A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

mercredi 3 mars 2010

Utopie/Réalité

Marinaleda est une petite ville andalouse près de Séville. 


Les gens sont surpris lorsqu'ils voient qu'ici, il n'y a presque pas de chômeurs et que tout le monde a sa propre maison. Mais c'est pourtant ça qui est normal. Ce qui n'a pas de sens c'est ce qui se fait ailleurs explique le maire, Juan Manuel Sanchez Gordillo, réélu depuis trente ans sans discontinuer.

L'aventure a commencé quand les habitants ont décidé d'appliquer à la lettre le slogan : "la terre appartient à ceux qui l'exploitent" et de confisquer 1200 hectares en friche appartenant au duc de l'Infandato, un coup de force qui a valu aux habitants de Marinaleda plusieurs années de lutte, de manifestations et de batailles judiciaires.

Le taux de chômage était très élevé, le peuple avait besoin de ces terres, explique le maire. Nous les avons utilisées pour construire l'usine de conserve de légumes qui fonctionne toujours et qui a presque permis d'éliminer le chômage. Cela a changé la vie de tout le monde ici." le système est simple: les habitants ont créé une coopérative qui ne redistribue pas les bénéfices.

"On a tout réinvesti pour créer encore plus d'emplois. Chacun a fait ce qu'il faut pour vivre, c'est tout".

Le salaire des travailleurs, de tous les travailleurs, quel que soit le poste qu'ils occupent" est de 47 euros par jour, six jours par semaine, - c'est à dire 1128 euros par mois.

Mais lesdits travailleurs n'ont pas beaucoup de dépenses, car ceux qui sont inscrits au plan de logement de la mairie paient 15 euros par mois pour leur maison.

"Les maisons sont construites sur des terrains municipaux. Celui qui fait la demande s'engage à construire sa propre maison, mais il est aidé par un chef de chantier et un architecte rémunérés par la mairie. Nous avons un accord avec le gouvernement régional d'Andalousie qui fournit les matériaux.
En deux ou trois ans, les travaux sont terminés, la maison appartient à celui qui l'a bâtie et il n'a plus qu'a payer 15 euros par mois". Un prix dérisoire pour une maison de 90m2 qui peut être agrandie au fur et à mesure que la famille s'agrandit.

Le plein emploi et les logements à prix imbattables sont probablement les aspects les plus visibles de la politique municipale, mais Marinaleda réserve d'autres surprises.

Par exemple, il n'y a pas de policier. Nous en avions un, mais nous avons décidé d'économiser ce salaire quand il a pris sa retraite 
N'y a-t-il pas de délinquants à Marinaleda ? " Il n'y a pas de vandalisme, parce que tout a été construit par les gens du village. Si un jeune ou son père ou un ami a installé un banc il n'y a pas de raison de le dégrader ou d'y faire des graffitis, non ? Le fait que les budgets soient approuvés par tous contribue également à l'absence de délinquance". 

La confiance de ses administrés, Gordillo la doit aussi à la gestion de sa mairie. " Avant d'accepter le mandat, nous devons nous engager par contrat à toujours être les derniers à percevoir un quelconque bénéfice. C'est à dire que si nous décidons, lors d'une assemblée, d'attribuer de nouvelles maisons et qu'un élu en a besoin, il sera toujours le dernier sur la liste. Pour ce qui est de la rémunération, nous ne touchons rien. Je n'ai jamais rien touché pour faire de la politique. Je suis enseignant, c'est de ce travail que je vis".

Marinaleda
2600 habitants
0 banquier
0 promoteur
0 trader
0 flic
0 ou presque chômeur

(1) Source : El Mundo, quotidien espagnol

Le New York Times qui cherchait à démontrer comment certaines recettes marxistes peuvent fonctionner a consacré un reportage à Marinaleda


Merci à Claude, pour ses nombreuses contributions au maintien d'un peu de sérieux et d'élévation intellectuelle dans ce blog. 
P.






2 commentaires:

anne des ocreries a dit…

Génial, ça ! et jolie vignette pour illustrer !

FRANKIE PAIN a dit…

C'EST à CRAQUER CE MOUTON ET CE LOUP ma bella
kje t'embrasse et salut tes lectrices
Frankie the gosthe of Hollywood