A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

mardi 21 juillet 2009

Bon anniversaire



Sophie de Ségur, n’a jamais oublié qu’elle est née Rostopchine le 19 juillet 1799.
C’est une enfant ronde, blonde aux grands yeux gris, à la bouche gourmande, aux joues rouges. Toute sa vie, elle gardera un teint éblouissant. Elle grandit avec ses frères et ses sœurs à Voronovo, un domaine immense que l’hiver isole du reste du monde. Les loups et les ours y viennent rôder jusqu’aux abords de la maison. Son père est gouverneur de Moscou et en dépit de son immense fortune, les enfants Rostopchine sont élevés d’une façon plus que spartiate.
Les innombrables domestiques ne sont pas là pour servir les enfants, qui doivent faire leurs lits, nettoyer leurs chambres et pour les filles , coudre elles-mêmes leurs robes et leur linge. Leurs lits sont durs, fort étroits et il leur arrive au matin de se réveiller par terre. Sophie a pris l’habitude, quand les nuits sont trop froides, de doubler sa couverture de feuilles de papier journal.
Sa mère, pédagogue impitoyable, lui donne une instruction poussée : à cinq ans, elle parle, lit et commence à écrire, outre le russe, le français, l’anglais et l’allemand. Elle joue du piano, dessine, reçoit des cours de danse , de chant et de maintien.
Cette éducation sévère ne l’empêche pas de faire de nombreuses bêtises génératrices de « malheurs » qu’elle racontera plus tard dans ses romans. Elle est gourmande et se donne des indigestions de fruits confits ou de crème fraîche. Dans son service de poupée, elle offre à ses amies des thés composés d’ingrédients plus que douteux. Perpétuellement affamée car sa mère lui impose une frugalité qui lui pèse, elle va jusqu’à dérober le pain qu’elle doit donner à son poney.
Elle est intelligente et pleine d’humour ; elle émerge des plus profonds désespoirs, pour amuser toute sa famille en racontant des histoires auxquelles son père avoue ne pas comprendre grand-chose.
Elle a treize ans quand Napoléon envahit la Russie ; ses troupes vont entrer dans Moscou. Rostopchine niera plus tard avoir incendié la ville. Cependant, s’il n’a pas gratté lui-même l’allumette, il a bel et bien fait retirer toutes les pompes à incendie avant d’ouvrir les prisons dont les détenus n’étaient pas tous politiques.
Evacuées à une cinquantaine de kilomètres, les filles voient le ciel embrasé. A leur retour dans la ville en cendres, leur maison a été miraculeusement épargnée. Fédor Rostopchine galope jusqu’à Voronovo, libère la centaine de chevaux de son haras et met lui-même le feu à son beau domaine.
Pourtant, la noblesse et le tsar ne lui pardonneront pas la destruction de Moscou et c’est en suivant son père en exil que Sophie Rostopchine arrivera à Paris. Elle y rencontrera Eugène de Ségur qu’elle épousera , dont elle aura huit enfants, et c’est pour les enfants de ces derniers qu’elle écrira vingt romans, dont les « Malheurs de Sophie », inspirés de sa propre enfance.

1 commentaire:

anne des ocreries a dit…

La pauvre gosse, elle a été tout de même durement menée, hein ?