A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

jeudi 16 décembre 2010

L’ASSASSINAT DE DUC DE GUISE


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Visite les ruches à la Saint Daniel,
Mais garde-toi d’ôter le miel.




Au matin du 23 Décembre 1588 , Henri de Guise le Balafré pouvait-il se douter qu’il ne verrait pas Noël ? Et pourquoi  le personnage le plus populaire du Royaume, le chef de la Ligue, celui dont les Parisiens avaient fait leur « roi », devait-il disparaître ?
Eh bien, en raison même de sa popularité ! Il faisait de l’ombre au Roi ! En cette année 1588 , la Guerre des Trois Henri faisait rage.
Il y avait d’abord, le roi de France, Henri III très injustement impopulaire aux yeux de ses contemporains comme de la postérité. On ne voyait, on n’a voulu voir en lui, que le prince efféminé, fardé, frisé, pommadé, passant son temps la « bille à Boquet »* à la main, entouré de ses Mignons .
Ces fameux « mignons » étaient en fait une garde rapprochée de 45 redoutables spadassins exécuteurs des hautes et basses œuvres de la couronne. Et si le roi préférait leur compagnie à celle des femmes, il n’en était pas moins marié à Louise de Vaudémont qui multipliait les pèlerinages supposés mettre fin à sa stérilité. Donc le roi n’avait pas d’héritier et la fatalité ou le manque d’hygiène ayant fait disparaître son dernier frère, Henri de Bourbon, roi de Navarre et époux de Marguerite sœur du roi, était passé du rang de 24° à celui d’héritier direct de trône de France. Henri de Navarre était alors le chef du parti protestant et comme tel en guerre contre le roi de France.
Henri III , loin d’être le monarque faible et influençable que nous montre l’histoire, avait hérité de sa mère Catherine de Médicis le sens de la politique et de la diplomatie. Les Guerres de religion ensanglantaient la France depuis plus de vingt ans ; on en était à la huitième et l’on peut mettre au crédit du roi d’avoir souhaité y mettre un terme et de vouloir rétablir la paix. Bref, il fut soupçonné de faiblesse envers les protestants, ce qui augmenta encore la popularité du troisième Henri : le duc de Guise, chef de la Ligue, le parti Catholique qui avait réussi à investir Paris et à en chasser le roi qui dut trouver refuge à Chartres.
Afin de mettre un peu d’ordre dans cet imbroglio,  les Etats Généraux furent convoqués à Blois. Là encore, le Balafré se rendit plus visible et  plus influent que le véritable souverain. Henri III , formé aux méthodes politiques italiennes mises en vigueur par sa mère, décida que le moment était venu d’en finir.
En ce matin de décembre, il fit convoquer le duc dans son cabinet particulier. Le bel Henri, vêtu de satin gris et picorant des fruits secs dans un drageoir qu’il portait à la main, traversa sans méfiance la chambre du roi. Avant d’être rendu à la porte du cabinet, il fut assailli par une demi-douzaine d’hommes armés, qui le lardèrent de coups de poignard. Telle était sa force et son énergie, qu’en se débattant, il promenait ses agresseurs de part et d’autre de la chambre. Enfin , il s’effondra au pied du lit royal en murmurant : »Miséricorde ! »
Enfin le roi entra, et poussant du pied son rival comme il avait vu ce dernier le faire à l’amiral de Coligny le jour de la Saint Barthélémy : il prononça (ou pas ) la célèbre phrase : « Qu’il est grand ! Il est encore plus grand mort que vivant ! »

*Du nom de l’ébéniste Boquet, inventeur de l’objet.

2 commentaires:

Anne a dit…

Merci de votre article sur un Roi effectivement injustement traité par l'Histoire, qui fut un grand Roi épris de paix et visionnaire sur bon nombre de points. Sa réhabilitation est urgente ! Cependant, il y a une grande différence entre les "45", effectivement la garde rapprochée d'Henri III et les "Mignons" qui étaient des nobles qu'Henri nommait à des postes stratégiques pour contrer les appétits politiques de certaines familles, dont les Guise. Les plus célèbres furent les Duc d'Epernon et de Joyeuse, appelés "Archi-Mignons". Mais rien à voir avec une quelconque garde rapprochée (grossière erreur de la "Princesse de Montpensier", si vous avez vu le film de B. Tavernier). :)
PS: effectivement, Henri n'a pas prononcé cette fameuse phrase devant le corps de Guise... méfions-nous des propagandes...

P a dit…

Bonjour Anne,
Bien que passionnée d'histoire je ne suis pas historienne et je n'ai pas encore pu voir la Princesse de Montpensier. Dans nos campagnes les films passent à la vitesse de l'éclair et les routes ne permettent pas d'aller à Paris.
Mes sources sont en général de vieux Mallet Isaac et bien souvent Alexandre Dumas dont les enfants qu'il a fait à l'Histoire ne sont pas aussi bâtards qu'on le prétend. Pour cette époque, c'est La Dame de Montsoreau ; Bussy d'Amboise y est loin d'être indifférent aux dames et c'est là que j'ai commencé à voir autrement Henri III et ses "mignons".
Cordialement
Pomme
PS Epernon n'était pas un tendre et son épée redoutable