A vous, amis des contes, des légendes, des êtres et des lieux étranges; amis des jardins, des champs, des bois , des rivières ; amis des bêtes à poils, à plumes ou autrement faites ; amis de toutes choses vivantes, passées, présentes ou futures, je dédie cet almanach et ses deux petits frères: auboisdesbiches et gdscendu.

Tantôt chronique, tantôt gazette, ils vous diront le saint du jour, son histoire et le temps qu’il vous offrira ; ils vous diront que faire au jardin et les légendes des arbres et des fleurs. Ils vous conteront ce qui s’est passé à la même date en d’autres temps. Ils vous donneront recettes de cuisines et d’élixirs plus ou moins magiques, sans oublier, poèmes, chansons, mots d’auteurs, histoires drôles et dictons… quelques extraits de livres aimés aussi et parfois les humeurs et indignations de la chroniqueuse.

Bref, fouillez, farfouillez, il y a une rubrique par jour de l’année. Puisse cet almanach faire de chacun de vos jours, un Bon Jour.

Et n'oubliez pas que l'Almanach a deux extensions: rvcontes.blogspot.fr où vous trouverez contes et légendes de tous temps et de tous pays et gdscendu.blogspot.fr consacré au jardinage et tout ce qui s'y rapporte.

vendredi 27 août 2010

AOÛT – semaine 4 – jour 5- C’EST POUR RIRE




Quand août est pluvieux,
Septembre est radieux



LE CAPITAL


Si, dans l’œuvre magistrale de Karl Marx, « Le Capital », on remplace partout le mot « prolétaire » par « caleçon à fleurs », le « travail » par « œuf dur mayonnaise », le mot « capital »par « godemichet à clochettes » et les mots « lutte des classes » par « tango voyou », on obtient une œuvre entièrement nouvelle, parfaitement correcte du strict point de vue de la syntaxe et parfaitement cohérente du point de vue de la logique pure, mais dont les enseignements qu’on en peut tirer sont beaucoup moins pernicieux quant à leurs effets sur la productivité des couches déshéritées bien que laborieuses de la population.

François CAVANNA – Almanach-Agenda 1985






Une riche vieille dame décide d'aller faire un safari photos en Afrique.

Elle emmène son fidèle vieux caniche pour lui tenir compagnie.  


Un jour, le caniche part à la chasse aux papillons, et avant longtemps, il s’aperçoit qu'il s’est perdu.

Errant au hasard en tentant de retrouver son chemin, il voit un léopard courir vers lui avec l'intention visible de faire un bon repas. Le vieux caniche pense:
"Oh, oh! Je suis vraiment dans la m....…, là!"
Remarquant les quelques os d ’une carcasse qui traîne sur le sol à proximité, il se met aussitôt à mâcher les os, tournant le dos au léopard qui approche. Quand  celui-ci est sur le point de lui sauter dessus, le vieux caniche s'exclame haut et fort :


"Ouah, ce léopard était vraiment excellent! Je me demande s'il y en a d’autres par ici?"
En entendant cela, le jeune léopard interrompt son attaque en plein élan, il regarde le caniche avec effroi, et s ’enfuit en rampant dans les fourrés.

"Ouf!", soupire-t-il, "C'était tout juste! Ce vieux caniche a failli m’avoir!" 
Cependant, un vieux singe, qui avait observé toute la scène d’une branche d'arbre à proximité, se dit qu’il pourrait mettre à profit ce qu’il sait en négociant avec le léopard et obtenir sa protection.

Il part donc le rattraper mais le vieux caniche, le voyant courir à toute vitesse après le léopard, réalise que quelque chose se trame. Le singe rattrape vite le léopard, lui dévoile le pot aux roses, et lui propose son plan. 

Le jeune léopard est furieux d'avoir été trompé :


"Arrive ici, le singe, monte sur mon dos, et tu vas voir ce qui va arriver à ce petit malin!"

Le vieux caniche voit le léopard accourir avec le singe sur son dos et s’inquiète : 
"Que vais-je faire maintenant?"


Mais au lieu de s’enfuir, le chien s’assied dos à ses agresseurs, faisant semblant une fois de plus de ne pas les avoir vus, et juste au moment où ils arrivent à portée de voix, il s ’exclame :
"Où est donc ce foutu singe? Ça fait une heure que je l ’ai envoyé me chercher un autre léopard!"
Morale de cette histoire :
On ne plaisante pas avec les vieux de la vieille.

mercredi 25 août 2010

L'ODEUR DES ROSES


Vos dernières roses s' effeuillent; gardez-en tout l'hiver le souvenir.

Dans un bocal (joli), alternez couches de pétales de roses et sel fin. Ajoutez deux cuillers à café d'huile essentielle de rose et un petit verre d'alccol à 70°. Bouchez hermétiquement et laissez macérer.

Il suffira de laisser le bocal débouché dans une pièce pour que revienne au plus froid de la saison le parfum de votre jardin d'été.

P

OVER THE RAINBOW



En 2011 après Jésus-Christ, Dieu visite à nouveau Noé et lui dit:

- "Une fois encore, la terre est devenue invivable et surpeuplée.Construis une arche et rassemble un couple de chaque être vivant ainsi que
quelques humains parmi les plus méritants..

Dans six mois, j'envoie la pluie durant quarante jours et quarante nuits, et je détruis tout !"

- Six mois plus tard, Dieu retourne visiter Noé et ne voit qu'une vague ébauche de chantier.

- "Mais, Noé, tu n'as pratiquement rien fait ! Demain, tu le sais, c'est le Déluge!"

- "Pardonne-moi, Tout Puissant, j'ai fait tout mon possible mais ....les temps ont changé:
J'ai essayé de bâtir l'arche, seulement il faut un Permis de Construire et le bureau instructeur me fait des ennuis au sujet du système d'alarme anti-incendie et du contrôle des termites.

- Mes voisins ont créé une association parce que la construction de l'échafaudage dans ma cour viole le règlement de copropriété et obstrue leur
vue.

(J'ai dû recourir à un médiateur-conciliateur et la décision est en appel au tribunal administratif qui doit donner son verdict en août 2012).

- l'Urbanisme m'a obligé à réaliser une étude de faisabilité et à déposer un mémoire sur les coûts des travaux nécessaires pour transporter l'arche jusqu'à  la mer.  Pas moyen de leur faire comprendre que la mer allait venir jusqu'à nous.

- La coupe du bois de construction navale s'est heurtée aux multiples Associations pour La Protection de l'Environnement sous le triple motif que je contribuais à la déforestation, que mon autorisation donnée par les Eaux et Forêts n'avait pas de valeur aux yeux du Ministère de l'Environnement, et que  cela détruisait l'habitat de plusieurs espèces animales. J'ai pourtant expliqué qu'il s'agissait, au contraire de préserver ces espèces, rien n'y a fait..

- J'avais à peine commencé à rassembler les couples d'animaux que la SPA et le WWF me sont tombés sur le dos pour acte de cruauté envers les animaux que je  soustrayais contre leur gré à leur milieu naturel et que j' enfermais dans des pièces trop exiguës.

- Ensuite, l'agence gouvernementale pour le Développement Durable a exigé une étude de l'impact sur l'environnement de ce fameux déluge.

-Dans le même temps, je me débattais avec le Ministère du Travail qui me reprochait de violer la législation en utilisant des travailleurs bénévoles
Je les avais embauchés car les Syndicats m'avaient interdit d'employer mes propres fils, disant que je ne devais employer que des travailleurs hautement  qualifiés et, dans tous les cas, syndiqués.

- Enfin le Fisc a saisi tous mes avoirs, prétextant que je me préparais à fuir illégalement le pays tandis que les Douanes menaçaient de m'assigner devant les  tribunaux pour tentative de franchissement de frontière en possession d'espèces protégées ou reconnues comme "dangereuses".

- Aussi, pardonne-moi, Tout Puissant, ... j'ai manqué de persévérance...et j'ai abandonné le projet".

Aussitôt les nuages se dissipèrent, un arc-en-ciel apparut et le Soleil se mit à briller.

- "Mais tu renonces à détruire le monde ? " demanda Noé.-

 "Inutile, répondit Dieu, l'ADMINISTRATION s'en charge !"- "






lundi 23 août 2010

AOÛT- Semaine 4 – jour 1 – US ET COUTUMES récap 25


Si Saint-Barthélemy fait ciel d’ange ;
Beaux fruits, belle vendange


23 08 10LES NOMBRES : le 8

Dans les traditions européennes, le huit ne figure pas parmi les grands chiffres magiques. On dit seulement que les personnes faibles, indécises et craintives sont plus que d’autres portées à rêver du huit.
Ce huit qui lui-même quand il est couché représente l’infini.
Cependant en Chine, être huit à table porte bonheur et c’est chez les Dogons le chiffre de la Création.
En Inde, Vishnou a la chance d’avoir huit bras, ce qui à certains moments conviendrait parfaitement à nous autres mortels.
A Yokohama, un temple de forme octogonale, renferme les statues des huit sages du monde : quatre japonais, les princes Shôtoku, Kôbo Daishi, Shinran et Nichiren et pour le reste du monde : Câkyamuni, Confucius, Socrate et Jésus.


















dimanche 22 août 2010

AOÛT- semaine 3 – jour 7- QUEL METIER bureau/souvenirs/vrac récap 25




La nuit d’août
22 08 10les sages et les fous




 La couturière

Que serait la mode sans les couturières ?
Et pourtant !...
Leur existence en tant que corporation ne remonte qu’à l’année 1675. Auparavant, seuls les tailleurs possédaient le privilège officiel d’habiller les hommes comme les femmes. Par exception, les filles des maîtres-tailleurs, et encore, avant d’être mariées, avaient le droit de vêtir les enfants jusqu’à l’âge de huit ans.
Dans les faits, depuis que les femmes savent tenir une aiguille, elles cousent, avec plus ou moins de bonheur ; les moins adroites trouvant toujours le moyen de se faire aider des plus habiles. Dans les maisons riches comme dans les campagnes, nombreuses étaient les femmes qui allaient « en journée » travailler comme lingères, couseuses ou repasseuses. De là à réaliser des toilettes entières, le pas était vite franchi, ce qui n’était guère du goût de Messieurs les Tailleurs, qui leur menaient une guerre sans merci, portant plainte auprès des lieutenants de police, les faisant écraser de lourdes amendes, et allant jusqu’à faire saisir chez elles étoffes et costumes.
Mais jamais on ne put interdire aux femmes de préférer volants et dentelles aux sévères costumes de lainage. Grâce au soutien de leurs employeuses et clientes, les couturières ont fini par avoir gain de cause. Rose Bertin en 1770, ouvrit son magasin de modes à l’enseigne du « Grand Mogol ». Le succès fut tel que la reine Marie-Antoinette fit de la couturière son « ministre de la mode ». C’est ainsi que s’ouvrit la route que suivirent plus tard Coco Chanel, Elsa Schiaparelli, Sonia Rykiel et tant d’autres.
La couture sut prendre si bien sa place aux côtés des tailleurs que les hommes ont voulu devenir couturiers. Cependant, chez Christian Dior, Yves Saint-Laurent ou Christian Lacroix, pour ne citer qu’eux, le distinguo subsiste : il y a dans les maisons de couture, les ateliers « tailleur » dirigés le plus souvent par un homme et les ateliers de « flou » dont la « première » est la plupart du temps une femme.
Les couturières toujours soignées et bien mises ont partagé avec les lingères et les modistes la douteuse réputation d’avoir des mœurs légères. S’il est vrai que la précarité de leur condition a pu inciter certaines, -dans les siècles précédents surtout-, à embrasser la profession plus rémunératrice de courtisane, la plupart d’entre elles ont su vivre d’un travail aimé quoique souvent ingrat. Certaines, et là je cite encore Chanel, ont largement contribué au renom de l’artisanat français dans le monde.

P

.

samedi 21 août 2010

HELP!



Pour signer la pétition, rendez-vous sur http://laregledujeu.org







vendredi 20 août 2010

jeudi 19 août 2010

Plus fort que les violons...

Le musicien de rue était debout dans l'entrée de la station « Enfant Plaza » du métro de Washington DC. Il a commencé à jouer du violon. C'était un matin froid, en janvier dernier. Il a joué durant quarante-cinq minutes. Pour commencer, la chaconne de la 2ème partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet et à nouveau, du Bach. A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur travail. Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait. Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes puis a démarré enaccélérant. Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot. Peu après, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher. Il était clairement en retard. Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans. Sa mère l'a tiré, pressé mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste. Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin que l'enfant reprenne le pas. Toutefois, en marchant, il a gardé sa tête tournée vers le musicien. Cette scène s'est répétée plusieurs fois avec d'autres enfants. Et les parents, sans exception, les ont forcés à bouger. Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps. Une vingtaine environ lui a donné de l'argent tout en en continuant leur marche. Il a récolté 32 dollars. Personne ne l'a remarqué quand il a eu fini de jouer. Personne n'a applaudi. Sur plus de mille passants, seule une personne l'a reconnu. Ce violoniste était Joshua Bell, actuellement un des meilleurs musiciens de la planète. Il a joué dans ce hall les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius valant 3,5 millions de dollars.Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation future au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place. C'est une histoire vraie. L'expérience a été organisée par le « Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens. Les questions étaient : dans un environnement commun, à une heure inappropriée, pouvons-nous percevoir la beauté ? Nous arrêtons-nous pour l'apprécier ? Reconnaissons-nous le talent dans un contexte inattendu ? Une des possibles conclusions de cette expérience pourrait être : si nous n'avons pas le temps pour nous arrêter et écouter un des meilleurs musiciens au monde, jouant pour nous gratuitement quelques-unes des plus belles partitions jamais composées, avec un violon Stradivarius valant 3,5 millions de dollars, à côté de combien d'autres choses passons-nous ? A méditer ...


Cette histoire me fait souvenir d'un autre violoniste... Il n'était pas célèbre, son instrument n'était pas un Stradivarius et très vraisemblablement, aucune grande salle de concert n'avait fait ni ne ferait jamais appel à lui.Il faisait la manche dans Central Park. Son répertoire n'était pas bien compliqué, mais il jouait bien, avec émotion dans ce matin froid et ensoleillé de Mars à New-York et lui, nous l'avons écouté... parce que nous étions "en vacances"; nous avions le temps. Et je me demande en lisant cette histoire, si au temps où je courais dans les couloirs du métro parisien -et à Franklin D. Roosevelt, ils sont longs et propices aux concerts improvisés- si, Ivry Gitlis ou Ishtac Perlmann avaient joué les mêmes morceaux, aussi amoureuse de la musique que je sois, j'aurais pris le temps de m'arrêter et d'écouter au risque de commencer ma journée detravail en retard Le vrai problème, n'est pas l'indifférence des passants mais l'état de stress dans lequel la société les conduit au point de ne pas s'accorder le temps d'un plaisir innocent et vrai. Et plus grave encore, celui de ces enfants a qui des parents aimants et attentionnés inculquent l'idée que n'importe quelle obligation quotidienne est plus important pour eux que le cadeau imprévu que leur fait la vie.

P.

mercredi 18 août 2010

Sortilèges

"C'est pendant que dure le temps des moissons que les herbes à sortilèges sont les plus efficaces et qu'il est recommandé de les travailler, d'en extraire les sucs, d'en distiller les essences, ou de les mettre soigneusement à sécher. C'est au plus fort de la canicule, au point culminant de l'orage, que les Dames Vertes, Verdelettes, Ancôlines, cueillent le lierre et se baignent dans la "coupe verridine" et régénèrent leur beauté. Les mortelles qui feront de même ne connaîtront jamais les outrages de l'âge."
Pierre DUBOIS, elficologue

mardi 17 août 2010

Confiture littéraire

C'est le temps des confitures. Si en dépit des mises en garde, vous avez ramassé des mûres et en avez fait des confitures, vous n'êtes pas obligés de les manger.
Faites comme Georges Duhamel:

Le jour que nous reçûmes la visite de l’économiste, nous faisions justement nos confitures de cassis, de groseille et de framboise.
L’économiste, aussitôt, commença de m’expliquer avec toutes sortes de mots, de chiffres et de formules, que nous avions le plus grand tort de faire nos confitures nous-même, que c’était une coutume du moyen-âge, que, vu le prix du sucre, du feu, des pots et surtout de notre temps, nous avions tout avantage à manger les bonnes conserves qui nous viennent des usines, que la question semblait tranchée, que, bientôt, personne au monde ne commettrait plus jamais pareille faute économique.
-Attendez, monsieur ! m’écriai-je. Le marchand me vendra-t-il ce que je tiens pour le meilleur et le principal ?
-Quoi donc ? fit l’économiste.
-Mais l’odeur, monsieur, l’odeur ! Respirez : la maison tout entière est embaumée. Comme le monde serait triste sans l’odeur des confitures !
L’économiste, à ces mots, ouvrit des yeux d’herbivore. Je commençais de m’enflammer.
-Ici, monsieur, lui dis-je, nous faisons nos confitures uniquement pour le parfum. Le reste n’a pas d’importance. Quand les confitures sont faites, eh bien ! monsieur, nous les jetons.J’ai dit cela dans un grand mouvement lyrique et pour éblouir le savant. Ce n’est pas tout à fait vrai. Nous mangeons nos confitures, en souvenir de leur parfum.

dimanche 15 août 2010

CHERCHE LA ROSE












Dans les sables du désert,
Sur les dunes de la mer,
Et tant pis si tu te perds,
Cherche la Rose.
Aux lucarnes des prisons,
Où l’on rêve de pardon,
Où se meurt une chanson,
Cherche la rose.
Sous les mousses, les orties,
Dans les flaques de la pluie,
Sur les tombes qu’on oublie,
Cherche la Rose.
Où s’attristent les faubourgs,
Chez l’aveugle, chez le sourd,
Où la nuit rêve du jour,
Cherche la Rose, la Rose toujours.

Dans les ronces, les cailloux,
Dans la fange, dans les trous,
Où s’égarent tous les fous,
Cherche la Rose.
Dans les paumes des vaincus,
Le lit des enfants perdus,
Des madeleines, des Jésus,
Cherche la Rose.
Au fond de ton cœur meurtri,
Où la source se tarit,
Où dans l’ombre monte un cri,
Cherche la Rose.
Et battant tous les pavés,
Si tu ne l’as point trouvée,
Tu l’auras au moins rêvée,
Cherche la Rose toujours
La Rose d’amour.


Paroles René Rouzaud, musique Henri Salvador



samedi 14 août 2010

AOUT – semaine 2 – jour 6- LIRE ET RELIRE


A la Sainte-Hélène
La noix est pleine
Et le cerneau
Se met dans l’eau

Dans les « Révélations de la mémoire » Jacqueline de Romilly, raconte comment un mot, une lumière, une odeur font jaillir un souvenir « vivant » alors même qu’elle n’est pas certaine de l’exactitude du moment évoqué. Elle est presque centenaire, pratiquement aveugle, devient sourde et perd beaucoup de sa mémoire. Elle a dicté cet ouvrage d’où viennent ces quelques lignes à propos de ces « flashes » :
« …En fait, le plus remarquable est que j’en aie connu autant en si peu d’années. Mais je serais portée à penser que cela s’explique par mon grand âge et par les difficultés avec lesquelles je suis aux prises. Je suis fort âgée, presque complètement aveugle et j’entends mal. Cela n’est pas l’idéal et m’oblige à des moments de pause, d’agacement, de rêverie, où mon esprit n’a plus l’activité bousculée, qui a été de règle au cours de toutes ces années, commandée par le travail et par l’urgence. Quand cette urgence cesse, il se fait une sorte de relâchement, d’attente, d’ouverture. Si l’on court du matin au soir et du soir au matin, d’activité en activité, il y a peu de chances qu’on se laisse aller soudain à des souvenirs extravagants et à des révélations imprévues. Je ne crois pas du tout que mon état actuel explique l’étrange luminosité des souvenirs que j’ai évoqués ; mais il explique certainement la disponibilité qui fait que je m’en aperçois et que, encore lucide, mais moins pressée, je les accueille et m’ouvre à eux plus facilement…. »
Ce livre, probablement son dernier, s’achève sur la merveilleuse et sereine lucidité avec laquelle elle considère sa vie finissante.
Jacqueline de Romilly – Les révélations de la mémoire
Editions de Fallois, mai 2009





vendredi 13 août 2010

LE CHAT bureau/souvenirs/vrac récap 25







Le Chat 13 08 10

Tous les enfants chantent avec innocence la ronde de la Mère Michel dont le vilain Lustukru a bouffé le chat. Et leurs chats de s’en amuser car les chats aiment à rire,  tel l’évanescent minet de la jeune Alice. Car le chat est d’un naturel évanescent ; le chat s’évanouit, seul reste son sourire ; un sourire apparaît, voici venir le chat qui se montre et se cache inopinément.
Car le chat est farouchement inopiné….
Le chat qui semble n’en faire qu’à sa tête, sans en avoir l’air veille… il veille sur vous qui veillez sur son foyer et n’hésitera jamais à sacrifier… provisoirement… son confort pour se chausser de bottes et faire votre bonheur, car Perrault le dit bien, les bottes, « ne valent rien pour marcher sur les tuiles ».
D’ailleurs, même s’il glisse du toit, le chat se blesse rarement, faculté à lui offerte par le Prophète : Un jour que son chat était endormi sur un pan de son manteau, vint l’heure de la prière. Pour ne pas déranger son favori, Mahomet coupa le manteau. A son retour, pour le remercier, le chat ronronna en faisant le gros dos. Le prophète le caressa par trois fois, lui accordant cette faculté de toujours retomber sur ses pattes. Il aimait tant ses chats que pour n’être pas pour l’éternité privé de leur présence, il leur accorda une place en paradis.
Ce qui devrait rassurer certains esprits chagrins qui redoutent les chats surtout quand ils sont noirs, car les chats, insoucieux du bûcher que ce genre de mystification leur valut souvent, n’hésitent pas à faire croire qu’ils sont diaboliques ; cela les amuse. Les écrivains ne sont pas dupes. Ainsi Colette qui les aimait tant a traduit dans  La paix chez les bêtes les propos de l’un de ses noirs compagnons :
-« Je suis le diable. Le diable. Personne n’en doit douter. Il n’y a qu’à me voir, d’ailleurs. Regardez-moi, si vous l’osez ! Noir, d’un noir roussi par les feux de la géhenne. Les yeux vert poison, veinés de brun comme la fleur de la jusquiame. J’ai des cornes de poils blancs, raides, qui fusent hors de mes oreilles et des griffes, des griffes, des griffes. Combien de griffes. Je ne sais pas. Cent mille peut-être. J’ai une queue plantée de travers, maigre, mobile, impérieuse, expressive. Pour tout dire diabolique.»
Certains qui ne croient pas au diable éprouvent néanmoins du ressentiment pour le chat, les bouddhistes, par exemple, s’étonnent que ni lui ni le serpent ne semblèrent émus de la mort du Bouddha. Le chat n’est pas indifférent ; le chat est pudique et c’est aussi un sage qui garde son calme face à l’adversité. Ce qui indique son intelligence exceptionnelle dont témoignent les quatre heures journalières de rêve qu’ont observé les scientifiques..



jeudi 12 août 2010

LA BATAILLE DE BLENHEIM récap 25



12 08 10 - La bataille de Blenheim


On ne célèbre pas en France, le 12 août 1704 puisqu’il s’agit de la date où les armées du Roi-Soleil, opposées aux Prussiens alliés avec les Anglais, prirent comme on dit, « la pâtée ». C’était à Blenheim, en Bavière, lors de la guerre de succession d’Espagne.
Pourtant ce nom de Blenheim n’évoque pas seulement une bataille : il est associé également à la couleur de la robe d’un des plus jolis et gentils petits chiens dont on puisse rêver : le Cavalier King Charles au pelage blanc et roux.
Voici l’histoire :
Ce 12 août 1704, Sarah Churchill, duchesse de Malborough était assise, tenant sur ses genoux une petite épagneule sur le point de mettre bas. Elle était depuis des jours sans nouvelles de John, son époux, parti se battre en Bavière. Nerveusement, elle caressait du pouce le sommet du crâne de sa chienne quand elle vit au loin paraître un cavalier. D’émotion, elle appuya si fort sur son front, que la bête sauta des genoux de sa maîtresse et alla mettre bas sous une table.
Les nouvelles étaient bonnes : John Churchill était vainqueur et le roi lui faisait don d’un immense domaine qui fut nommé Blenheim en souvenir de cette victoire.
La chienne, de son côté avait mis au monde une portée au pelage blanc et roux. Chaque petit chien portait, au sommet du crâne, la trace du pouce de la duchesse imprimé en roux sur le poil blanc.
On donne depuis l’appellation de Blenheim aux Cavaliers King Charles roux et blancs. Et s’ils ne portent pas tous le spot souvenir qui leurs assure quelques points de plus en concours de beauté, tous sont de charmants, affectueux, mais têtus et désobéissants petits chiens.


dimanche 8 août 2010

La paix chez les bêtes

Jeune impala pas trop rassuré....


Jeunes guépards, joyeux




Comme vous sentez bon! Vous venez souvent ici? Vous habitez chez vos parents?



Moralité, quand on a le ventre plein, on est disposé à aimer son, prochain...








vendredi 6 août 2010

AOUT- Semaine 1- Jour 5- LE PANIER DE LA GLANEUSE- récap 25


06 08 10 S’il pleut à la Bonne Dame des Neiges
L’hiver aura autant de neige
Mais s’il fait beau ce jour-là
Hiver sec sera.


LES MURES


C’est en août qu’elles sont mûres ! Glaneuse, nul besoin de faire le mur, la mûre est partout, mais la mûre murmure ! Les herbicides lui vont mal ; ils la dessèchent avant maturité. C’est qu’il faut bien, nous disent les princes du tracteur et de la mois’bat, éliminer les ronces… car, oui, la mûre est une ronce et une ronce coriace. En dépit des ( mauvais) traitements qu’on lui fait subir elle s’accroche et persiste pour notre plus grand bonheur.
Voici donc venu, glaneuse, le temps d’aller en ramasser. Eloigne-toi des cultures céréalières et autres et emprunte les petits chemins qui mènent aux grands bois. C’est là qu’elles sont belles et noires et gonflées de jus à la fois acide et sucré ; elles ont sous ce couvert été préservées de la plupart des « icides » qui leur sont autant qu’à ta santé,néfastes.
Evite glaneuse, celles qui sont à ras de terre et ne cueille qu’au-dessus de tes genoux. Les renards aiment se soulager dans les ronciers et transmettent un maladie dont le nom m’échappe (demande au vétérinaire, il la connaît bien), et qui peut être  mortelle pour les humains.
Au retour, ton panier plein, regarde aux mois précédents pour en faire une excellente confiture.  Mais connais-tu le « Vin de Mûres » ?

Il te faut 3kg de fruits que tu écraseras pour obtenir 1kg de jus.
Dans un petit tonneau ou une jarre que tu tiendras dans un endroit où la température se maintient autour de 20°, (en été, un cellier fait l’affaire), tu versera le jus additionné d’un litre d’eau, d’un gramme de levure et d’un gramme d’acide tartrique.
Laisse reposer 48 heures, puis soutire le jus et ajoute-lui son poids en eau. Reverse ce liquide sur le marc qui est resté dans le tonneau et attend quatre ou cinq jours.
Il est temps maintenant de soutirer dans une bonbonne. Ajoute alors 250gr de sucre, un gramme d’acide tartrique, un gramme de levure de bière diluée dans de l’eau tiède.
Laisse fermenter, filtre, et verse dans de jolies bouteilles.

Tout l’hiver à la veillée, le parfum du moi d’août t’accompagnera.




Extrait du site : http://www.protection-palestine.org/spip.php?article9225




Le « Camp d’été de destruction » :
Des lycéens israéliens aident
à raser une ville bédouine


Max Blumenthal (traduction M.A.)
publié le lundi 2 août 2010.



31-07-2010

Les 4 premières photos illustrant cet article sont d’Ata Abu Madyam de Arab Negev News

AL-ARAKIB, Israël -

Le 26 juillet, la police israélienne démolissait 45 bâtiments du village bédouin non reconnu d’al-Arakib, rasant totalement le village pour faire place à une forêt du Fonds National Juif.

La destruction faisait partie d’un projet plus large d’expulser la communauté bédouine du Néguev loin de ses terres ancestrales pour l’implanter dans sept communes, type réserves indiennes, que le gouvernement israélien a construites à cette fin.
La place sera alors libre pour les colons juifs, y compris de jeunes couples de l’armée et ceux qui pourraient un jour être évacués de la Cisjordanie après qu’un traité de paix soit signé.

Pour l’instant, le gouvernement israélien a l’intention de déraciner autant de villages que possible et de les rayer de la carte par l’établissement de « faits accomplis » sous forme de forêts du Fonds National Juif (KKL).

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Quelques instants avant la destruction du village bédouin d’al-Arakib, de jeunes volontaires de la police israélienne s’installent dans les meubles pris de la maison d’une famille.
L’un des aspects les plus troublants de la destruction d’al-Arakib était un fait rapporté par CNN que les centaines de policiers israéliens « anti-émeute » qui ont ravagé le village étaient accompagnés de « bus entiers de supporters civils ». Qui étaient ces civils, et pourquoi ni CNN ni aucun autre media n’enquête plus sur cela ?

Je me suis rendu à Al-Arakib hier avec une délégation de Ta’ayush, un groupe israélien qui promeut une lutte conjointe entre Arabes et Juifs contre l’occupation.
Les militants ont passé la journée à préparer des jeux et activités pour les enfants traumatisés du village, en aidant les villageois à remplacer leurs oliviers déracinés, et à reconstruire leurs maisons démolies.

Dans une immense tente de fortune où de nombreux habitants d’al-Arakib dorment maintenant, j’ai interrogé les chefs de village sur l’identité des supporters civils. Chacun a confirmé la présence de civils, décrivant la façon dont ils célébraient les démolitions. Au fur et à mesure que j’accumulais les détails, l’histoire se révélait de plus en plus horrible.

Après avoir interviewé plus d’une demi-douzaine de personnes âgées du village, j’ai pu enfin identifier les civils en question.

Ce que j’ai découvert est plus inquiétant que ce que j’avais imaginé.

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De jeunes volontaires de la police israélienne fouillent dans les biens d’une famille d’al-Arakib
L’éditeur d’Arab Negev News, Ata Abu Madyam, m’a fourni une série de photos qu’il a prises des civils en action.

Elles représentaient des lycéens israéliens qui semblaient s’être portés volontaires en tant que membres de la garde civile de la police israélienne (je suis en train de travailler sur l’identification de leurs noms).
Avant la démolition, les lycéens volontaires ont été envoyés dans les maisons des villageois pour en extraire leurs meubles et leurs effets.

Un certain nombre de villageois, y compris Madyam, m’ont dit que les bénévoles brisaient les fenêtres et miroirs dans leurs maisons et défiguraient leurs photos de famille par des dessins vulgaires. Ensuite ils traînaient au milieu des meubles des habitants d’al-Arakib sous le nez des propriétaires.

Enfin, selon Madyam, les volontaires célébraient les bulldozers qui détruisaient les maisons. « Ce que nous avons appris dans le camp d’été de destruction, remarque Madyam, c’est que la jeunesse israélienne n’est pas éduquée à la démocratie, ils sont élevés sur le racisme. » (La couverture du dernier numéro d’Arab Negev News de Madyam est une photo des Palestiniens expulsés vers la Jordanie en 1948, juxtaposée d’une photo d’une famille fuyant al-Arakib la semaine dernière. Le titre en est « Nakba 2010 »)

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Selon les habitants d’al-Arakib, les jeunes volontaires vandalisaient les maisons dans tout le village.
La garde civile israélienne, qui comprend 70.000 citoyens y compris des jeunes dès l’âge de 15 ans (environ 15% des volontaires de la police israélienne sont des adolescents), est un des nombreux programmes visant à intégrer les enfants d’Israël dans l’appareil militaire d’État. Il n’est pas difficile d’imaginer quelles leçons les lycéens qui ont participé à raser al-Arakib ont tirées de leur expérience.

Tout comme il n’est pas particulièrement difficile de prévoir quelle sorte de citoyens ils deviendront une fois qu’ils auront atteint l’âge adulte.
Non seulement ils sont endoctrinés à prêter un serment aveugle d’allégeance à l’armée, mais ils apprennent aussi à traiter les arabes comme des sous-hommes.

Le comportement des volontaires vis à vis des Bédouins, qui sont des citoyens d’Israël et servent loyalement dans des unités de combats de l’armée israélienne en dépit d’un racisme généralisé, rappelle de façon frappante le comportement des jeunes colons à Hébron, qui jettent des œufs, des pierres et des déchets humains sur les commerçants palestiniens de la vieille ville.

S’il y a une distinction entre ces deux cas, c’est que les colons d’Hébron agissent comme des milices alors que les adolescents de la garde civile israélienne vandalisent les propriétés arabes en tant qu’agents de l’État.

Le spectacle de la jeunesse israélienne aidant à détruire Al-Arakib contribue à expliquer pourquoi 56% des lycéens juifs israéliens ne croient pas que les Arabes devraient être autorisés à servir la Knesset – et pourquoi la prochaine génération veut l’apartheid.

En effet, l’endoctrinement de la jeunesse israélienne par l’appareil militaire est un facteur central dans la tendance autoritaire d’Israël.

Il serait difficile pour tout adolescent d’échapper à une expérience comme al-Arakib, où les adultes en costume de guerre héroïque encouragent à participer et à se réjouir des actes de destruction massive, sans une once de valeurs démocratiques.

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Les jeunes volontaires sortent des affaires des maisons du village à mesure que les bulldozers arrivent
En ce qui concerne l’état actuel de la démocratie israélienne, il est essentiel d’examiner la manière dont l’État monte ses propres citoyens les uns contre les autres, enrôlant ceux de la majorité juive comme des conquérants tout en ciblant les autres, arabes, comme, tels les mots de Chaim Weizmann, père fondateur du sionisme, « des obstacles devant être dégagés sur un chemin difficile.

" Historiquement, seuls les États défaillants ont encouragé cette dynamique corrosive pour s’établir. C’est pourquoi les scènes d’Al-Arakib, des maisons démolies aux jardins déracinés, jusqu’aux réjouissances des adolescents qui ont rejoint l’agression, peuvent être considérées comme bien plus que la destruction d’un village.

Ce sont des instantanés de ce phénomène qui mène la société israélienne toute entière à sa perte.


...et la destruction commence.


Max Blumenthal (traduction M.A.)

jeudi 5 août 2010

AOUT – Semaine 1 – Jour 4 – MOTS D’AUTEUR

AOUT – Semaine 1 – Jour 4 – MOTS D’AUTEUR

Les nuits d’Août
Trompent les sages comme les fous




Pourquoi changer le monde (trois millions d'hommes) quand il me suffit d'en changer un seul: moi-même!
Joseph DELTEIL