A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

mardi 10 novembre 2009

ATLANTA




Tu me demandes, mon Morty,
Ce que je sens, ce que je pense
D'Atlanta.

Mon verdict sera net,
Ma réponse franche et libre.

Mon chéri, Atlanta est un silex aux arêtes vives
Catapulté dans une chair douce.
C'est une bombe au napalm qu colle
A ma poitrine et la brûle
C'est un silice, un lit de clous,
L'essence concentrée du "mur des lamentations",
L'honneur du pont des soupirs,
Et tout cela te menace, toi, ma vie,
Et tout cela te guette, toi, mon amour.

Ma psyché ne peut le supporter,
J'en exorcise mon esprit,
Je le cache dans des lieux écartés.
Je le nie.
Si cela devait advenir
Dès que l'ombre en obscurcirait nos vies,
Je ne la laisserais toucher ni moi ni le mien.

Cela je le sais pour toujours
Ayant sondé mon coeur au plus sensible endroit.
Choisis notre destin, si tu décides Atlanta,
Je trouverai en moi des océans de courage
Et de nouveaux champs de vaillance et de force.

Mais pour moi les miettes de l'ici et du maintenant
Pèsent mille fois plus que le pain de l'avenir
Lundi après lundi font un rosaire
Et nous allons de perle en perle,
Disant nos visites pour notre vie,
Nos absences pour notre mourir.

La passion de ton amour intact
Fond la vitre qui sépare nos mains,
J'ai besoin de tes paroles, de ton sourire.
Pendant que les mondes courent à leur perte,
Laisse-moi t'aimer encore ici un moment.

Hélène SOBELL (envoyé à son mari avant son transfert de la prison de New-York au pénitencier d'Atlanta)


4 commentaires:

Odile a dit…

J'avoue mon ignorance, j'ai cherché sur internet qui était Helen Sobell. Dans le contexte, ces paroles très fortes sont déchirantes...

Lulu archive Availles a dit…

Poignant !

anne des ocreries a dit…

Qui était-ce ?

P a dit…

Elle était la femme de Morton Sobell
Accusé d'espionnage au profit de l'URSS.
Compagnon des époux Rosenberg exécutés aux USA pour les mêmes raisons dans les années 50.
PP