A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

jeudi 11 février 2010

Entrez dans la ronde...question 7

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Cela m'est arrivé. Hélas, l'homme ne vole pas toujours à la hauteur de sa plume!
Pourtant, lors de la rencontre avec un pour lequel j'avais et ai toujours une admiration sans bornes, c'est moi qui n'étais pas à la hauteur.
Je régnais en ce temps-là sur une petite boutique située au pied d'un immeuble où venait presque chaque jour Joseph Kessel. C'était un immeuble ...dont je vous reparlerai à une autre occasion ; il était fort bien habité.
Donc Kessel venait là visiter un ancien directeur de Paris-Match dont il était l'ami. Et moi, derrière ma vitrine, je regardais passer cet homme âgé duquel débordait le baroudeur qu'il avait été et je me disais :"Il faudrait que je lui dise à quel point j'aime ses livres!"
"Le Lion" dont encore aujourd'hui je ne peux lire les dernières pages,  qui avait enchanté mes douze ans et, ces années-là: "Les Cavaliers" - il aurait pu figurer dans les 'livres-cultes", mais puisqu'il est ici, ce sera un autre, faut être juste!-.
Donc , Les Cavaliers que j'avais offert à ma mère, afin de la distraire dans l'hôpital où on lui raccommodait une cheville. A ma visite suivante, le livre avait volé à travers la chambre en direction de mon sourire niais. Ceux qui ont lu le roman, comprendront sa réaction et déploreront mon manque de subtilité. Pour les autres, je n'explique pas, tant mon désir est grand de vous pousser à le lire.
Donc, Kessel passait, j'avais le bouquin sur mon bureau dans l'idée de lui demander une dédicace et chaque jour, je le laissais passer et me disais: "Demain; demain sans faute, je me lance!"
Et voilà qu'un jour, j'en ai encore les jambes qui flageolent... Kessel pousse la porte, laissant entrer une dame imposante et suivi de son ami Hervé Mille.
Dressée depuis l'adolescence à n' être pas intimidée par les "personnalités" (du moins à ne pas le montrer), je fais correctement mon boulot. La dame venait essayer des chaussures. Elle se comporte comme toute femme quand il s'agit de vêtir ses pieds, avec inconséquence et absence de logique et moi, comme une "chausseuse" responsable, désireuse de satisfaire à la fois sa coquetterie et son confort... c'est un dur métier...!
Les deux messieurs parlent entre eux, donnent leur avis sans trop se soucier de réduire à néant mes efforts, mais enfin... c'est Kessel! Il a le droit de déconner en matière de chaussant et d'anatomie du pied.
Enfin la dame achète ses chaussure, que règle Hervé Mille. "Les Cavaliers" étaient hélas, rangés dans l'arrière-boutique et je n'en ai pas parlé, on n'était pas là pour ça. Demain , me dis-je; maintenant qu'il est entré ici et que je lui ai parlé, ce sera plus facile.
Mais le lendemain, je n'ai pas vu Kessel, ni les jours suivants...
Quelque semaines plus tard, j'ai appris sa mort... 
Voilà! Mais tout de même... je l'ai rencontré....
P.




4 commentaires:

Odile a dit…

ouah ! Merci Pomme pour ce récit. Ca ne m'étonne pas, tu vois. Je crois que ton attitude est plus qu'humaine, je la ressens comme naturelle, et beaucoup auraient fait la même chose que toi. Il faut être un brin téméraire pour oser s'adresser à de tels monuments.
Bonne journée Pomme(ensevelie sous la neige, grrrr).

anne des ocreries a dit…

tu sais, je comprends....moi aussi, j'hésiterais à demander un autographe à quelqu'un...une sorte de retenue, je crois que je trouverais cela déplacé....

Marité a dit…

Dommage, très dommmage, mais compréhensible à la fois. Tu te sous-estimais Pomme. Et comme ma maman me dit toujours: "Il ne faut pas remetre au lendemain ce qu'on doit faire le jour même"... J'dis ça pour t'aider.
Bisous.

P a dit…

T'as raison Marité, mais je croyais que c'était vrai que les académiciens étaient "immortels"..
P.