A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

jeudi 10 septembre 2009

Fable


Une jument qui avait

Des obligations mondaines

(On croit que c'est pour s'amuser:

On est une femme de peine)

Décida de prendre une ânesse

Pour s'occuper de son bébé.

Ce n'était pas de la paresse,

Mais une jument élégante

A une vie si fatigante,

Que c'était trop lui demander.



Le petit poulain était tendre,

Et l'ânesse le léchait bien.

Il se mit à tout en attendre.

L'ânesse ne lui passait rien

Mais le comblait de sa tendresse

Et le poulain, de jour en jour,

Nourri d'herbe tendre et d'amour,

Tendrement réprimé à chaque maladresse,

Grandit en se persuadant que

Malgré les oreilles, la queue,

Les mères étaient des ânesses.

Un beau jour, passant dans le pré,

En se rendant à quelque course,

Car elle aimait beaucoup courir

(Son maître lui en savait gré

Car c'est lui qui palpait les bourses)

La jument pensa défaillir

En entendant son petit braire.

"Ce n'est rien, dit Monsieur Boussac.

Il deviendra comme ses frères,

Songeons à gagner notre sac.

Tantôt, après notre victoire,

Je vous expliquerai l'histoire.

Les enfants adorent le bruit!"



Ce jour-là, la jument perdit,

Trop affectée par cette scène,

De plusieurs longueurs à Vincennes.

Monsieur Boussac, vexé, la remit au pacage.

Et, depuis, elle y vit en sage

Léchant et reléchant soi-même son petit.

Et l'ânesse mélancolique

Redevenue simple bourrique-

Car le poulain ingrat ne la reconnut plus-

Brouta exprès une mauvaise herbe et mourut.




Jean Anouilh -

2 commentaires:

anne des ocreries a dit…

Pauvre ânesse....J'ai horreur de ces contes moralistes ! bien la peine d'avoir écrit ce chef d'oeuvre qu'est Antigone et d'avoir commis ça ! Peuh !

P a dit…

personne n'est parfait!
les fabricants de chefs d'oeuvre, devraient laisser les fables aux fabulistes, c'est vrai!
PP