A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

samedi 26 novembre 2011

Le conte moral du Dr Foufouks...

  
  Un jour, un homme rentre du travail pour trouver le chaos qui règne à la maison. 

 

  Ses enfants, encore en pyjama, jouent dans la boue du jardin. 
 Sur le gazon, tout autour de la maison, il y a des cartons de repas congelés et des boîtes de jus de fruits par terre. 
 Quand il entre dans la maison, c'est encore pire : 
 La vaisselle sale est éparpillée dans toute la cuisine, le repas du chien est renversé sur le sol, la vitre est brisée et traîne par terre sur une grande surface et il y a du sable par terre, sur la table de la cuisine et les meubles.  
 Dans la salle de séjour, il trouve des jouets, des vêtements et une lampe renversée. 
 A ce moment, l'homme a très peur qu'un malheur ait touché sa femme. 
 Il se précipite au second étage et là, stupéfait, il trouve sa femme encore en pyjama assise dans le lit en train de lire un livre. 
 Elle se retourne en souriant et lui demande : 
 - Comment était ta journée ? 
 - Mais que s'est-t-il passé ici aujourd'hui ?!? 
Souriante... 
 - Tu sais, chaque jour en rentrant, tu me demandes ce que j'ai fait durant la journée et quand je réponds que je me suis occupée de la maison et des enfants... Tu me dis : - C'est tout ? 
 - Eh bien, aujourd'hui, je n'ai rien fait

vendredi 25 novembre 2011

Rimes de saison



Un mois avant, un mois après Noël,
Le froid est bon et naturel.



Le Chrysanthème et le Loup


Un  Loup triste un beau jour, a dit  au Chrysanthème :
« Tout le monde me craint et je voudrais qu’on m’aime ! »
- C’est ainsi, dit la fleur, nous sommes les images,
Toi,  de la cruauté et moi des cimetières. »
-Pourtant, reprit le Loup, je n’ai jamais mangé,
Ni  homme ni enfant sans y être obligé. »
-Le temps où je suis beau, a soupiré la fleur,
Au début de l’automne à la fin de l’été,
Fait que je suis le seul à pouvoir égayer
Ce que les humains nomment le Jardin du Repos
Et qui leur fait si peur.
Ce sont les préjugés
Qui font de toi un fauve
Et qui font oublier les mille pétales d’or
Dont mon front se couronne
Pour le marbre sinistre sur lequel on me pose.




jeudi 24 novembre 2011

La vie des saints

A la Sainte Catherine,
Tout bois prend racine. 

 Sainte Catherine 

 Au temps de l’empereur Maximin, (ou Maximilien on ne sait plus trop), vivait à Alexandrie , Catherine. Elle était fille de roi, extraordinairement belle, intelligente, instruite et savante. Toutes ces belles qualités en faisaient une personne intouchable qu’aucun homme ne désirait prendre pour épouse ; Catherine était vierge, elle se fit chrétienne. On parlait d’elle dans tout l’empire, aussi Maximin, passant par Alexandrie la fit venir devant lui et la questionna sur les raisons de son appartenance à cette secte réunissant surtout des esclaves et des pauvres gens. Catherine entreprit alors de lui prêcher les beautés de la parole du Christ. Ebranlé mais désireux avant tout de faire rentrer une si belle et si docte personne dans le droit chemin de la religion romaine, l’empereur fit appeler trente savants et philosophes chargés de démontrer ses erreurs à la belle. Pendant des heures et des heures, la jeune chrétienne leur tint tête et c’est eux qu’elle finit par gagner à sa foi. Furieux, César les fit brûler vifs. Pour lui, séduit par la beauté de Catherine, il lui offrit la seconde place à sa cour, mais la jeune fille refusa. L’empereur outragé, la condamna au pire des supplices et comme aucun de ceux en vigueur ne lui semblait assez cruel, il en fit inventer. Son choix se porta sur une machine infernale faite de roues aux dents acérées qui tournaient en sens inverse ; un hachoir en somme, dans lequel on introduirait le tendre corps de la vierge afin de le réduire en une bouillie sanglante. Mais les anges protégeaient Catherine, les roues refusèrent de tourner et finirent par se briser. Maximin la fit décapiter. On était au cœur de l’automne dans les jours sombres et brumeux qui sont maintenant novembre. L’Eglise plus tard, en fit une sainte .La première à porter un chapeau extravagant fait de trois auréoles : la blanche des vierges, la verte des savants et la rouge des martyrs. Au XVI° siècle , c’est au mois de novembre qu’en souvenir du martyr de Catherine, dans les églises, on confiait à des célibataires âgées de 25 à 35 ans le soin de renouveler la coiffe de la sainte . Catherine la décapitée est devenue la sainte patronne des modistes qui la fêtent chaque année, le 25 novembre. Ce jour là, la tradition veut que salons et ateliers soient ouverts mais on n’y travaille pas. On rit, on chante, on s’amuse, on boit le champagne. Les clientes ne sont pas servies mais invitées à trinquer avec le personnel. Et si par chance , dans la maison on trouve une célibataire de 25 ans, on la coiffe du plus extravagant chapeau jaune et vert qu’on puisse inventer et on la couvre de cadeaux. J’en connais (une au moins) qui pour ne pas manquer la fête, n’aurait pour rien au monde accepté de se marier avant ses 25 ans révolus.

vendredi 18 novembre 2011

Mots d'auteurs

L'homme est une entreprise qui a contre elle le temps, la nécessité, la fortune et l'imbécile et toujours croissante primauté du nombre, dit plus posément le philosophe. Les hommes tueront l'homme.

Marguerite YOURCENAR ( 1903-1987), L'Oeuvre au noir.


mercredi 16 novembre 2011

Le Percheron









I
l vient du fond des âges, il se nomme Balius et c’est un cheval en or. On l’a vu mais en est-on bien sur, avec Charles Martel, galoper sus au Sarrazin à  la bataille de Poitiers. Costaud il porta, destrier à la guerre, palefroi à la parade, les chevaliers et leurs armures. Endurant, il les mena, croisés, jusqu’à Jérusalem ; il fut séduit là par les fines juments orientales.
De Terre Sainte,  le comte Rotrou et Balius revinrent, ramenant avec eux les étalons  qui engendrèrent les beaux chevaux de Mondoubleau. Roger de Belesme ensuite, introduisit la race Arabe dans ses écuries. En 1226, la famille de Rotrou éteinte, le Perche revint à la couronne de France. Habitants et chevaux connaissent un siècle de paix.
Mais en 1337 débute la Guerre de Cent Ans ; le Perche devient enjeu stratégique que se disputent France et Angleterre. En 1424, la désastreuse bataille de Verneuil est fatale à la noblesse française et à ses chevaux. Le Perche passe à l’Angleterre ; pas pour longtemps.
L’Anglais enfui, la paix revenue, Balius lentement assurera sa descendance, obscure, dans les manoirs du Perche. La Fronde le renverra au combat.
Et puis Balius définitivement cheval agricole, remplacera très progressivement le bœuf pour les travaux des champs. Sa race connaîtra des fortunes diverses jusqu’aux guerres Napoléoniennes. L’Empereur y engloutira autant de chevaux que d’hommes et Balius tirera ses canons jusqu’à Moscou.
Fin de l’épopée ! On sait combien le cheval percheron est fort, endurant ; il « trotte vite et tire lourd ». Tout naturellement la Poste, aux voitures pesantes, mais dont le service doit être rapide, à recours à lui. Parallèlement l’agriculture se développe ; trop demandée, la race se fragilise.
La création de comices agricoles et l’invention de la prairie artificielle vont y remédier, assurant une meilleure nourriture et une sélection plus rigoureuse .
En 1820, au château de Couesme arrivent les célèbres étalons arabes Godolphin et Gallipoly. De leurs œuvres naîtra en 1824 à Mauves sur Huisnes, Jean le Blanc, considéré comme le fondateur de la race actuelle.
En 1850, la compagnie des omnibus de Paris encourage le développement du type « postier ». Le type « Gros trait » pour sa part, sera seul capable de tirer dans le sable et la boue les lourds chariots de la Conquête de l’Ouest Américain. Success et French Emperor seront les deux premiers étalons à suivre Mark W. Durham dans l’Illinois.
Grâce aux omnibus et aux Américains, le dix-neuvième siècle sera l’âge d’or du cheval percheron. Hélas, la race encore une fois victime de son succès, va s’altérer.
C’est le 23 juin 1883 que Louis Périot fonde la Société Hippique Percheronne de France. Charles Aveline de son côté, ouvre le Stud-Book Percheron. La race est enfin fixée !
14-18 : le grand massacre ! L’armée a besoin de chevaux et les exportations sont suspendues ; elle ne reprendront qu’en 1922. Jusqu’à la guerre suivante, la dernière au moins pour les chevaux, la vente et l’élevage se maintiennent. Mais après la Libération, l’agriculture se mécanise en France comme à l’étranger. L’élevage décline et notre bon Balius survit, c’est paradoxal et bien triste, comme cheval de boucherie. Le modèle alors n’a plus aucune importance ; seule la viande compte et l’on voit des percherons peser plus d’une tonne sur la bascule. Obésité qui provoque encore actuellement des problèmes lors du poulinage.
En 1980, le marché de la viande s’effondre et pour sauver la race, les Haras Nationaux et la SHPF, mettent en 1983 le percheron à l’attelage de loisir et de sport. Les éleveurs sont sceptiques ; leurs chevaux engraissés au pré, ne sont plus ni dressés ni ferrés. Trop lourds, trop gras, ils manquent d’allure ; dans les concours ils se traînent, la tête entre les genoux. Que va devenir Balius ? Dans le Perche, une dizaine seulement d’exploitations agricoles utilisent encore l’attelage. Mais nous avons pu voir au cours des siècles l ’extraordinaire faculté d’adaptation de notre cheval d’or.
Il perd deux à trois cent kilos et arrive à convaincre ses éleveurs que l’attelage est l’avenir du cheval percheron. Il faut une nouvelle fois adapter le modèle aux besoins et en 1992, Success et French Emperor me voici, débarque des Etats-Unis, Silver Shadow-Cheik . Plus grand, plus léger, aux allures enlevées, au port de tête fier, l’étalon américain va contribuer à faire retrouver le Percheron du début du siècle.
Après avoir séduit les Japonais, notre Balius mènera en France une campagne de charme. Le Percheron est un cheval calme, à sang-froid ; il est docile, facile à dresser ; quelques semaines suffisent pour lui apprendre à tirer en toute sécurité une carriole sur les routes de campagne. Avec un peu plus de temps, il sera capable de faire face à toutes les situations ;
Outre les concours d’attelage, il anime les fêtes locales, les démonstrations de travail à l’ancienne, et il figure souvent dans les mariages. A Chartres, Alençon, Bellême, Nogent le Rotrou, c’est lui qui tire la voiture de la visite guidée de la ville. De la même façon, on peut en sa compagnie découvrir les environs de Haras du Pin.
Mieux, à l’exemple de l’Allemagne, Saint Pierre sur Dives dans le Calvados emploie Uranie, 10 ans : quatre matinées par semaine, elle contribue à la propreté de la ville en aidant au ramassage des divers papiers et sacs en plastique égarés dans les rues. Amie des enfants et du Père Noël, elle participe aux fêtes de fin d’année. Uranie coûte à la municipalité moins de dix mille francs par an.
Autre utilité du Percheron : le débardage en forêt. Activité disparue dans les années 50, elle revient en 1996. Les avantages du cheval par rapport au tracteur dont les roues creusent de profondes ornières et déstabilisent les jeunes plants, sont de un à dix ; car le cheval laisse le sol  intact et cause peu de dommages à la forêt. Malgré un léger surcoût temporaire, mais assurant une rentabilité à long terme, l’attelage reste une solution pour la sauvegarde de notre environnement.


jeudi 10 novembre 2011


 


Si l’hiver va droit son chemin,
Vous l’aurez à la Saint-Martin


L’Eté Indien


A la 11° heure du 11° jour du 11° mois de 1918 ; après 1562 jours de guerre, l’Allemagne capitule en forêt de Compiègne, au carrefour de Rethondes.
François Cavanna dans son almanach de 1985 nous apprend que la veille, « à 22h 45, Kaiser Guillaume II comprit soudain toute l’atrocité de la guerre après s’être assis par inadvertance sur la chaise où il avait posé son casque à pointe…. ».
Les combats cessent, mais la paix ne sera signée qu’en juin 1919 à Versailles.
Un imprimeur de Rennes, François Simon, avait dès 1916 avancé l’idée du « Soldat Inconnu ». Le 11 novembre 1920, Auguste Thoin, orphelin de guerre et survivant su 234° RI est choisi pour désigner le corps d’un soldat non identifié qui sera inhumé solennellement sous l’Arc de Triomphe de la place de l’Etoile à Paris. Trois ans plus tard, le ministre de la Guerre, ex sergent Maginot, y fait jaillir la flamme qui perpétuera le souvenir d’un million et demi de poilus morts pour la France, soit 20% de la population active masculine.
Pour que fanfares, porteurs de gerbes et de drapeaux, sans oublier les lecteurs de discours et ceux qui les écoutent, n’aillent pas prendre froid et rejoindre prématurément nos glorieux disparus, le temps est généralement clément à cette époque ; c’est « l’été de la Saint-Martin ».
C’est parce qu’un jour d’automne, Martin qui n’était encore que soldat Romain, a donné la moitié de son manteau à un homme nu, que le Christ (c’était lui, vous l’avez reconnu !) fit sortir le soleil de la brume afin que le généreux Martin ne s’enrhume pas.
Depuis, chaque année, un retour de soleil et de douceur avant la mi-novembre, est dédié au futur évêque de Tours.
On dit aussi de ces quelques jours de soleil qu’ils sont « l’été Indien », parce qu’à l’automne 1625, dans le Massachussetts, deux indiens accusés d’avoir violé une jeune fille, furent massacrés par les colons. La tribu vengea ses deux guerriers  selon la coutume indienne qui veut que pour honorer la vaillance de son ennemi, on le fasse mourir le plus lentement possible, dans des souffrances à la mesure de son courage.
Quand le carnage fut découvert, le sol et les arbres étaient de la même couleur écarlate tant le sang des victimes semblait avoir éclaboussé jusqu’aux plus hautes branches.
Depuis, dans le nord de l’Amérique,  on nomme « été indien » la période où les forêts d’érables prennent la couleur du sang.

lundi 7 novembre 2011

SAGESSE

"La règle stoïque de subvenir à nos besoins en supprimant nos désirs équivaut à se couper les pieds pour n'avoir plus besoin de chaussures"
SWIFT (1667-1745), Pensées sur divers sujets moraux et divertissants.


mardi 1 novembre 2011

Novembre


Je fais allumer maint tison :
Novembre suis qui règne à plein.
Toute personne de façon
Doit penser d’avoir pain et vin,
Et doit prier au souverain
Roy des cieux pour son saulvement ;
Car en mon temps il est certain
Que tout meurt naturellement.

LE KHALENDRIER DES BERGIERS