Au premier jour de mai la pluie,
Les coings, Madame sont cueillis.
LE PREMIER MAI
Dans le ciel du mois de mai, on voit passer les Pléïades qui annoncent le retour des beaux jours. Elles étaient sept nymphes, filles d’Atlas et de Pléione.
Electre, Taygète, Stérope, Mérope, Alcyone, Séléno et Maïa étaient poursuivies par Orion le chasseur .Pour les sauver, Zeus les change en étoiles. Mais Orion, changé a son tour en étoile continue la poursuite.
Maïa, devenue déesse de la terre et de la fécondité a donné son nom au cinquième mois de l’année.
Il entre au son des cloches dans la première nuit de mai parfumée de muguet. Ce carillon voudrait éloigner sorcières et sorciers qui, dès la première heure, courent par les bois et les champs. Ils vont tout nus se rouler dans la rosée qui est excellente pour la peau. Si vous ne craignez ni les sorciers ni ceux qui les pourchassent, vous pouvez en faire autant. La rosée fait passer la gale et l’acné, guérit des dartres, de la phtisie et des goitres ; elle fait pâlir les taches de rousseur et blanchit le linge marqué de rouille. Elle fait aussi revenir les amoureux volages.
On dit qu’en 1515, Catherine d’Aragon se fit accompagner de vingt-cinq dames d’honneur pour aller à l’aube dans ses jardins, prendre la rosée.
Certains sorciers recueillent la rosée dans des barattes que les bretons nomment « ribottes » ; ils versent leur récolte dans les abreuvoirs des vaches pour faire tourner leur lait.
En revanche, en Poitou-Charentes, et en Sologne, sortir le troupeau à l’aube du premier mai et quel que soit le temps, le garde en bonne santé et le préserve des maladies mortelles et accidents qui pourraient survenir dans le mois.
Le lait du premier mai a des vertus remarquables : il procure force et vigueur. C’est que les vaches ont brouté l’herbe imprégnée de rosée magique. Il faut aller le boire, ce lait, de bon matin dans les fermes. On vous l’offrira volontiers et la doyenne de la maison trempera dans votre bol un sarment de vigne qu’elle sucera. Puis elle souhaitera à tous les présents du bonheur pour l’année. Vous garderez le sarment. Si effectivement l’année se passe bien, vous le nouerez à un ruban sur lequel vous aurez brodé la date et vous garderez le tout comme porte bonheur. Dans le cas contraire, il faudra le brûler.
Sachez que le serein, la rosée du soir, a les mêmes vertus.
Au temps des anciens Germains, montées sur leurs manches à balais, les sorcières se rendaient à leur rendez-vous annuel, pendant la nuit du 30 avril au premier mai, sur la montagne du Blocksberg, la plus haute du massif du Hartz. Saint Boniface envoya une jeune anglaise nommée Walburge mettre fin à ce Sabbat. Elle fut canonisée sans pour autant y avoir changé grand-chose puisque en sa mémoire cette nuit fut nommée la nuit de Walpurgis.
La nuit du premier mai est partout une nuit magique ; les jeunes américaines qui déposeront un mouchoir sur un buisson y verront le lendemain inscrit en lettre de rosée le nom de leur amoureux. Avant de les épouser, ces jeunes gens iront chercher les pots remplis d’or qui se trouvent dans les ruisseaux ou au pied d’un arc-en-ciel. Leurs dirigeants, pragmatiques et qui croient aux vertus du travail, plutôt que d’aller patauger dans l’eau fraîche, ont inventé, le I° mai 1886, la Fête du Travail. Idée que reprirent les socialistes lors d’un congrès international qui s’est tenu à Paris peu après.
1 commentaire:
oh! merveilleux ces récits des coutumes du 1er Mai , Merci!
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