A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

mardi 7 mai 2013

Ces Messieurs De Saint -Bonnet (3)



Les Saint-Bonnet, fêtards et bons garçons, mais hâbleurs, outrecuidants, tapageurs en un mot, ne comptaient pas que des amis dans leur paroisse et celles des environs.
Or, il arriva, -c’était en 1662 dit la chronique-,  Monsieur de Saint-Bonnet l’aîné étant absent, que ses deux frères plus jeunes,  messieurs de Pronsac et de la Hillière, étaient réunis chez leur ami, le chevalier de la Noë. On les avertit qu’un parti d’environ quarante gentilshommes étaient rassemblés à Fontaine les Ribouts, chez le sieur Chateaudacier, dans la ferme intention d’en découdre avec ces messieurs et de les envoyer rejoindre ceux, parfois de leur parentèle, qui, à leur contact, avaient été frappés de « mort subite ».
Un des fils du chevalier de la Noë, Monsieur de Montreuil, s’était rangé aux côtés des conjurés ; il se mit en embuscade à Blévy, près de la maison des Saint Bonnet. Les autres prirent le chemin du manoir de la Noë, qui était situé un peu avant le village, sur la route de Dreux
Monsieur de Pronsac comprit aussitôt que son adresse et sa vaillance ne pourraient rien contre le nombre.  Son cheval et celui de son frère étaient des meilleurs de leur écurie qui était une des meilleures de la région.
-« A cheval, mon frère, dit-il à la Hillière, c’est notre seule chance ! »
Leur adresse et leur fougue les aidèrent à forcer le passage tenu par Mr de Montreuil  à l’entrée de Blévy.
 Cependant le reste des assaillants tenaient toutes les rues du village. Il ne leur restait qu’une issue non gardée car pratiquement infranchissable : le gué du Moulin des Graviers sur la Blaise et la côte presque à pic qui se trouvait derrière. Pronsac passa le gué sans encombre, mais le cheval de La Hillière, affolé sans doute par les coups de mousquet regimba et se démena tant que son cavalier tomba à l’eau.
Les poursuivants, rejoints par ceux qui venaient de Fontaine ne lui laissèrent aucune chance. L’infortuné, criblé de balles perdit la vie au milieu du gué.
Pendant ce temps, Pronsac avait réussi l’exploit de faire gravir la côte à son cheval, espérant de là gagner la plaine. Mais arrivé en haut, des hommes l’attendaient ; il demanda quartier ; il lui fut refusé. Alors, d’un habile coup d’éperon, il fit cabrer et pirouetter son cheval. Les sabots menaçants lui ouvrirent un passage. Sous l’affolante pétarade des mousquets, cheval et cavalier prirent  la plaine au grand galop en direction de Jaudrais et disparurent à l’horizon.




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