A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

mardi 13 février 2018

L’avis de la kiosquière- posé sur 2021bureau/souvenirs/vrac

L'avis de la kiosquière

Les exhibitionnistes et autres frotteurs du métro, ce sont en fait de pauvres malades, comme me l’avait fort bien expliqué la kiosquière du Pont de Sèvres à qui j’avais certain matin, confié mes émotions.
Car il y a des satyres matinaux.
J’étais encore adolescente, disons quinze ou seize ans. Depuis le Pont de Sèvres, terminus de la ligne 9 du métro parisien jusque St Philippe du Roule ma destination, il y a environ trois quarts d’heure de trajet.
Quand on part du terminus, il y a forcément des places assises et du temps pour la lecture. Aussi j’achetais un magazine chaque matin ; ça crée des liens. Et donc la brave dame remarquant mon agitation s’enquit de son origine. Renseignée, elle me dit benoîtement : « Ah ! Il est revenu ? mais n’ayez pas peur, il n’est pas méchant. Il montre ; il ne touche pas ! C’est un pauvre malade vous savez. »
Rassurée, j’ai poursuivi ma journée et les jours suivants, ma foi, quand je voyais de loin la silhouette du « pauvre malade », je fixais mes chaussures. Si bien qu’il n’est resté pour moi qu’une silhouette informe et grisâtre qui n’a jamais forcé la porte de mes rêves.
Ma mère un jour, comme la plupart du temps assistée de ses copines « Haute-Couture » dans la bonne marche de mon éducation m’a demandé à quoi il ressemblait. « Oh ! Je n’ai pas vu sa tête ! » répondit l’innocente, sous les éclats de rire de ces dames distinguées.
Beaucoup, beaucoup plus tard, j’ai le souvenir d’un autre dîner d’après Yoga dans un bistrot chinois à l’enseigne de « Chez Gérard ». Dîner entre filles auquel participait Virginie notre professeur. Comment les histoires d’exhibitionnistes étaient-elles venues s’installer entre nos bols et nos baguettes, allez-savoir. A mon tour j’ai raconté mes aventures métropolitaines et devant leur nombre, j’ai vite été déclarée gagnante toutes catégories. Il est vrai que les autres n’avaient aucune chance : elles ne demeuraient pas près du terminus d’une ligne de métro !
Nos éclats de rire ont attiré l’attention des « jeunes cadres » de la table voisine qui visiblement auraient bien aimé partager notre joie de vivre. Tant d’années après, entre filles, on en rit encore.
Sans doute amies qui portez haut le droit des femmes à n’être pas importunées, cette légèreté vous indisposera. C’est pourtant elle, cette légèreté qui m’a permis, qui me permet encore de considérer ces épisodes comme des mésaventures et non des agressions.
Le rire ! ce grand thérapeute…
Ma grand-mère la modiste, quand je vivais de ces drames enfantins ou adolescents qui font douter de la nécessité de vivre, me disait en consolation : « Puisque un jour, bientôt, cette histoire te fera rire, commence donc par en rire tout de suite ». Un conseil que je n’ai jamais regretté de suivre.
Mais alors, vont me rétorquer les Justicières, tous ces agresseurs resteront impunis ? Ils courront toujours continuant leurs méfaits ?
Certes c’est un risque, mais on sait bien qu’une fois la peine purgée, l’amende payée, rien ne les empêchera de recommencer puisque le forfait est inscrit dans leur nature dévoyée. On sait qu’il n’est pas de cas unique et que si on en écarte un il en surgit d’autres.
Je connais bien le métro parisien ; l’exhibitionniste du Pont de Sèvres a encore des collègues sur toutes les lignes. Et puisqu’il est bien difficile de modifier leur comportement, modifions le nôtre et celui de nos filles. Apprenons à ne pas faire un drame de ce qui finalement ne porte pas atteinte à notre intégrité physique et pour ne pas attenter à notre intégrité morale, ne culpabilisons pas. Après tout, celui (ou celle) qui m’a tiré mon porte-monnaie dans un bus m’a causé plus d’embarras que le « pauvre malade » du Pont de Sèvres.
Jeunes filles, jeunes femmes, quand ces choses vous arrivent, parlez-en, parlez-nous. On a toutes en mémoire un ou plusieurs épisodes semblables. Apprenez avec nous à en rire.
Après… le viol, les coups ce sont d’autres problèmes beaucoup plus graves et qu’il faut aborder autrement, mais ne mélangeons pas tout.

mercredi 7 février 2018

Une habitude

L'habitude voluptueuse, quoique moins tyrannique que celle du tabac, arrive à s'imposer. Ô plaisir, bélier qui te fêles le front et qui recommences! C'est peut-être la seule curiosité déplacée, celle qui s'obstine à connaître en deçà de la mort, ce qu'il y a un peu au-delà de la vie...Les consumés des sens ont toujours commencé par s'élancer, en grand appareil d'énergumènes, dans un gouffre. Mais ils remontent. Et ils contractent une routine du gouffre.

Colette - Le pur et l'impur.

mardi 6 février 2018

Pensées félines

Lorsqu'on construit une maison, le site choisi compte.
Lorsqu'on réfléchit, la profondeur de pensée compte.
Dans la relation aux autres, bonté et générosité comptent.
Dans les paroles échangées, l'honnêteté compte.
Dans les rapports d'autorité, la justice compte.
Dans le travail,  le savoir faire compte.
Si tu n'es en rivalité avec personne,
Il importe peu de gagner ou de perdre.

Tao-Tô -King

lundi 5 février 2018

Nuit de neige

d'abord je m'étonne, la couverture et l'oreiller sont glacials
puis je m'aperçois que la fenêtre est lumineuse
dans la nuit profonde, la neige doit être abondante
de temps à autre, le bruit d'un bambou qui casse.

Po Chu-yi (772-846)

dimanche 4 février 2018


Feu qui couve

Telle une pauvre femme, ouvrière en tissage,
Entasse au soir, sur son foyer, des bouts de bois
Morts, rameaux secs, qui serviront, aux matins froids,
Lorsqu'elle se relèvera toute transie
Pour se mettre à l'ouvrage, à raviver le feu
Du brandon presque éteint, ainsi l'Amour, dur dieu
Destructeur, favorable à toute frénésie,
Met dans ce triste coeur un flamboiement sauvage,
Et tantôt rouge, et tantôt pâle....

Appolonius de Rhodes -III° siècle av.JC (Traduction Marguerite Yourcenar)

Rencontrer

Parce qu'il faut dépasser la colère et le chagrin; parce qu'il faut avancer;pour qu'ils ne soient pas morts pour rien:

"Notre identité, c'est notre façon de voir et de rencontrer le monde: notre capacité ou notre incapacité de le comprendre, de l'aimer, de l'affronter et de le changer"

Claudio MAGRIS

samedi 3 février 2018

A méditer...

Extrait  du "Code d'Amour" des troubadours de la cour d' Aquitaine au XII° siècle:

"ll n'y a pas de saveur aux plaisirs qu'un amant dérobe à l'autre sans son consentement."

En devançant les hirondelles et les cigognes

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage...
a dit le poète...
J'ai voyagé un peu sur les réseaux dits sociaux
et me voici revenue pleine d'usage et raison (enfin pas tant que ça, on va encore rigoler un peu)
Vivre avec mes amis, le reste de mon âge...