A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

dimanche 9 juin 2013

Courrier du Coeur

De Ninon de Lenclos au Marquis de Villarceaux-

A Paris, ce 29 juillet 1650.

Que vous avez raison, mon cher Villarceaux, de croire que mon coeur est aussi déraisonnable que le vôtre! Quand on aime autrement, on n'aime point; une âme tendre suit quelquefois la raison, mais de si mauvaise grâce que l'amour n'a rien à dire; toutes les imprudences qui ne le seront que pour moi, je les ferai toujours sans hésiter; quant à celles qui pourraient vous nuire, j'espère que je pourrai m'arrêter.
Vous ne vous êtes pas trompé, cette nouvelle séparation me coûte bien plus que l'autre; c'est peut-être parce que je vous aime mille fois davantage.
Quoique mon sentiment soit bien justifié par la raison, ce n'est pas elle qui l'a dirigé; sa marche est trop lente; il a pris naissance et s'est développé avant que j'aie eu le temps de le définir et de m'en rendre compte.
Ah! je me suis bien trompée quand j'ai cru que votre absence n'était pas la seule cause de la langueur; je sens qu'elle est bien augmentée par la certitude de ce nouveau délai de quinze jours. Je ne pourrai me rétablir qu'à votre retour; votre vue peut tout pour moi, votre gaieté rappellera la mienne. Depuis longtemps le rire n'est plus sur mes lèvres, ou, s'il s'y peint, la joie est bien loin de mon coeur. On me demande ce que j'ai; peut-on le demander? Il n'est pas ici, il restera quinze jours de plus; qu'on ne m'en parle pas, c'est tout ce que je demande.

2 commentaires:

LOU a dit…

Joli texte sur une attente amoureuse...

Michel Turquin a dit…

L'amour est un formidable aiguillon de l'Esprit.
Bise