A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

vendredi 16 décembre 2011

Pour Lulu...















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dimanche 11 décembre 2011

A quoi sert le Père Noël? bureau/souvenirs/vrac récap 25



A quoi sert le Père Noël? 11 12 11
 
Quand j'en vois tant qui pendent lamentablement le long de murs, ou déambulant dans la rue, la soutane rouge trop courte laissant dépasser les baskets et la barbe de poils synthétiques dissimulant mal un visage souvent trop jeune ou des traits tirés par les difficultés qui ne lui ont procuré que ce job éphémère, je me demande pourquoi s'il existe, le Père Noël ne proteste pas devant cette piteuse mascarade.
Existe-t-il le Père Noël? A quoi sert-il sinon à vendre, à vendre encore, pour enrichir des qui n'en ont pas besoin, pour mettre dans l'embarras des familles modestes et à polluer, polluer encore en fabricant des jouets qui font monter le taux de carbone et qui plus tard, abandonnés augmenteront le volume des déchets à traiter?
Et puis tout à l'heure, participant moi-même à cette aberration+, dans la grande rue de ma petite ville, animée car tout le monde avait profité d'une journée sèche entre deux passages pluvieux pour faire les derniers achats de Noël, il y avait des familles aux femmes voilées. Certaines enturbannées d'un voile en mousseline tout de même assez élégant et d'autres carrément empaquetées dans des lainages sombres qui leur donnaient l'allure terrifiante de Belphégor. Et puis il y avait un Père Noël de service portant une corbeille et qui distribuait des trucs; je n'ai pas vu quoi.
Alors il m'est venu à l'idée qu'au fond, ce personnage était assez consensuel. Dans une ville comme celle-ci, partagée entre maghrébins et extrême droite , où Dieu seul sait combien de religions se pratiquent, ce bon vieux génie païen mettait tout le monde d'accord.Peu importe comment les parents enseignent à leurs enfants à prier ou ne pas prier. Tous les enfants se rassemblent autour du barbu qui distribue des cadeaux.
A nous de faire que ces cadeaux ne contreviennent pas à l'esprit de cette fête du renouveau.
P.


mercredi 7 décembre 2011

Bonheur

Tout homme veut être heureux; mais, pour parvenir à l'être, il faudrait commencer par savoir ce que c'est que le bonheur.

Jean-Jacques ROUSSEAU - Emile ou l'éducation (1762)


mardi 6 décembre 2011

J'ai deux amours....


 ... Bounty et Félicie!
Bounty aime les fleurs, les grands chemins, garder la porte,  apprivoiser des chats sauvages, chanter,  danser,  sauter... et  embrasser qui le veut bien!
Le chat de la photo est bien un chat qui rôdait depuis des mois autour de la maison et que Bounty nous a ramené au grand scandale de la grande-duchesse Jasmine. (photo du bas)
Félicie, ne sait rien faire d'autre que se faire papouiller... mais c'est encore un bébé... de bientôt deux ans.... qui va le rester longtemps, je le crains.

samedi 26 novembre 2011

Le conte moral du Dr Foufouks...

  
  Un jour, un homme rentre du travail pour trouver le chaos qui règne à la maison. 

 

  Ses enfants, encore en pyjama, jouent dans la boue du jardin. 
 Sur le gazon, tout autour de la maison, il y a des cartons de repas congelés et des boîtes de jus de fruits par terre. 
 Quand il entre dans la maison, c'est encore pire : 
 La vaisselle sale est éparpillée dans toute la cuisine, le repas du chien est renversé sur le sol, la vitre est brisée et traîne par terre sur une grande surface et il y a du sable par terre, sur la table de la cuisine et les meubles.  
 Dans la salle de séjour, il trouve des jouets, des vêtements et une lampe renversée. 
 A ce moment, l'homme a très peur qu'un malheur ait touché sa femme. 
 Il se précipite au second étage et là, stupéfait, il trouve sa femme encore en pyjama assise dans le lit en train de lire un livre. 
 Elle se retourne en souriant et lui demande : 
 - Comment était ta journée ? 
 - Mais que s'est-t-il passé ici aujourd'hui ?!? 
Souriante... 
 - Tu sais, chaque jour en rentrant, tu me demandes ce que j'ai fait durant la journée et quand je réponds que je me suis occupée de la maison et des enfants... Tu me dis : - C'est tout ? 
 - Eh bien, aujourd'hui, je n'ai rien fait

vendredi 25 novembre 2011

Rimes de saison récap 25



Un mois avant, un mois après Noël,
Le froid est bon et naturel.


25 11 11
Le Chrysanthème et le Loup


Un  Loup triste un beau jour, a dit  au Chrysanthème :
« Tout le monde me craint et je voudrais qu’on m’aime ! »
- C’est ainsi, dit la fleur, nous sommes les images,
Toi,  de la cruauté et moi des cimetières. »
-Pourtant, reprit le Loup, je n’ai jamais mangé,
Ni  homme ni enfant sans y être obligé. »
-Le temps où je suis beau, a soupiré la fleur,
Au début de l’automne à la fin de l’été,
Fait que je suis le seul à pouvoir égayer
Ce que les humains nomment le Jardin du Repos
Et qui leur fait si peur.
Ce sont les préjugés
Qui font de toi un fauve
Et qui font oublier les mille pétales d’or
Dont mon front se couronne
Pour le marbre sinistre sur lequel on me pose.




jeudi 24 novembre 2011

La vie des saints récap 25

A la Sainte Catherine,
Tout bois prend racine. 

 Sainte Catherine 24 11 11

 Au temps de l’empereur Maximin, (ou Maximilien on ne sait plus trop), vivait à Alexandrie , Catherine. Elle était fille de roi, extraordinairement belle, intelligente, instruite et savante. Toutes ces belles qualités en faisaient une personne intouchable qu’aucun homme ne désirait prendre pour épouse ; Catherine était vierge, elle se fit chrétienne. On parlait d’elle dans tout l’empire, aussi Maximin, passant par Alexandrie la fit venir devant lui et la questionna sur les raisons de son appartenance à cette secte réunissant surtout des esclaves et des pauvres gens. Catherine entreprit alors de lui prêcher les beautés de la parole du Christ. Ebranlé mais désireux avant tout de faire rentrer une si belle et si docte personne dans le droit chemin de la religion romaine, l’empereur fit appeler trente savants et philosophes chargés de démontrer ses erreurs à la belle. Pendant des heures et des heures, la jeune chrétienne leur tint tête et c’est eux qu’elle finit par gagner à sa foi. Furieux, César les fit brûler vifs. Pour lui, séduit par la beauté de Catherine, il lui offrit la seconde place à sa cour, mais la jeune fille refusa. L’empereur outragé, la condamna au pire des supplices et comme aucun de ceux en vigueur ne lui semblait assez cruel, il en fit inventer. Son choix se porta sur une machine infernale faite de roues aux dents acérées qui tournaient en sens inverse ; un hachoir en somme, dans lequel on introduirait le tendre corps de la vierge afin de le réduire en une bouillie sanglante. Mais les anges protégeaient Catherine, les roues refusèrent de tourner et finirent par se briser. Maximin la fit décapiter. On était au cœur de l’automne dans les jours sombres et brumeux qui sont maintenant novembre. L’Eglise plus tard, en fit une sainte .La première à porter un chapeau extravagant fait de trois auréoles : la blanche des vierges, la verte des savants et la rouge des martyrs. Au XVI° siècle , c’est au mois de novembre qu’en souvenir du martyr de Catherine, dans les églises, on confiait à des célibataires âgées de 25 à 35 ans le soin de renouveler la coiffe de la sainte . Catherine la décapitée est devenue la sainte patronne des modistes qui la fêtent chaque année, le 25 novembre. Ce jour là, la tradition veut que salons et ateliers soient ouverts mais on n’y travaille pas. On rit, on chante, on s’amuse, on boit le champagne. Les clientes ne sont pas servies mais invitées à trinquer avec le personnel. Et si par chance , dans la maison on trouve une célibataire de 25 ans, on la coiffe du plus extravagant chapeau jaune et vert qu’on puisse inventer et on la couvre de cadeaux. J’en connais (une au moins) qui pour ne pas manquer la fête, n’aurait pour rien au monde accepté de se marier avant ses 25 ans révolus.

vendredi 18 novembre 2011

Mots d'auteurs

L'homme est une entreprise qui a contre elle le temps, la nécessité, la fortune et l'imbécile et toujours croissante primauté du nombre, dit plus posément le philosophe. Les hommes tueront l'homme.

Marguerite YOURCENAR ( 1903-1987), L'Oeuvre au noir.


mercredi 16 novembre 2011

Le Percheron récap 25







Le Percheron 16 11 11

I
l vient du fond des âges, il se nomme Balius et c’est un cheval en or. On l’a vu mais en est-on bien sur, avec Charles Martel, galoper sus au Sarrazin à  la bataille de Poitiers. Costaud il porta, destrier à la guerre, palefroi à la parade, les chevaliers et leurs armures. Endurant, il les mena, croisés, jusqu’à Jérusalem ; il fut séduit là par les fines juments orientales.
De Terre Sainte,  le comte Rotrou et Balius revinrent, ramenant avec eux les étalons  qui engendrèrent les beaux chevaux de Mondoubleau. Roger de Belesme ensuite, introduisit la race Arabe dans ses écuries. En 1226, la famille de Rotrou éteinte, le Perche revint à la couronne de France. Habitants et chevaux connaissent un siècle de paix.
Mais en 1337 débute la Guerre de Cent Ans ; le Perche devient enjeu stratégique que se disputent France et Angleterre. En 1424, la désastreuse bataille de Verneuil est fatale à la noblesse française et à ses chevaux. Le Perche passe à l’Angleterre ; pas pour longtemps.
L’Anglais enfui, la paix revenue, Balius lentement assurera sa descendance, obscure, dans les manoirs du Perche. La Fronde le renverra au combat.
Et puis Balius définitivement cheval agricole, remplacera très progressivement le bœuf pour les travaux des champs. Sa race connaîtra des fortunes diverses jusqu’aux guerres Napoléoniennes. L’Empereur y engloutira autant de chevaux que d’hommes et Balius tirera ses canons jusqu’à Moscou.
Fin de l’épopée ! On sait combien le cheval percheron est fort, endurant ; il « trotte vite et tire lourd ». Tout naturellement la Poste, aux voitures pesantes, mais dont le service doit être rapide, à recours à lui. Parallèlement l’agriculture se développe ; trop demandée, la race se fragilise.
La création de comices agricoles et l’invention de la prairie artificielle vont y remédier, assurant une meilleure nourriture et une sélection plus rigoureuse .
En 1820, au château de Couesme arrivent les célèbres étalons arabes Godolphin et Gallipoly. De leurs œuvres naîtra en 1824 à Mauves sur Huisnes, Jean le Blanc, considéré comme le fondateur de la race actuelle.
En 1850, la compagnie des omnibus de Paris encourage le développement du type « postier ». Le type « Gros trait » pour sa part, sera seul capable de tirer dans le sable et la boue les lourds chariots de la Conquête de l’Ouest Américain. Success et French Emperor seront les deux premiers étalons à suivre Mark W. Durham dans l’Illinois.
Grâce aux omnibus et aux Américains, le dix-neuvième siècle sera l’âge d’or du cheval percheron. Hélas, la race encore une fois victime de son succès, va s’altérer.
C’est le 23 juin 1883 que Louis Périot fonde la Société Hippique Percheronne de France. Charles Aveline de son côté, ouvre le Stud-Book Percheron. La race est enfin fixée !
14-18 : le grand massacre ! L’armée a besoin de chevaux et les exportations sont suspendues ; elle ne reprendront qu’en 1922. Jusqu’à la guerre suivante, la dernière au moins pour les chevaux, la vente et l’élevage se maintiennent. Mais après la Libération, l’agriculture se mécanise en France comme à l’étranger. L’élevage décline et notre bon Balius survit, c’est paradoxal et bien triste, comme cheval de boucherie. Le modèle alors n’a plus aucune importance ; seule la viande compte et l’on voit des percherons peser plus d’une tonne sur la bascule. Obésité qui provoque encore actuellement des problèmes lors du poulinage.
En 1980, le marché de la viande s’effondre et pour sauver la race, les Haras Nationaux et la SHPF, mettent en 1983 le percheron à l’attelage de loisir et de sport. Les éleveurs sont sceptiques ; leurs chevaux engraissés au pré, ne sont plus ni dressés ni ferrés. Trop lourds, trop gras, ils manquent d’allure ; dans les concours ils se traînent, la tête entre les genoux. Que va devenir Balius ? Dans le Perche, une dizaine seulement d’exploitations agricoles utilisent encore l’attelage. Mais nous avons pu voir au cours des siècles l ’extraordinaire faculté d’adaptation de notre cheval d’or.
Il perd deux à trois cent kilos et arrive à convaincre ses éleveurs que l’attelage est l’avenir du cheval percheron. Il faut une nouvelle fois adapter le modèle aux besoins et en 1992, Success et French Emperor me voici, débarque des Etats-Unis, Silver Shadow-Cheik . Plus grand, plus léger, aux allures enlevées, au port de tête fier, l’étalon américain va contribuer à faire retrouver le Percheron du début du siècle.
Après avoir séduit les Japonais, notre Balius mènera en France une campagne de charme. Le Percheron est un cheval calme, à sang-froid ; il est docile, facile à dresser ; quelques semaines suffisent pour lui apprendre à tirer en toute sécurité une carriole sur les routes de campagne. Avec un peu plus de temps, il sera capable de faire face à toutes les situations ;
Outre les concours d’attelage, il anime les fêtes locales, les démonstrations de travail à l’ancienne, et il figure souvent dans les mariages. A Chartres, Alençon, Bellême, Nogent le Rotrou, c’est lui qui tire la voiture de la visite guidée de la ville. De la même façon, on peut en sa compagnie découvrir les environs de Haras du Pin.
Mieux, à l’exemple de l’Allemagne, Saint Pierre sur Dives dans le Calvados emploie Uranie, 10 ans : quatre matinées par semaine, elle contribue à la propreté de la ville en aidant au ramassage des divers papiers et sacs en plastique égarés dans les rues. Amie des enfants et du Père Noël, elle participe aux fêtes de fin d’année. Uranie coûte à la municipalité moins de dix mille francs par an.
Autre utilité du Percheron : le débardage en forêt. Activité disparue dans les années 50, elle revient en 1996. Les avantages du cheval par rapport au tracteur dont les roues creusent de profondes ornières et déstabilisent les jeunes plants, sont de un à dix ; car le cheval laisse le sol  intact et cause peu de dommages à la forêt. Malgré un léger surcoût temporaire, mais assurant une rentabilité à long terme, l’attelage reste une solution pour la sauvegarde de notre environnement.


jeudi 10 novembre 2011

récap 25


 

10 11 11
Si l’hiver va droit son chemin,
Vous l’aurez à la Saint-Martin


L’Eté Indien


A la 11° heure du 11° jour du 11° mois de 1918 ; après 1562 jours de guerre, l’Allemagne capitule en forêt de Compiègne, au carrefour de Rethondes.
François Cavanna dans son almanach de 1985 nous apprend que la veille, « à 22h 45, Kaiser Guillaume II comprit soudain toute l’atrocité de la guerre après s’être assis par inadvertance sur la chaise où il avait posé son casque à pointe…. ».
Les combats cessent, mais la paix ne sera signée qu’en juin 1919 à Versailles.
Un imprimeur de Rennes, François Simon, avait dès 1916 avancé l’idée du « Soldat Inconnu ». Le 11 novembre 1920, Auguste Thoin, orphelin de guerre et survivant su 234° RI est choisi pour désigner le corps d’un soldat non identifié qui sera inhumé solennellement sous l’Arc de Triomphe de la place de l’Etoile à Paris. Trois ans plus tard, le ministre de la Guerre, ex sergent Maginot, y fait jaillir la flamme qui perpétuera le souvenir d’un million et demi de poilus morts pour la France, soit 20% de la population active masculine.
Pour que fanfares, porteurs de gerbes et de drapeaux, sans oublier les lecteurs de discours et ceux qui les écoutent, n’aillent pas prendre froid et rejoindre prématurément nos glorieux disparus, le temps est généralement clément à cette époque ; c’est « l’été de la Saint-Martin ».
C’est parce qu’un jour d’automne, Martin qui n’était encore que soldat Romain, a donné la moitié de son manteau à un homme nu, que le Christ (c’était lui, vous l’avez reconnu !) fit sortir le soleil de la brume afin que le généreux Martin ne s’enrhume pas.
Depuis, chaque année, un retour de soleil et de douceur avant la mi-novembre, est dédié au futur évêque de Tours.
On dit aussi de ces quelques jours de soleil qu’ils sont « l’été Indien », parce qu’à l’automne 1625, dans le Massachussetts, deux indiens accusés d’avoir violé une jeune fille, furent massacrés par les colons. La tribu vengea ses deux guerriers  selon la coutume indienne qui veut que pour honorer la vaillance de son ennemi, on le fasse mourir le plus lentement possible, dans des souffrances à la mesure de son courage.
Quand le carnage fut découvert, le sol et les arbres étaient de la même couleur écarlate tant le sang des victimes semblait avoir éclaboussé jusqu’aux plus hautes branches.
Depuis, dans le nord de l’Amérique,  on nomme « été indien » la période où les forêts d’érables prennent la couleur du sang.

lundi 7 novembre 2011

SAGESSE

"La règle stoïque de subvenir à nos besoins en supprimant nos désirs équivaut à se couper les pieds pour n'avoir plus besoin de chaussures"
SWIFT (1667-1745), Pensées sur divers sujets moraux et divertissants.


mardi 1 novembre 2011

Novembre


Je fais allumer maint tison :
Novembre suis qui règne à plein.
Toute personne de façon
Doit penser d’avoir pain et vin,
Et doit prier au souverain
Roy des cieux pour son saulvement ;
Car en mon temps il est certain
Que tout meurt naturellement.

LE KHALENDRIER DES BERGIERS

lundi 31 octobre 2011

dimanche 30 octobre 2011

-LES LETTRES D'AMOUR-


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A la Saint-Luc, la pluie du vallon,
Fait de la neige sur le mont.




D'abord les lettres sont longues, vives, multipliées; le jour n'y suffit pas: on écrit au coucher du soleil; on trace quelques mots au clair de lune, chargeant sa lumière chaste, silencieuse, discrète, de couvrir de sa pudeur mille désirs. On s'est quitté à l'aube; à l'aube on épie la première clarté pour écrire ce que l'on croit avoir oublié de dire dans des heures de délices. Mille serments couvrent le papier, où se reflètent les roses de l'aurore; mille baisers sont déposés sur les mots qui semblent naître du premier regard du soleil: pas une idée, une image, une rêverie, un accident, une inquiétude qui n'ait sa lettre. 
Voici qu'un matin quelque chose de presque insensible se glisse sur la beauté de cette passion comme une première ride sur le front d'une femme adorée. Le souffle et le parfum de l'amour expirent dans ces pages de la jeunesse, comme une brise le soir s'endort sur des fleurs; on s'en aperçoit, et l'on ne veut pas se l'avouer. Les lettres s'abrègent, diminuent en nombre, se remplissent de nouvelles, de descriptions, de choses étrangères; quelques-unes ont retardé, mais on est moins inquiet; sûr d'aimer et d'être aimé, on est devenu raisonnable; on ne gronde plus, on se soumet à l'absence. Les serments vont toujours leur train; ce sont les mêmes mots, mais ils sont morts; l'âme y manque; je vous aime n'est plus qu'une expression d'habitude, un protocole obligé, le j'ai l'honneur d'être de toute lettre d'amour. Peu à peu, le style se glace ou s'irrite; le jour de poste n'est plus impatiemment attendu; il est redouté; écrire devient une fatigue. On rougit en pensée des folies que l'on a confiées au papier; on voudrait pouvoir retirer ses lettres et les jeter au feu. Qu'est-il survenu? Est-ce un nouvel attachement qui commence ou un vieil attachement qui finit? N'importe: c'est l'amour qui meurt avant l'objet aimé. On est obligé de reconnaître que les sentiments de l'homme sont exposés à l'effet d'un travail caché; fièvre du temps qui produit la lassitude, dissipe l'illusion, fane nos amours et change nos coeurs, comme elle change nos cheveux et nos années. Cependant il est une exception à cette infirmité des choses humaines; il arrive quelquefois que dans une âme assez forte un amour dure assez pour se transformer en amitié passionnée, pour devenir un devoir, pour prendre les qualités de la vertu; alors il perd sa défaillance de nature et vit de ses principes immortels.

CHATEAUBRIAND

Que de mots magiques,  pour décrire somme toute une bien triste  aventure.
Mais que j'aime le dernière phrase ... parce qu'elle est vraie et parce que surtout, quand l'amour s'en va , il faut faire en sorte qu'elle devienne vraie...
P.

samedi 29 octobre 2011

Le dernier....


...terminé hier au soir,  en versant une larme de plus sur le destin de Marylin.... qui si elle s'était occupé les mains au lieu de rien foutre en ruminant, aurait peut-être oublié de s'imbiber d'alcool en ingurgitant des saloperies... Comme quoi s'apitoyer sur ses malheurs en oubliant de regarder ce que la vie nous donne en compensation ne mène pas loin...
Or, donc... vive les petits bouts de laine aussi multicolores que les fleurs du jardin... dont je vais vous monter une image plus loin et plus tard, il fait encore un peu gris pour la photo

jeudi 27 octobre 2011

Rubrique scientifique: les grands hommes

ARCHIMEDE
C'est, par un heureux concours de circonstances, en prenant son bain que le grand savant Archimède (287-212) découvrit l'immortel principe qui porte son nom et grâce auquel les bateaux peuvent flotter sur l'eau. Si, par un concours de circonstances encore plus heureux, Archimède avait à ce moment pété dans son bain, il aurait découvert du même coup le principe du moteur à réaction et la marine aurait connu des progrès plus rapides. Enfin, c'est déjà pas mal comme ça.

CAVANNA - Almanach 1985-


mercredi 26 octobre 2011

Bon appétit


Quelle saveur a la chair humaine ?

Cela s’est passé à la fin du mois d’août et rares sont ceux qui en ont parlé en France. Une campagne publicitaire diffusée en Allemagne à la télévision et dans la presse annonçait l’ouverture à Berlin d’un restaurant assez unique en son genre. Un restaurant où l’on aurait servi des plats à base de chair humaine. On appelait les volontaires à passer sur la table… d’opération pour donner un peu d’eux-mêmes. Tollé monumental. Bien sûr, il s’agissait d’un canular, mis sur pied par des végétariens pour dénoncer la consommation de viande animale. Leur communiqué explique, dans un rapprochement fracassant, que “manger de la viande, c’est comme consommer des gens”, une assertion qui part du principe que les aliments donnés aux animaux seraient mieux utilisés à nourrir les affamés.
Si l’on met de côté le tabou du cannibalisme, bien plus fort que tous les interdits alimentaires dictés par les religions, ce fait divers incite à se poser une question (au choix : une question de curieux, de journaliste en mal d’audience ou de détraqué) : quel goût a la chair humaine ? C’est ce qu’a fait Martin Robbins dans le blog qu’il tient pour The Guardian. Et bien que les exemples d’anthropophagie soient nombreux, les informations précises sur la saveur de la viande taboue ne courent ni les rues ni les articles scientifiques. A défaut d’avoir sous la main le docteur Lecter, le célèbre “Hannibal le Cannibale” du Silence des agneaux, à la fois chercheur et cuisinier spécialisé dans le ragoût d’homme, Martin Robbins a fouillé dans les récits d’autres tueurs en série.
Le premier et l’un des plus célèbres d’entre eux est l’Allemand Armin Meiwes, connu sous le surnom de “Cannibale de Rotenburg”, qui avait passé des annonces où il déclarait chercher un volontaire désirant être mangé. Il en trouva facilement un, qui vint se faire dévorer chez lui en mars 2001. Lors d’une interview donnée en 2007, Armin Meiwes, condamné à la prison à vie, expliqua comment il avait préparé son steak d’ingénieur, qu’il l’avait trouvée un peu dur et que la viande “avait un goût de porc, en un peu plus amer, plus fort”.Evidemment, étant donné la personnalité très particulière du sujet, il est difficile de lui faire confiance à 100 %. Le rapprochement avec la viande de porc prend un peu plus de consistance avec les histoires, tout aussi réelles et horribles, du Polonais Karl Denke et de l’Allemand Fritz Haarmann, deux personnages dignes du film Delicatessen, de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, ou des Bouchers Verts, du Danois Anders-Thomas Jensen. Ces deux hommes ont vécu dans les années 1920 et tué des dizaines de personnes, dont ils revendaient la viande au marché en la faisant passer pour du porc.
Il y aurait de bonnes raisons, scientifiquement parlant, pour que l’homme ait un goût de porc… Le cochon est en effet considéré comme un bon analogue, sur le plan physique et physiologique, d’Homo sapiens : un mammifère pas trop gros qui mange de tout. Les organes internes des deux espèces font à peu près la même taille. Je me souviens d’ailleurs qu’un médecin de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, à Rosny-sous-Bois, m’avait expliqué que les travaux sur la décomposition – très utiles pour dater les crimes lorsqu’on retrouve les cadavres tardivement – se faisaient principalement sur des cochons (il existe un centre au monde, où ces recherches sont menées sur des corps humains, maisc’est une autre histoire, que j’ai racontée dans Le Monde il y a dix ans).
L’homme a un goût de cochon, emballé c’est pesé ? Pas si vite. Tout le monde n’est pas d’accord. A commencer par un autre assassin anthropophage, Nicolas Cocaign, surnommé le “Cannibale de Rouen”, condamné en juin à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir tué un codétenu, dont il a ensuite mangé un morceau de poumon : “Ce qui est terrible, c’est que c’est bon. Ça a le goût de cerf. C’est tendre”avait-il déclaré à un psychologue en 2007.
Autre témoignage discordant, celui de William Buehler Seabrook. Journaliste au New York Times après la Première Guerre mondiale, il voyagea de par le monde, et notamment en Afrique, où il s’interrogea sur le cannibalisme au point de vouloir tenter lui-même l’expérience. Il finit par rencontrer une tribu d’anthropophages qui mangeaient leurs ennemis tués au combat. Un des guerriers lui expliqua quelles parties étaient le plus appréciées : pour la viande, tout le dos (ce qui correspond, chez le bœuf, à l’entrecôte, au filet et au rumsteak), pour les abats, le foie, le cœur et le cerveau étaient considérés comme les morceaux de choix. Un guerrier lui avoua que, pour lui, “la paume des mains était le plus tendre et délicieux morceau de tous”. Néanmoins, Seabrook ne put satisfaire son envie : on lui servit du singe.
Mais l’homme était têtu. Revenu en France, il réussit à se procurer un morceau de chair auprès d’un interne de la Sorbonne et, dans la villa du baron Gabriel des Hons, à Neuilly, se livra enfin à son expérience, devant témoins. Seabrook cuisina la viande comme il l’aurait fait pour du bœuf, s’attabla avec un verre de vin et une assiette de riz, et goûta : “Cela ressemblait à de la bonne viande de veau bien développé, pas trop jeune mais pas encore un bœuf. C’était indubitablement comme cela, et cela ne ressemblait à aucune autre viande que j’aie déjà goûtée. C’était si proche d’une bonne viande de veau bien développé que je pense que personne qui soit doté d’un palais ordinaire et d’une sensibilité normale n’aurait pu le distinguer du veau. C’était une viande bonne et douce, sans le goût marqué ou fort que peuvent avoir, par exemple, la chèvre, le gibier ou le porc. (…)  Et pour ce qui est de la légende du goût de porc, répétée dans un millier d’histoires et recopiée dans une centaine de livres, elle était totalement, complètement fausse.”
Encore un avis divergent… Quelle saveur a donc la chair humaine ? Répondre à cette question n’est-il pas aussi insoluble que le problème auquel est confronté quelqu’un qui souhaite décrire l’odeur du jasmin ? Dépeindre une saveur est un exercice très personnel, qui rassemble les sensations venant de la langue (saveurs primaires comme le sucré, le salé, l’acide, l’amer, mais aussi la texture, l’onctuosité, etc.), celles venant du nez (car les odeurs sont une composante importante du sens du goût) mais aussi la mémoire de tout ce que l’on a déjà mangé et des circonstances particulières au cours desquelles on a découvert de nouveaux aliments. Le jasmin sent le jasmin (ou éventuellement le parfum d’une femme). Et sans doute la chair humaine n’a-t-elle que le goût de la chair humaine, sans autre référent exact qu’elle même.
Lors du deuxième voyage de Christophe Colomb en Amérique (1493-96), le médecin de l’expédition, Diego Alvarez Chanca, rédige ce qui est le premier récit ethnographique consacré aux peuples du Nouveau Monde. Les cannibales dont Colomb avait entendu parler sans les voir au cours de son premier voyage sont enfin au rendez-vous. Chez ces Indiens Caraïbes, on trouve quantité d’ossements humains. Chanca écrit : “Ils prétendent que la chair de l’homme est si bonne à manger que rien au monde ne peut lui être comparé.”
Pierre Barthélémy


lundi 17 octobre 2011

Mots d'auteurs

"Il m'a fallu servir pendant tant d'années de fils de serf, de paillasson, de héros, de fonctionnaire, de bouffon, de vendu, d'âme, d'écureuil, à tant de légions de fous divers, que je pourrais peupler tout un asile rien qu'avec mes souvenirs. J'ai nourri d'idées, d'effort, d'enthousiasme, plus de crétins insatiables, de paranoïaques débiles, d'anthropoïdes compliqués, qu'il n'en fait pour amener n'importe quel singe moyen au suicide."

Louis-Ferdinand CELINE (1894-1961), lettre au Canard Enchaîné, octobre1933.





jeudi 13 octobre 2011

Actualités

Avant que Félicie ne s'en occupe... étalons fièrement notre oeuvre dernière.
  On voit poindre un début de chat....



Puis une oreille...."On change mon décor???"

mardi 11 octobre 2011

Le Petit Ange