A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

dimanche 2 novembre 2014

L’indéfrisable- Xbureau/souvenirs/vrac




Longtemps j’ai été chauve… comme bien des bébés me direz-vous, mais ma mère n’avait pas l’habitude : elle n’en avait jamais fréquenté beaucoup avant ma venue. Quand un premier duvet s’est montré, ne sachant s’il allait devenir poil ou plume, elle se mit en devoir de fortifier cette première pousse.
A l’aide de Pétrol Hahn et de bigoudis , sorte de bretzels en caoutchouc beige et avec beaucoup de persévérence, elle avait obtenu aux environs de ma quatrième année, une chevelure pas très drue mais néanmoins brillante et de belles boucles par temps sec.
Lui vint alors l’envie ou la nécessité de « monter » à Paris. Elle confia le soin de mes boucles blondes et du reste de ma personne à ma grand-mère paternelle. Et là, eût-elle le souci  d’améliorer encore le travail de ma mère ou bien la flemme de poser chaque soir des bigoudis à une gamine récalcitrante?  On ne le saura pas. Toujours est-il que ma grand-mère confia ma chevelure à son coiffeur et l’on me fit une « indéfrisable »…
On disait aussi « permanente » et l’on peine à imaginer aujourd’hui, cet énorme appareil suspendu au plafond du salon de coiffure, d’où pendaient des câbles terminés par de grosses pinces métalliques. Le tout ,fortement chauffé, brûlait et tirait le malheureux crâne sur lequel on les posait. C’était très lourd… j’avais quatre ans et je n’ai rien oublié. Mais on m’avait dit qu’il fallait souffrir pour être belle, alors stoïquement, je souffrais.
Le résultat objectif, je ne m’en souviens plus. Probablement on m’avait dit que j’étais belle et je le croyais… mais ce qui fut inoubliable et qui déclencha  une de ces guérillas familiales que les décennies sont incapables d’apaiser, ce fut la réaction de ma mère venue tout exprès de Paris pour récupérer sa progéniture. Après la consternation provoquée par l’état de ma chevelure, puis un échange verbal musclé, elle me traîna dans la salle de bains et sans considération pour mes pleurs et mes regrets, elle s’arma de ciseaux et répandit sur le carrelage mes « belles » boucles blondes.
J’en suis sortie coiffée «  à la Jeanne d’Arc »… coiffure que je n’ai guère quitté depuis.
FB 2020

3 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

... et blonde vous restâtes

Michel Turquin a dit…

Mireille Mathieu sort de ce corps .

LOU a dit…

J'ai souri... Mon souvenir : décision maternelle sous les ciseaux du coiffeur, enfin de la coiffeuse, ma belle tignasse auburn, dont la longueur me caressait la partie dodue de mon corps se répandant au sol, et ma tête de petit bonhomme dans le miroir. Un chagrin incommensurable m'envahit dont j'ai encore les frissons. Tout ça parce qu'il fallait démêler les longs cheveux après les avoir laver et que mes copines ne cessaient de tirer sur ma queue de cheval...