Les  gens sont surpris lorsqu'ils voient qu'ici, il n'y a presque pas de chômeurs et  que tout le monde a sa propre maison. Mais c'est pourtant ça qui est normal. Ce  qui n'a pas de sens c'est ce qui se fait ailleurs explique le maire, Juan  Manuel Sanchez Gordillo, réélu depuis trente ans sans discontinuer.
L'aventure a commencé quand les  habitants ont décidé d'appliquer à la lettre le slogan : "la terre appartient  à ceux qui l'exploitent" et de confisquer 1200 hectares en friche  appartenant au duc de l'Infandato, un coup de force qui a valu aux habitants de  Marinaleda plusieurs années de lutte, de manifestations et de batailles  judiciaires.
Le taux de chômage était très élevé, le peuple avait besoin de ces  terres, explique le maire. Nous les avons utilisées pour construire l'usine de  conserve de légumes qui fonctionne toujours et qui a presque permis d'éliminer  le chômage. Cela a changé la vie de tout le monde ici." le système est  simple: les habitants ont créé une coopérative qui ne redistribue pas les  bénéfices. 
"On a  tout réinvesti pour créer encore plus d'emplois. Chacun a fait ce qu'il faut  pour vivre, c'est tout". 
Le  salaire des travailleurs, de tous les travailleurs, quel que soit le poste  qu'ils occupent" est de 47 euros par jour, six jours par semaine, - c'est à dire  1128 euros par mois. 
Mais  lesdits travailleurs n'ont pas beaucoup de dépenses, car ceux qui sont inscrits  au plan de logement de la mairie paient 15 euros par mois pour leur maison.  
"Les  maisons sont construites sur des terrains municipaux.  Celui qui fait la demande s'engage à construire sa propre maison, mais il est  aidé par un chef de chantier et un architecte rémunérés par la mairie. Nous  avons un accord avec le gouvernement régional d'Andalousie qui fournit les  matériaux. 
En deux  ou trois ans, les travaux sont terminés, la maison appartient à celui qui l'a  bâtie et il n'a plus qu'a payer 15 euros par mois". Un prix dérisoire pour une  maison de 90m2 qui peut être agrandie au fur et à mesure que la famille  s'agrandit.
Le plein  emploi et les logements à prix imbattables sont probablement les aspects les  plus visibles de la politique municipale, mais Marinaleda réserve d'autres  surprises. 
Par  exemple, il n'y a pas de policier. Nous en avions un, mais nous avons décidé  d'économiser ce salaire quand il a pris sa retraite  
N'y  a-t-il pas de délinquants à Marinaleda ? " Il n'y a pas de vandalisme,  parce que tout a été construit par les gens du village. Si un jeune ou son  père ou un ami a installé un banc il n'y a pas de raison de le dégrader ou d'y  faire des graffitis, non ? Le fait que les budgets soient approuvés par  tous contribue également à l'absence de délinquance". 
La  confiance de ses administrés, Gordillo la doit aussi à la gestion de sa mairie.  " Avant d'accepter le mandat, nous devons nous engager par contrat à toujours  être les derniers à percevoir un quelconque bénéfice. C'est à dire que si nous  décidons, lors d'une assemblée, d'attribuer de nouvelles maisons et qu'un élu en  a besoin, il sera toujours le dernier sur la liste. Pour ce qui est de la  rémunération, nous ne touchons rien. Je n'ai jamais rien touché pour faire de la  politique. Je suis enseignant, c'est de ce travail que je vis".
Marinaleda
2600 habitants
0 banquier
0 promoteur
0 trader
0 flic
0 ou presque chômeur 
(1)  Source : El Mundo, quotidien espagnol 
Le New  York Times qui cherchait à démontrer comment certaines recettes marxistes  peuvent fonctionner a consacré un reportage à Marinaleda 
Merci à Claude, pour ses nombreuses contributions au maintien d'un peu de sérieux et d'élévation intellectuelle dans ce blog. 
P.
2 commentaires:
Génial, ça ! et jolie vignette pour illustrer !
C'EST à CRAQUER CE MOUTON ET CE LOUP ma bella
kje t'embrasse et salut tes lectrices
Frankie the gosthe of Hollywood
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