A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

lundi 7 septembre 2009

La Honte- (souvenir) copié sur bureau souvenirs en vrac


La honte...
Il y avait à Paris, rue St Florentin, un fournisseur d’articles pour modistes.
Pas de fleurs, de plumes de passementeries ou de voilettes, juste les éléments techniques qui servaient à construire l’ossature des chapeaux : de la sparterie, du laiton, de la singalette, des colles des apprêts aux fortes odeurs étourdissantes ; et des outils : des coqs, des fers électrique ou en fonte, des pinceaux, des ciseaux, des pinces ; des moules en bois et dans des placards vitrés ,s’alignaient les poupées, fantômes de têtes tendues de toile bise, deux amandes noires, sans pupilles indiquaient la place des yeux.
C’était un entresol assez mal éclairé, aux longs comptoirs de bois polis, aux tiroirs mystérieux. L’endroit, pour une petite fille, était inquiétant , bien qu’humanisé par un personnel chaleureux, familier.
Le plus effrayant était une affiche punaisée sur la porte de sortie ; on ne pouvait pas la rater.
Imprimée dans un dégradé de tons sinistres : gris, prune, pourpre, violet. Le haut en était déchiré par un éclair d’un jaune hépatique ; dans le bas, en diagonale, une pauvre fille échevelée tentait de retenir un encombrant carton à chapeaux, son sac et ses jupes affolés par un grand vent d’orage. Ses yeux agrandis d’effroi, sa bouche ouverte semblaient demander pardon.
Et traversant ce cataclysme, il y avait écrit en grosses lettres hérissées et aussi hépatiques que l’éclair :
HONTE A LA MODISTE SANS CHAPEAU !

PP

1 commentaire:

anne des ocreries a dit…

ça ! verrait-on un cordonnier aller nu-pieds ?
Une modiste en cheveux, mais c'est inconcevable ! presque inconvenant !