encore a-t-il toutes ses chances car le cerf est rusé. Quand il est fatigué, il se cache et un autre cerf prend le relais qui fatigue chasseurs et chevaux : il « donne le change » et comme on ne doit courir que la bête désignée, il faut retrouver sa « voie ». Les chiens ne s’y trompent pas, leurs aboiements disent l’ampleur de leur désarroi. Aussi le cerf poursuivi n’est-il  pas toujours pris et en tout cas, jamais on ne laisse un animal épuisé mourir lentement à la merci d’éventuels prédateurs. Quand il est pris, on l’achève au poignard. Cela s’appelle le « servir ». On utilise de nos jours où l’on manie moins couramment l’arme blanche, un fusil.
La chasse à courre (que je n’aime ni ne pratique), est moins scandaleuse que la corrida puisqu’elle a au moins une utilité : éliminer un animal pour éviter la mort de deux.
Les hommes ont de tout temps chassé le cerf, animal si utile à leur survie qu’il fut divinisé.
Hésiode qui lui attribuait mille ans de longévité – mais Hésiode était un poète – a contribué à en faire un symbole de l’éternité.
Tout, dans le cerf, était utilisé : la viande, la peau, les os, les tendons et sa ramure dont se paraient chefs et chamans. Sous le nom de trophée, elle orne encore de nos jours les salles des châteaux.
Quand l’humanité s’est hiérarchisée, les seigneurs se sont réservé le droit de chasse en général et du cerf en particulier. On raconte que l’empereur byzantin Andronic faisait poser des cornes sur les demeures des femmes qui avaient eu ses faveurs, donnant ainsi à leurs époux le droit de chasser le cerf ; d’où est venue l’expression : porter des cornes.



lundi 5 septembre 2011

Un début...



Tout d'abord, un grand coup de chapeau à la municipalité de la Ferté-Vidame, qui a su faire d'un Prix Saint-Simon égrotant,  une très belle Fête du Livre.
Le cadre évidemment s'y prête, au pied des ruines du château ravagé non à la Révolution comme on serait tenté de le croire, mais par un bête incendie lors d'un bal au début du siècle dernier. Je me suis laissé dire que cet accident avait inspiré la chanson "Tout va très bien Madame la Marquise".Il reste le parc conçu par le Duc de Saint Simon quand, exclu de la Cour pour diverses insolences, il avait profité de ce temps libre pour se créer un Versailles personnel; et les restes en sont superbes.

J'étais venu là pour y rencontrer mon éditeur et co-auteur sur le collectif "Contes et Légendes de la Région Centre. Nous ne nous étions jamais vus.
Il m'a aussi sec collé un stylo dans les mains et nous avons ensemble dédicacé. C'était ma première séance de signatures. J'en suis encore toute grisée ce matin. Ayé!!! Ch'uis une vraie écrivain, les copains!!!

dimanche 4 septembre 2011

LIRE ET RELIREbureau/souvenirs/vrac


Septembre en sa tournure,
De Mars fait la figure

Alphonse DAUDET


Ni les  Lettres de mon Moulin  ni les Contes du Lundi  ne font partie de ce qu’il est d’usage de nommer « contes merveilleux », puisqu’on n’y rencontre ni fées, ni sorcières, ni ogres, ni lutins ni aucun des êtres qui hantent les contes de fées. Ce sont plutôt des nouvelles ou des chroniques, telle l’émouvante  Dernière Classe , qui relate un passage douloureux de notre histoire. Tel aussi le Moulin de Maître Cornille  dont les ailes tournent aux vents de Provence, et el aussi ce joli poème en prose où le berger raconte Les Etoiles à la « demoiselle » pour une nuit égarée.
Mais voici que Daudet nous parle de légende avec celle de  L’Homme à la Cervelle d’Or qui pourtant relève de la fable ; un fable triste certes .et pour nous consoler nous pourrons rire avec celle de L’Elixir du Révérend Père Gaucher, qui déjà s’approche de la légende. Cette  légende, qu’il va nous raconter dans Les Trois Messes Basses peuplée de fantômes. Et puis enfin, le conte et ses merveilles s’insinuent chez le délicieux Sous-Préfet aux Champs où parlent les fleurs et les oiseaux qui transformeront le fonctionnaire en poète.
Et enfin Blanquette la Petite Chèvre blanche qui elle aussi parle à monsieur Séguin va trottiner sur ses sabots vernis jusqu’au monde du Petit Chaperon Rouge où se tient en embuscade le Loup qui va la dévorer.
Alors, qui osera contester à Daudet sa place de « conteur » au rang de Perrault, des Grimm ou d’Andersen ?

-…Quand la chèvre blanche arriva dans la montagne, ce fut un ravissement général. Jamais les vieux sapins n’avaient rien vu d’aussi joli. On la reçut comme une petite reine. Les châtaigniers se baissaient jusqu’à terre pour la caresser du bout de leurs branches. Les genêts d’or s’ouvraient sur son passage, et sentaient bon tant qu’ils pouvaient. Toute la montagne lui fit fête…..
… Tout à coup le vent fraîchit. La montagne devint violette ; c’était le soir….