A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

jeudi 9 mai 2013

Ces Messieurs de Saint-Bonnet (4)


Pendant l’échauffourée, Monsieur de Saint-Bonnet l’aîné se trouvait à Maillebois. Un gentilhomme de ses amis vint l’avertir qu’un de ses frères était tombé au gué des Graviers et que l’autre était en fuite. Il sauta à cheval et, suivi de son valet Lachapelle, partit au galop en direction de

Blévy. Avant d’arriver à son manoir, il se retourna et vit six cavaliers lancés à sa poursuite ; il obliqua et prit la fuite en direction de Chateauneuf, sans parvenir à semer ses poursuivants. Arrivé près d’Hauterive, il ordonna à son valet de faire volte-face.
Les assaillants, se virent face à deux hommes résolus et armés de mousquets. Ils connaissaient l’adresse et la bravoure proverbiales de Saint-Bonnet, aussi jugèrent-ils plus prudent de faire demi-tour et de les laisser gagner la forêt.
Cependant les conjurés constataient que leur projet d’assassiner les trois frères ne se déroulait pas comme prévu. Deux restaient qui allaient certainement chercher à venger la Hillière, celui qui était tombé au gué des Graviers. Ils les savaient trop forts et trop adroits pour espérer les vaincre s’ils n’étaient pas en nombre, aussi résolurent-ils de ne les affronter que  groupés.
Pourtant, une dizaine de jours plus tard, l’un d’entre eux, un  fils de Monsieur de La Chaussée, eut affaire au Rouvray. Les Saint- Bonnet qui le guettaient, le poursuivirent et lui donnèrent bien de l’épouvante. Il avait un bon cheval, aussi parvint-il à s’enfuir et à sauver sa vie. Mais l’aventure servit de leçon aux autres qui plus que jamais se jurèrent de ne pas se séparer.
Monsieur de Saint-Bonnet, son frère Pronsac et le chevalier de la Noë, pour leur part se préparaient à tenir bon, retranchés dans leur maison de Blévy.
 Montreuil, qui était cornette dans un régiment de cavalerie, partit un vendredi chercher du renfort dans la garnison proche, pour venir soutenir les assiégeants. Voyant arriver la troupe,  les gentilshommes des alentours surgirent en nombre et de tous côtés. Ils étaient bien trois cent pour assiéger huit hommes, maîtres et valets confondus, retranchés dans la maison Saint-Bonnet.
Saint-Bonnet l’aîné, qui avait plus d’esprit et de conduite que les autres, avait pu sortir  discrètement et gagner Manou, près de Belhomert où il avait pour ami Monsieur de Majenville, vice-bailly de Chartres. Il espérait avec son aide, faire lever le siège de sa maison et délivrer son frère et le chevalier de la Noë.
Saint-Bonnet et Majenville réunirent près de deux cents hommes. Ils se mettaient en route pour Blévy, quand un ordre intervint interdisant au vice-bailly de se mêler de cette affaire qui empêchait la levée des deniers du Roi. La troupe dut se disperser. Il faut dire que Saint-Bonnet, avait mal choisi son allié ; Majenville entamait un période de disgrâce qui le conduirait moins d’un an plus tard à de graves accusations, dont celle de faire de la fausse monnaie… mais ceci est une autre histoire.

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