Je
suis décembre le courtois
Qui
sur tous doyt estre loué,
Car
en mon temps le roy des roys
Fut
de la vierge enfanté,
Et
délivré de son costé,
Dont
le monde se resjouyt.
D’honneur
ay tout oultrepassé,
Quant
en mon temps jesus naquit
Le Khâlendrier des Bergiers
DECEMBRE – Semaine 1 – jour 1 : US et COUTUMES
Soleil
d’hiver, amour de paillarde
Tard
vient et peu s’attarde
L’Avent
Quand vient décembre, on entre
dans le temps de l’Avent ; du latin adventus,
il annonce chez les chrétiens la venue du Christ. Il commence le dimanche le
plus proche de la saint André – entre le 27 novembre et le 4 décembre- et finit
à Noël.
L’Eglise a institué cette période
de jeune et de pénitence (moins sévère toutefois que le Carême) au VI° siècle,
alors que Noël comme date anniversaire de la naissance du Christ avait été
décrété au IV° siècle.
Durant cette période, de
nombreuses fêtes de lumière viennent égayer les jours sombres et trop courts.
Bien avant les chrétiens, les scandinaves allumaient de grands feux pour
chasser les génies malfaisants : c’étaient les fêtes de Jul. A d’autres
esprits qui vivaient dans les arbres, les Juhles, on offrait des victuailles.
Nous aussi avons dans les arbres
de nos jardins, des petits esprits qu’on nomme mésange, rouge-gorge, moineau ou
roitelet. Pensons à nourrir tous ces petits Jules qui choisissent de passer
l’hiver avec nous alors que l’inconstante hirondelle nous quitte pour des pays
plus doux. Comme en Pologne, accrochez pour eux aux murs de votre maison, une
gerbe de blé.
DECEMBRE – Semaine 1 – Jour
2 : CONTE
Rossignol
de décembre
Muet
en sa prison
Présage
tardive et froide saison
Saint Nicolas
Le plus connu des saints fêtés en
décembre est le grand Saint Nicolas.
Quel chemin ce personnage né en
Asie Mineure et devenu évêque de Myre a-t-il parcouru pour venir dans nos
régions tirer d’un saloir trois petits enfants victimes d’un boucher
assassin ?
On pourrait faire plusieurs
volumes des légendes qui courent sur Saint Nicolas. Voici ce qu’on raconte,
chez nous, en Lorraine.
Un gentilhomme du pays, Albert de
Varangéville était parti pour la première croisade. Sain et sauf, il rentrait
chez lui en passant par l’Italie. Chez les bénédictins de Bari où il fit étape,
il reçut ou acheta, (les moines ne vivent pas que de prières), les os d’un
doigt de Saint Nicolas. Albert fit don de la relique à l’église de Port, un gros
bourg situé sur la Meurthe, près de Nancy.
De nombreux croisés et voyageurs
de retour de Palestine avaient raconté en Lorraine les miracles du grand saint.
Quand on sût que l’église de Port abritait un de ses doigts, les gens
accoururent en foule et le village grandit pour devenir la ville qui est encore
aujourd’hui Saint Nicolas de Port, dominée par sa haute basilique.
Avant même d’avoir accompli
quelque prodige, le saint protecteur des marins, des pauvres, des jeunes filles
et des petits enfants, avait conquis les Lorrains.
Cent ans plus tard, un miracle
allait asseoir sa réputation.
C’était en 1230 environ, pendant
la sixième croisade ; un seigneur lorrain, le comte Cunon de Réchicourt,
était prisonnier des infidèles.
Enfermé comme une bête fauve dans un cachot, avec au cou un carcan de fer de cinq doigts
de large et épais d’un pouce, la taille prisonnière d’une ceinture de fer,
immobilisé par trois chaînes de fer scellées dans la muraille, les bras et les
jambes entravés par quatre autres chaînes, il était quasiment emmuré vivant,
ignoré, oublié de tous, sans le moindre espoir d’évasion.
S’il n’attendait plus rien des
hommes, il n’en continuait pas moins à prier Dieu et comme tout bon Lorrain, à
invoquer Saint Nicolas.
Le soir du 5 décembre 1240, son
geôlier, un chrétien renégat, le trouvant en prières alors qu’il venait
vérifier ses chaînes, l’accabla de sarcasmes : -« Prie-le bien, ton
Saint Nicolas ! Puisque demain c’est sa fête, il fera certainement quelque
chose pour toi ! »
Le pauvre prisonnier à bout de
misère, ne trouva rien à répondre, mais continua ses
prières : -« Grand Saint Nicolas, vous qui avez pu rendre la
vie à des petits enfants salés et coupés en morceaux, ne m’abandonnez
pas ! Vous seul pouvez me sortir de ce cachot plus sombre qu’un
tombeau. ! »
Et Cunon s’endormit en priant.
Il s’éveilla sous un ciel plein
d’étoiles pâlissantes ; le jour allait se lever ; les miasmes de son cachot
avaient laissé la place à un air pur et glacé. Il croyait rêver de cet endroit
où il était couché et qu’il connaissait si bien : le parvis de l’église
Saint Nicolas de Port, chez lui, en Lorraine.
Pourtant ce n’était pas un
rêve ; il se leva et, faible et vacillant sous le poids de ses chaînes
qu’il traînait derrière lui à grand fracas, il alla cogner à la porte de la
basilique. Un jeune clerc, affolé tout d’abord à l’aspect de cet homme hirsute,
dont la barbe et la chevelure, sales, longues, emmêlées, cachaient presque
entièrement la face, consentit finalement à l’écouter et alla avertir le
prieur.
Qui fut un peu long à éveiller
puisque Saint Nicolas eut le temps de faire ouvrir le grand portail. Cunon chancelant toujours sous ses chaînes,
alla se jeter au pied de l’autel et rendit grâces à Dieu et au grand saint.
D’abord étonné, puis émerveillé,
le prieur écouta le récit du prisonnier puis à grand branle-bas de cloches fit
accourir les fidèles. Du haut de sa chaire, il leur conta le grand miracle. La
foule entonnait le Te Deum, quand
un autre miracle fit s’écrouler à grand fracas, les fers qui emprisonnaient
encore le comte.
Enfin libre, il les fit accrocher
aux piliers de la basilique en guise
d’ex-voto.
Peut-être y sont-ils encore, je
ne suis pas allée vérifier….
DECEMBRE – Semaine 1 – Jour 3 : PAR ICI LA BONNE SOUPE
Tel Avent
Tel printemps.
La
Tourte Lorraine Aux Trois Viandes.
Voici bientôt Noël et les repas
de fête. Mais avons-nous besoin d’une autre recette d’oie farcie ou de dinde
aux marrons ? Tous vos magazines vont vous en donner.
J’ai plutôt envie de vous
raconter ici cette savoureuse tourte que chaque cuisinière Lorraine aime offrir
à ses invités.
Il vous faut un morceau de veau,
de celui dont on fait les blanquettes ; du porc genre filet mignon auquel
il n’est pas interdit d’adjoindre une tranche de poitrine fumée maigre – et là
on se demande ce que ferait la cuisinière Lorraine si le « lâârd »
n’existait pas- et puis la troisième
viande : de la volaille ; dinde, oie, poulet, pintade, voire un
faisan. On peut même faire la tourte avec le seul faisan, c’est une variante
raffinée que pour ma part je trouve moins authentique.
Vous détaillez vos viandes crues
en dés moyens que vous allez faire mariner dans du vin gris des Côtes de Toul
(si possible) ; à défaut, du vin blanc ou un rosé sec. Ajoutez thym,
laurier, persil, ail, oignon, échalotes, clous de girofle et n’oubliez pas une
pointe de muscade. Laissez mariner au frais, au moins une nuit.
Le lendemain, étendez deux
abaisses de pâte feuilletée ; avec l’une, foncez un moule à bord assez
haut, genre moule à manqué. Laissez déborder la pâte de trois centimètres
environ et garnissez avec les viandes que vous aurez égouttées et essorées sur
du papier absorbant. Posez l’autre abaisse en couvercle et luttez ensemble les
bords de pâte.
A ce stade, laissez aller votre
inspiration créatrice : sculptez la pâte en forme de tresse ou de toute
autre bordure de votre invention ; dorez à l’œuf battu et là encore, soyez
inspirés : dessinez sur la pâte au couteau, croisillons, animaux, fleurs,
tout ce qui vous passe par la tête. Au centre de la tourte, ménagez une
cheminée pas trop étroite, vous allez voir pourquoi.
Enfournez à four moyen
pendant 20 minutes, au cours desquelles
vous allez préparer la « migaine » avec deux œufs battus, un petit
bol de crème et quelques cuillers de la marinade.
Là, ça devient délicat :
sortez votre tourte du four, sans vous brûler de préférence, et par la
cheminée, telle une mère Noël parfumée, faites glisser la « migaine »
à l’intérieur de la tourte, sans en répandre partout je vous prie. C’est
délicat, mais ça peut se faire… il est arrivé que j’y parvienne, c’est vous
dire !
Enfournez encore dix minutes…
laissez tiédir. La tourte se consomme chaude mais pas brûlante. Accompagnée
d’une salade de saison, du reste de la bouteille de Côtes de Toul, vous avez là
un parfait repas de lendemain de fêtes.
DECEMBRE - Semaine 1- Jour 4 : MOTS D’ AUTEURS
Lorsque
le tonnerre tombera
Sainte
Barbe te gardera
Si tu veux faire de ta vie un
maillon d’éternité et rester lucide jusque dans le cœur du délire, aime… Aime
de toutes tes forces, aime comme si tu ne savais rien faire d’autre, aime à
rendre jaloux les princes et les dieux… car c’est en l’amour que toute laideur
se découvre une beauté….
Celui qui passe à côté de la plus
belle histoire de sa vie n’aura que l’âge de ses regrets et tous les soupirs du
monde ne sauraient bercer son âme…
Yasmina KHADRA
DECEMBRE- Semaine 1-
Jour 5 : LE PANIER DE LA GLANEUSE
Pluie
d’orage dans les Avents
Empêche
l’hiver
De
venir en son temps.
Fleurs en bois
As-tu bien
songé Glaneuse, à engranger soigneusement tes récoltes des mois
précédents ?
As-tu fait
sécher, mis en bocaux, en boîtes, en flacons les fleurs, les fruits, les
champignons dont tu avais des surplus ?
Tu as bien fait
car la glane de Décembre est maigre ; sur le plan alimentaire tout au
moins. Tu trouveras néanmoins abondance de branchages décoratifs pour égayer
ton foyer d’hiver. Je ne vais pas te parler du gui et du houx que tu connais
bien sûr. Mais pense aux boules légères de la Symphorine blanche qu’on
prendrait pour de petites meringues sauvages. Tu la marieras aux rubis vénéneux
de la viorne aubier, aux bonnets d’évêque pourpre du fusain : tu leur
ajoutera les boules noires du lierre entremêlés de ronces sanglantes.
Tu es pratique,
glaneuse, tu veux une cueillette utile ? va couper des rameaux de bouleau
qui font si tu as des chevaux d’excellents balais d’écurie. Mais le
bouleau ne se limite pas à ses balais : ramasse aussi son écorce qui sera
un allume-feu parfumé au cuir de Russie. Sa sève également est odorante ;
en infusion, elle guérit les dartres et les éruptions cutanées.
Et puis le
sureau est là (et bien là, même). N’hésitez pas à lui rabattre le caquet et de
ses tiges, faites des armes qui amuseront toute la famille.
Prenez une tige bien droite et pas
trop jeune, videz la de sa moelle que vous garderez pour en faire des
boulettes. Une tige de noisetier garnie de coton pour faire piston et voilà une
pétoire et ses munitions.
Pour une sarbacane, prenez là plus longue et plus mince et chargez là des
fruits du sureau. Un arc fixé au bout du canon la transforme en arbalète.
Mais si vous préférez la musique à la guerre, c’est avec ces mêmes tiges qu’on
fabrique des pipeaux mirlitons…
DECEMBRE- Semaine 1- Jour 6 : LA MUSE S’AMUSE
Neige
de Saint Nicolas
Donne
froid pour trois mois.
EL
DESDICHADO
Je suis le ténébreux, - le veuf, - l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du tombeau, toi qui m’a consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phoebus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encore du baiser de la reine ;
J’ai rêvé dans la grotte où nage la sirène…
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron,
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.
NERVAL
DECEMBRE - Semaine 1-
Jour 7 : Y’A UN TRUC
J’ai
entendu dire toujours
Quand
Saint Ambroise fait neiger
Que
nous sommes en grand danger
D’avoir
du froid plus de huit jours
LE SENS DE L’ORIENTATION
Si vous ne l’avez pas, ne sortez
pas sans boussole !
Vous n’en avez pas non plus,
regardez le soleil qui sans faille indique l’Est et l’Ouest.
Et par temps couvert alors que
fait-on ?
On regarde les arbres : sur
le tronc exposé aux intempéries, la mousse se dépose et vous montre le Nord.
Les fourmis soucieuses de bien
chauffer leurs demeures les ouvrent toujours au midi.
Oui, mais en ville, comment
fait-on ? On prend l’autobus ou un taxi ; généralement, les
chauffeurs savent où ils vont. Ils sont en grève ? Trop de
circulation ? Il faut aller à pied ?
Alors, encore plus visibles que
troncs d’arbres et fourmilières, regardez les églises : l’autel est
toujours tourné vers Jérusalem donc l’est, aussi le grand portail qui lui fait
face montre toujours l’Ouest !
DECEMBRE- Semaine 2-Jour 1 : US et COUTUMES
A la Sainte-Luce,
Les jours croissent du saut d’une
puce ;
Ala Noë
Du saut d’un vé ;
A la Saint-Antoine,
Du repas d’un moine.
LA SAINTE
LUCIE
La tradition veut qu’en Suède,
le 13 décembre au matin, quand il fait
encore bien noir, la plus jeune fille de la maison revête une robe blanche
ceinturée de rouge ; elle se coiffe d’une couronne de verdure sur laquelle
brûlent cinq ou six bougies. Ses frères et sœurs l’accompagnent, également
vêtus de blanc. Les filles portent une couronne d’argent, les garçons un
chapeau pointu décoré d’étoiles. C’est la Lucia, qui apporte
aux parents, dans leur chambre, un plateau illuminé de bougies, avec café et
pâtisseries dont certaines sont en forme de roues solaires.
Cette vénération pour Sainte
Lucie, remonte au temps très ancien où une disette affamait les gens du
Wärmland. Une riche dame, prénommée Lucie et protégée par sa sainte patronne,
arriva dans un bateau chargé de vivres pour ravitailler la population.
Au IV° siècle, sous Dioclétien,
Lucie, une riche jeune fille de Syracuse voulait se faire nonne. Puisque dans
son couvent elle n’aurait plus besoin de rien, elle se mit à distribuer ses
biens aux pauvres. Ses yeux si beaux
attiraient vers elle tous les jeunes gens. L’un deux, sans respect pour sa vocation
voulut la forcer à l’épouser. Lucie bien entendu, le repoussa. Blessé, furieux,
il la dénonça. Sommée de renoncer à sa foi chrétienne, elle refuse. Elle est
alors condamnée la prostitution. On veut la conduire dans un bordel, mais elle
est clouée sur place. Plusieurs hommes ne peuvent la faire bouger. On la fait tirer par deux
bœufs qui ne peuvent la mouvoir.
Alors on dresse un bûcher et on
la jette dans les flammes, mais le feu s’écarte et refuse de la brûler. Il faut
pour en venir à bout, l’égorger après
lui avoir arraché les yeux.
Avec cette légende, l’Eglise a repris à son
compte une ancienne fête de la lumière qui est encore très populaire en Sicile où on fait ce jour
là bénir un pain en forme d’œil ; le manger protège des maladies oculaires.
Noël, approche, le diable rôde
dans les campagnes ; faites bien attention à ne pas le contrarier….
DECEMBRE- Semaine 2- Jour 2 : CONTE-
Si
décembre et janvier ne font leur chemin,
Février
fait le lutin.
LES
CHASSEURS
Dans un petit village non loin d’ici, il y
avait trois bons copains ; je ne vous dirai ni le nom du village, ni le
nom des copains : certaines aventures méritent la discrétion.
Leur grand plaisir était la
chasse qui les faisait attendre l’automne et l’ « ouverture »
avec impatience. Ils n’étaient pas des maniaques du tableau de chasse ;
plusieurs rangées de cadavres à poils ou à plumes ne les rendaient pas
particulièrement fiers et le gibier n’avait pas à redouter leurs exploits. Ils
étaient juste trois amis, heureux de marcher à travers la campagne en regardant
courir en tous sens leurs chiens de tailles et de pelages variés, de races
incertaines et d’une obéissance aussi hasardeuse que leurs origines.
Un matin d’automne, on ne sait
plus de quelle année, mais ceux qui ont bonne mémoire n’ont pas oublié ;
un matin donc, ils partirent revêtus de leurs costumes tout neufs de Rambos
agricoles. Un brouillard épais noyait la campagne, mais comme il arrive
souvent, cette grisaille promettait une belle journée. Ils marchèrent toute la
matinée sans rencontrer beaucoup de gibier ; ils laissaient s’échapper
leurs chiens, appelaient, sifflaient, tiraient de temps à autre un coup de
fusil sur quelque fantôme de lièvre ou de perdrix. Alors un des chiens, ou les
trois à la fois, partait comme une flèche dans n’importe quelle direction et
rapportait un caillou, un bâton, voire une vieille godasse. Chiens et hommes
étaient si joyeux que le soleil eut
envie de se lever et de percer les nuages ; à présent, on voyait mieux le
paysage à peine vallonné, dont les verts et les bruns s’estompaient dans une
brume lumineuse et bleutée. Il était midi passé quand nos compères atteignirent
un certain petit bois ; il commençait à faire faim et soif aussi, les
gibecières étaient lourdes. Oh, pas de gibier bien évidemment, mais des
victuailles emportées. Leurs vêtements étaient humides de tout le brouillard
traversé dans la matinée et ils avaient un peu froid en dépit du soleil
maintenant haut dans le ciel. Mais, n’est-ce pas, c’était un soleil de décembre
et en cette saison, il ne faut pas trop lui en demander, au soleil. Il ne
réchauffait pas les abords du bosquet. Quelques dizaines de mètres plus loin,
au milieu d’un champ, émergeaient deux grosses pierres plates, bien
ensoleillées, elles.
-« Allons nous installer sur
les pierres, suggéra un des chasseurs. »-
-« Bonne idée, dit un
autre ; il y fera plus chaud qu’ici et nous pourrons nous sécher. »-
-« Sur les Pierres du
Diable ? ricana le troisième, vous n’avez peur de rien vous
autres… »-
Et nos trois compères, mécréants
comme tout, de rire et de plaisanter en avançant dans la terre labourée. Puis
les voilà, assis sur les pierres, déballant bouteilles, pâtés, saucissons, pain
croustillant, mêlant et partageant leurs provisions, chacun vantant les talents
de cuisinière des épouses des deux autres. Or, nous étions mi-décembre, et
comme vous ne l’ignorez pas, ces pierres comme toutes celles de leur espèce,
tournent le soir de Noël pendant la messe de minuit, au moment de l’élévation,
afin de tenter ceux qui voudraient entrer là pour s’emparer des richesses
accumulées sous terre par la Diable. Lequel doit par conséquent, pendant toute
la période de l’Avent, s’assurer du bon fonctionnement de ses huisseries. Car
il est consciencieux le Diable ! Que la cupidité pince un mortel entre
deux pierres, soit ! mais pas quelques petits cailloux ou mottes de terre
coincés dans la machinerie. Cela ferait désordre et que diraient les
gens ? On en raconte bien assez à son sujet !
Ce dimanche donc, le diable se
trouvait justement sous les pierres du pique-nique, accompagné de son personnel
de maintenance, quand nos trois compères vinrent s’y chauffer au soleil. Le
soleil n’était pas seul à les chauffer ; plusieurs godets de vin nouveau,
plus un petit calva pour remplacer le café absent avaient rempli leurs corps de
béatitude et leurs cerveaux d’un humour discutable mais qui les faisait bien
rire. Le Diable particulièrement, sans doute en raison du lieu où ils se
trouvaient, excitait leur verve. Ils plaisantaient son teint, ses sabots, sa queue,
ses cornes surtout qui, le calva aidant, les faisaient hurler de rire.
Sous les pierres, on riait
moins :
-« Je vous en ferai porter, moi, des
cornes »-, grinçait le Diable déjà passablement énervé de devoir attendre
le départ des trois énergumènes pour faire fonctionner sa machinerie. De plus,
ces propos irrévérencieux étaient tenus devant son petit personnel. Cela valait
une punition à la mesure de l’offense. Rentré chez lui, en vérifiant ses
registres, le Diable dut constater que des cornes, ils en portaient depuis
longtemps sans qu’il ait eu besoin d’intervenir.
« Triste époque,
soupira-t-il tout en cherchant dans ses grimoires comment châtier les
insolents. »
Noël arriva. Cette année là, le
village et ses habitants étaient en effervescence, car pour la première fois
depuis qu’on avait rouvert l’église (après une fermeture de plus de vingt ans)
la messe de minuit aurait lieu ici même. L’obtenir n’avait pas été un mince
affaire ; le village est minuscule
et quand il n’est qu’un prêtre pour desservir une dizaine de paroisses,
on réserve ces cérémonies exceptionnelles aux églises les plus importantes.
Mais on avait insisté, écrit à l’évêché, argué d’événements aussi miraculeux
qu’imprécis dont l’anniversaire serait tombé cette année là, et on avait fini
par obtenir cette messe tant désirée. Tous les villageois s’en étaient mêlés, y
compris les moins dévots d’entre eux qui se voyaient maintenant tenus d’aller
prier avec les autres.
Nos trois compères ne se
sentaient pas le moins du monde concernés. Vous l’avez compris, c’étaient des
esprits forts ; ils plaisantaient le Diable et ne croyaient guère en Dieu.
Ils laissèrent leurs épouses et leurs enfants aller admirer la crèche et
chanter en chœur. Eux, les hommes, en attendant le repas de Noël, se réunirent au
coin d’une cheminée devant quelques alcools propres à leur faire prendre
patience. Et commencèrent les récits pas très nouveaux, mais dont ils ne se
lassaient jamais de leurs exploits cynégétiques.
Lequel des trois alla vers la
fenêtre. Lequel eut chaud et demanda qu’on ouvrit ? peu importe… Ils
avaient tous les trois le nez dehors quand ils virent passer la Créature :
une de ces filles comme ils n’en voyaient que dans les pages de lingerie des
Redoutables Catalogues ! Ils ne furent jamais d’accord pour dire si elle
était blonde, rousse ou brune, mais c’est avec un bel ensemble qu’ils sortirent
et la suivirent. Elle chantait tout en marchant et ses hanches ondulaient au
rythme de la mélodie. Nos trois gaillards avaient oublié le réveillon et
s’avançaient dans l’air glacial. C’était une belle nuit bleu clair, la lune
montrait son premier quartier et l’on pouvait distinguer Orion le chasseur. A
vrai dire, Ces chasseurs terrestres ne songeaient guère regardaient celui
du ciel : ils suivaient, aimantés,
la fille qui de temps à autre se retournait pour leur sourire.
Bientôt les maisons furent loin
derrière eux ; puis ils se trouvèrent au milieu des champs, la terre gelée
était dure et ils se tordaient les pieds dans les labours. Ils marchaient
toujours ; ils dépassèrent le bosquet et soudain, ils furent devant les
pierres. Elles n’avaient pas leur aspect habituel de gros sauriens
paisibles ; elles se dressaient très haut, noires contre le ciel bleu
marine, comme de grandes mâchoires, découvrant l’entrée d’une grotte d’où
partait un corridor lumineux, qui s’enfonçait en pente douce vers le sous-sol.
La Créature s’y engagea, nos trois chenapans à sa suite. Il faisait tiède dans
le couloir après le froid sec de la route, des musiques douces et des odeurs
capiteuses montaient des profondeurs. Les deux premiers chasseurs amorçaient le
descente, quand le dernier eut l’idée de se retourner ; ce qu’il vit lui
fit pousser un cri : le ciel derrière eux n’était plus qu’un mince filet
violacé : les pierres se refermaient lentement sur eux. De terreur ils
oublièrent la fille, la musique et les parfums et se précipitèrent vers la
sortie. Ils durent ramper ; ils éprouvèrent le poids des pierres qui
pesaient sur leur dos et sur leurs reins. Le haut de leurs corps parvint à l’air
libre mais le bas était encore coincé. Il leur revint alors à la mémoire les plaisanteries qu’ils avaient faites sur
ces mêmes pierres quelques semaines plus tôt et ils se mirent à prier Dieu.
Lequel pensant avec juste raison que
s’ils étaient venus l’invoquer à sa messe au lieu de suivre une fille dont au
moins lui, Dieu, savait d’où elle sortait, ils ne se trouveraient pas dans cet
embarras. Il décida, pour une fois bien d’accord avec son pire ennemi, de les
laisser se débrouiller.
Il leur fallut pour s’extirper du
piège, abandonner chaussures et pantalons, et c’est pieds nus et bannière au
vent qu’ils durent rentrer au village.
Leur arrivée fut loin d’être
discrète ; c’est un si petit village que toutes les maisons font peu ou
prou face à l’église. Tout le monde sortait de la messe quand ils regagnèrent
leurs maisons, fort en peine d’expliquer leur tenue pour le moins inhabituelle
en un soir de Noël. Ils tentèrent de parle du diable et des pierres, mais on
mit sur le compte de l’alcool de fruit leur récit embrouillé.
Il leur fallut pas mal d’années
et encore… en veillant à leur conduite et à leurs propos pour retrouver un peu
de crédit, sinon auprès de leurs épouses qui n’omirent jamais de leur rappeler
l’humiliation subie, mais du moins auprès de leurs concitoyens…. Les Pierres du
Diable ? Jamais ils ne retournèrent chasser de ce côté ; pas
davantage ne leur revint l’idée de plaisanter leur propriétaire.
DECEMBRE - Semaine 2- jour 3 :
LE JARDIN EXTRAORDINAIRE
Cueillez le gui, cueillez le houx,
C’est la Noël, fleurissez vous
LE HOUX
Le jardin de décembre est …
sobre… dépouillé comme un vêtement de créateur japonais.
Pas ou peu de couleurs, les
légumes se font discrets, les arbres austères et les fleurs évanescentes.
Seules quelques baies écarlates se signalent à l’appétit des oiseaux :
buisson ardent, fusain… et bien sûr, le houx.
Le houx, ilex aquifolium pour les
érudits, est appelé par le commun des mortels, vous et moi par exemple, grand
houx, gréou, grifeuil ou encore agrifon.
Les pépiniéristes et
horticulteurs, négligeant le fait que c’est à cause de lui qu’il peut vous
arriver de vous faire « houspiller », puisque ce mot à l’origine
signifiait : pousser avec un balais de houx, et ne voulant considérer que son aspect décoratif, l’ont diversifié en
près de 400 espèces .
.
Ses feuilles alternées sont
ovales, coriaces, luisantes et épineuses ; elles persistent trois ans
avant de tomber. Il porte en mai de petites fleurs blanches groupées à
l’aisselle des feuilles.
Le houx est en principe dioïque et
pour obtenir ses fruits rouges il faut planter plus de pieds femelles que de
mâles.
Son fruit contient de la
théobromine ; il est toxique pour l’homme, aussi laissez-le aux oiseaux qui le dispersent en le consomment et aident ainsi à sa
reproduction naturelle.
Il pousse un peu partout mais se
plaît à l’ombre et préfère les lieux humides. S’il tolère tous les sols, il
garde une préférence pour une terre légère et un peu acide et ne refuse pas le
calcaire.
Il n’est pas facile à bouturer
mais vous pouvez toujours essayer : il faut pour cela rendre en juillet un
rameau jeune mais rigide ; couper
les feuilles du bas de la tige, entailler et y glisser une graine d’orge si
possible ou le tremper dans une hormone de bouturage ; planter cette
bouture à l’intérieur dans un mélange de sable et tourbe. Les premières racines
se montrent au bout de 6 à 8 semaines mais il faut attendre deux
ans avant de le repiquer en
pleine terre.
Voilà bien des complications
quand on sait que les branches basses du houx, qui traînent à terre se
marcottent spontanément.
Si le houx résiste bien aux
maladies, il a cependant trois
ennemis :
La mouche du houx dont la larve
creuse des galeries dans ses feuilles et leur donne un aspect blanchâtre.
Le puceron du houxqui lui, s’attaque aux jeunes feuilles.
Et pour finir, la maléfique
Tordeuse de Canneberges : papillon dont les chenilles non seulement
dévorent les feuilles dures du
houx, des myrtilles et des canneberges
mais aussi les lient avec de fils de soie pour en faire des nids.
Le bois dur du houx est recherché
en ébénisterie ; il a longtemps servi à faire les pièces blanches des
échecs.
Goethe possédait une canne en
bois de houx.
On en extrait la glutine, qui
sert à fabriquer la glu.
En médecine populaire on utilise
un cataplasme de feuilles broyées comme
révulsif. La décoction de feuilles macérées dans du vin est considérée comme un
vermifuge.
En Alsace, on obtient
par fermentation et distillation des fruits un alcool blanc
Le maté ou quechua ou thé des
Jésuites est une infusion de feuilles de houx.
On dit que tous les arbres ayant
refusé de fournir le bois de la croix du Christ, le houx qui seul accepta fut
doté de piquants qui préfigurent la couronne d’épines de la Passion.
Piquants qui, cependant repoussent les mauvais
esprits, et protègent des sorciers et de leurs maléfices. C’est pourquoi faire
entrer du houx dans la maison à Noël assure la prospérité.
En Angleterre, il faut deux
sortes de houx : avec piquants pour le mari et sans pour la femme. Il faut
autant de branches de l’un que de l’autre pour qu’un des deux époux ne domine
pas l’autre. Et aucun Anglais ne conserve de houx après le 6 Janvier.
La tradition dit que le diable voyant Dieu créer le
laurier voulut l’imiter et fabriqua le
houx.
S’il porte des baies en
abondance, soyez certains que l’hiver sera rude.
Et pour finir, sous un bouquet de
houx et de gui, embrassez qui vous aimez.
DECEMBRE- Semaine 2- jour 4 : QUELLE HISTOIRE
Visite
les ruches à la Saint Daniel,
Mais
garde-toi d’ôter le miel.
L’ASSASSINAT DE DUC DE GUISE
Au matin du 23 Décembre 1588 ,
Henri de Guise le Balafré pouvait-il se douter qu’il ne verrait pas Noël ?
Et pourquoi le personnage le plus
populaire du Royaume, le chef de la Ligue, celui dont les Parisiens avaient
fait leur « roi », devait-il disparaître ?
Eh bien, en raison même de sa
popularité ! Il faisait de l’ombre au Roi ! En cette année 1588 , la
Guerre des Trois Henri faisait rage.
Il y avait d’abord, le roi de
France, Henri III très injustement impopulaire aux yeux de ses contemporains
comme de la postérité. On ne voyait, on n’a voulu voir en lui, que le prince
efféminé, fardé, frisé, pommadé, passant son temps la « bille à
Boquet »* à la main, entouré de ses Mignons .
Ces fameux « mignons »
étaient en fait une garde rapprochée de 45 redoutables spadassins exécuteurs
des hautes et basses œuvres de la couronne. Et si le roi préférait leur
compagnie à celle des femmes, il n’en était pas moins marié à Louise de
Vaudémont qui multipliait les pèlerinages supposés mettre fin à sa stérilité.
Donc le roi n’avait pas d’héritier et la fatalité ou le manque d’hygiène ayant
fait disparaître son dernier frère, Henri de Bourbon, roi de Navarre et époux
de Marguerite sœur du roi, était passé du rang de 24° à celui d’héritier direct
de trône de France. Henri de Navarre était alors le chef du parti protestant et
comme tel en guerre contre le roi de France.
Henri III , loin d’être le
monarque faible et influençable que nous montre l’histoire, avait hérité de sa
mère Catherine de Médicis le sens de la politique et de la diplomatie. Les
Guerres de religion ensanglantaient la France depuis plus de vingt ans ;
on en était à la huitième et l’on peut mettre au crédit du roi d’avoir souhaité
y mettre un terme et de vouloir rétablir la paix. Bref, il fut soupçonné de
faiblesse envers les protestants, ce qui augmenta encore la popularité du
troisième Henri : le duc de Guise, chef de la Ligue, le parti Catholique
qui avait réussi à investir Paris et à en chasser le roi qui dut trouver refuge
à Chartres.
Afin de mettre un peu d’ordre
dans cet imbroglio, les Etats Généraux
furent convoqués à Blois. Là encore, le Balafré se rendit plus visible et plus influent que le véritable souverain.
Henri III , formé aux méthodes politiques italiennes mises en vigueur par sa
mère, décida que le moment était venu d’en finir.
En ce matin de décembre, il fit
convoquer le duc dans son cabinet particulier. Le bel Henri, vêtu de satin gris
et picorant des fruits secs dans un drageoir qu’il portait à la main, traversa
sans méfiance la chambre du roi. Avant d’être rendu à la porte du cabinet, il
fut assailli par une demi-douzaine d’hommes armés, qui le lardèrent de coups de
poignard. Telle était sa force et son énergie, qu’en se débattant, il promenait
ses agresseurs de part et d’autre de la chambre. Enfin , il s’effondra au pied
du lit royal en murmurant : »Miséricorde ! »
Enfin le roi entra, et poussant
du pied son rival comme il avait vu ce dernier le faire à l’amiral de Coligny
le jour de la Saint Barthélémy : il prononça (ou pas ) la célèbre
phrase : « Qu’il est grand ! Il est encore plus grand mort que
vivant ! »
*Du nom de l’ébéniste Boquet,
inventeur de l’objet.
DECEMBRE -Semaine 2- Jour 5 : LE BESTIAIRE ENCHANTE :
A
Sainte Julie,
Le
soleil ne quitte pas son nid.
L’ANE
Extrait du dictionnaire du Zoodiac :
ANE—Signe de Bois
(surtout la tête), gouverné par la folle
planète Avoine.
Les natifs de l’Ane sont peu
enclins à changer d’avis ; ils ont généralement l’ouïe fine et le pied
sûr.
Si vous collaborez avec un natif
de ce signe, préférez la carotte au bâton ; l’Ane se butte facilement…
De même qu’il est difficile
d’imaginer Saint Nicolas sans Père Fouettard, il est malaisé de l’envisager
sans son âne. L’âne, ce gentil compagnon aux yeux aussi tendres que ses
oreilles sont longues ; l’âne qu’on dit têtu parce que trop intelligent.
Son poil est plus doux que son chant d’amour…
Mais qui mieux
que Francis Jammes a su parler des ânes ? Je lui laisse la parole :
Prière
pour aller au Paradis avec les ânes
Lorsqu’
il faudra aller vers vous, ô mon Dieu faites
que
ce soit par un jour où la campagne en fête
poudroiera.
Je désire, ainsi que je fis ici-bas,
choisir
un chemin pour aller, comme il me plaira,
au
Paradis, où sont en plein jour les étoiles.
Je
prendrai mon bâton et sur la grand route
j’irai,
et je dirai aux ânes, mes amis :
Je
suis Francis Jammes et je vais au Paradis,
car
il n’y a pas d’enfer au pays du Bon-Dieu.
Je
leur dirai : « Venez, doux amis du ciel bleu,
pauvres
bêtes chéries qui, d’un brusque mouvement d’oreille,
chassez
les mouches plates, les coups et les abeilles… »
Que
je Vous apparaisse au milieu de ces bêtes
que
j’aime tant parce qu’elles baissent la tête
doucement,
et s’arrêtent en joignant leurs petits pieds
d’une
façon bien douce et qui vous fait pitié.
J’arriverai
suivi de leurs milliers d’oreilles,
suivi
de ceux qui portèrent au flanc des corbeilles,
de
ceux traînant des voitures de saltimbanques
ou
des voitures de plumeaux et de fer-blanc,
de
ceux qui ont au dos des bidons bossués,
des
ânesses pleines comme des outres, aux pas cassés,
de
ceux à qui l’on met de petits pantalons
à
cause des plaies bleues et suintantes que font
les
mouches entêtées qui s’y groupent en ronds.
Mon
Dieu, faites qu’avec ces ânes je Vous vienne.
Faites
que, dans la paix, des anges nous conduisent
vers
des ruisseaux touffus où tremblent des cerises
lisses
comme la chair qui rit des jeunes filles,
et
faites que, penché dans ce séjour des âmes,
sur
vos divines eaux, je sois pareil aux ânes
qui
mireront leur humble et douce pauvreté
à
la limpidité de l’amour éternel.
Cette rubrique serait incomplète si l’on omettait de
mentionner l’Ane à trois pattes, monstre bénéfique auxiliaire d’Ahura Mazda,
dont le crottin est d’ambre et que signale JL Borges dans son « Livre des
Etres Imaginaires »-
"De l'Ane à Trois Pattes on dit qu'il est au milieu de l'Océan et que
trois est le nombre de ses sabots et six celui de ses yeux et neuf celui de ses
bouches et deux celui de ses oreilles et un celui de sa corne. Son pelage est
blanc, sa nourriture est spirituelle et tout son être est juste. Et deux des
six yeux sont à la place des yeux et deux à la pointe de la tête et deux à la
nuque; avec la pénétration de ses six yeux il soumet et détruit.
Des neuf bouches, trois sont dans la tête et trois
à l'intérieur des flancs... chaque sabot, mis par terre, couvre la place d'un
troupeau de mille brebis, et sous l'ergot peuvent
manoeuvrer jusqu'à mille cavaliers. Quant aux oreilles, elles sont capables de couvrir Mazandéran (nord de la
Perse). La corne est comme en or et creuse, et mille ramifications lui ont poussé. Avec cette corne il vaincra
et dissipera toutes les corruptions
des méchants."
DECEMBRE- Semaine 2- Jour 6 : LIRE ET RELIRE
Visite
tes ruches à la Saint Daniel,
Mais
garde toi d’ôter le miel.
DICKENS : UN CANTIQUE DE NOËL
Mes deux
grand-mères lisaient. Elles ne lisaient pas les mêmes choses, en matière de magazines par exemple.
Je dois à l’une, par le biais du
supplément théâtral de « L’Illustration », d’avoir conçu à l’âge de
dix ans un amour éperdu pour le Prince de Homburg sous les traits de Gérard
Philippe. Il m’en est resté la tentation des amours impossibles et un goût
immodéré pour les pantalons noirs et les chemises blanches à jabot.
L’autre, ignorant le mépris dans lequel la première
tenait ce genre de publications, consommait assidument : Nous Deux,
Confidences, Les Bonnes Soirées et les Veillées des Chaumières. C’est pourtant
dans un de ces hebdomadaires « populaires », un de ces magazine
« à l’eau de roses » que j’ai pour la première fois rencontré
Dickens. Les « Grandes
Espérances » y étaient publiées en bandes dessinées et j’ai partagé la
terreur de Pip pour le forçat caché dans la lande, son angoisse en découvrant
le banquet de noces poussiéreux et la pièce montée couverte de toiles
d’araignées chez Miss Havisham.
Depuis , j’ai lu et relu les
Grandes Espérances in extenso et aussi David Copperfield, si largement inspiré
de la vie même de Dickens. Mais sa magie est restée pour moi dans cette
première découverte et aussi dans cet extraordinaire « Cantique de
Noël » paru en 1843. Entre fantastique et sordide réalité, le tendre
Dickens y condamne avec son inimitable humour larmoyant, avec la tendresse dont il pare ses plus
sordides personnages, la sinistre réalité du Londres de son époque, la misère
des petits employés, la suffisance des nantis et l’exploitation industrielle
particulièrement intolérable quand elle agresse les enfants.
On a dit de Dickens qu’il avait
inventé le « Conte de Noël, d’un Noël qui n’était pas encore une fête
marchande, Noël du temps où la famille était réunie avec pour cadeau principal
et souvent le seul , un repas moins frugal que ceux dont l’ordinaire peinait à
les rassasier. Un Noël où il faisait chaud parce que ce soir là on n’économisait
ni le charbon, ni les jeux , ni les chants, ni les baisers, ni l’amour.
« … Scrooge et l’Esprit, transportés
dans les faubourgs de Londres, s’arrêtèrent sur le seuil d’une maison que
l’Esprit bénit avant d’entrer en secouant sa torche avec un sourire. C’était la
maison de Bob Cratchit, les commis même de Scrooge, ce pauvre commis à quinze
shillings par semaine. Bob n’est pas encore au logis, mais il est attendu. Mrs
Cratchit, sa femme, n’a qu’une robe qui a été retournée deux fois ; elle
est en toilette cependant, tout autant qu’on peut l’être avec quelques sous de
ruban ; elle met la table, aidée de Belinda Cratchit, la seconde de ses
filles, qui est parée… de rubans, comme sa mère, tandis que maître Pierre
Cratchit, le fils aîné, qui plonge une fourchette dans le poêlon aux pommes de
terre, mord du bout des lèvres les coins d’un monstrueux col de chemise,
présent de son père, heureux de se voir si brave et regrettant de ne pouvoir
aller montrer son linge dans les parcs à la mode. Voici deux petits Cratchit
encore, garçon et fille, qui surviennent en criant qu’ils ont flairé l’oie
depuis la porte du boulanger et l’ont reconnue pour leur oie. Ces petits
Cratchit croient déjà mordre dans leur part ; ils dansent de bonheur et
flattent leur frère aîné qui souffle le feu jusqu’à ce que, bondissant sous le
couvercle qui les étouffe, les pommes de terre demandent à être débarrassées de
leur pellicule. »
DECEMBRE- Semaine 2-Jour 7 : ON CONNAIT LA CHANSON
A la Saint Corentin,
Le plein hiver glace le chemin.
BARBARA
Rappelle-toi
Barbara
Il pleuvait sans
cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais
souriante
Epanouie ravie
ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi
Barbara
Il pleuvait sans
cesse sur Brest
Et je t’ai croisée
rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais
de même
Rappelle-toi
Barbara
Toi que je ne
connaissais pas
Toi qui ne me
connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand
même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un
porche s’abritait
Et il a crié ton
nom
Barbara
Et tu as couru
vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie
épanouie
Et tu t’es jetée
dans ses bras
Rappelle-toi cela
Barbara
Et ne m’en veux
pas si je te tutoie
Je dis tu à tous
ceux que j’aime
Même si je ne les
ai vus qu’une seule fois
Je dis tu à tous
ceux qui s’aiment
Même si je ne les
connais pas
Rappelle-toi
Barbara
N’oublie pas
Cette pluie sage
et heureuse
Sur ton visage
heureux
Sur cette ville
heureuse
Cette pluie sur la
mer
Sur l’arsenal
Sur le bateau
d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la
guerre
Qu’es-tu devenue
maintenant
Sous cette pluie
de fer
De feu d’acier de
sang
Et celui qui te
serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort
disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans
cesse sur Brest
Comme il pleuvait
avant
Mais ce n’est plus
pareil et tout est abîmé
C’est une pluie de
deuil terrible et désolée
Ce n’est même plus
l’orage
De fer d’acier de
sang
Tout simplement
des nuages
Qui crèvent comme
des chiens
Des chiens qui
disparaissent
Au fil de l’eau
sur Brest
Et vont pourrir au
loin
Au loin très loin
de Brest
Dont il ne reste
rien
Jacques PREVERT
DECEMBRE - Semaine
3- Jour 1 –US ET COUTUMES
Décembre aux
pieds blancs s’en vient
An de neige
est an de bien.
LE PERE NOËL
Le 21du mois, décembre
devient Nivôse selon le calendrier républicain qui a si bien imaginé les
noms des mois : Nivôse, le mois des neiges…
Cette neige poudreuse de Nivôse
dans laquelle, galopent les rennes qui tirent le traîneau du Père Noël. Et ne
croyez pas les esprits forts qui vous expliquent que le Père Noël a été inventé
en 1931 par Coca-Cola. C’est Faux !
Le Père Noël existe : il vit
depuis toujours au sommet du mont Korvantuntuni, en Laponie Finlandaise,
entouré et servi par ses nombreux lutins, lesquels sont par ailleurs les
meilleurs fabricants de jouets du monde et les premiers fournisseurs de
Saint Nicolas.
Voici l’histoire, la vraie ;
c’est mon cousin Paul qui vit en
Finlande comme le Père Noël qui me l’a racontée, et lui-même la tient du Père
Noël en personne :
Le monde étant de plus en plus peuplé, il devint presque impossible au bon
Saint Nicolas de distribuer des cadeaux à tous les enfants dans la seule nuit du 5 au 6 décembre. C’est vers le milieu du
XIX° siècle qu’il lui a fallu demander un coup de main à celui qu’on nommait alors le Bonhomme Hiver.
Le bon génie prit bien volontiers
le même habit que le saint et compléta sa tournée dans la nuit du 24 au 25
décembre. Et sa popularité grandit au point que dans certains pays on ne
faisait plus guère de différence entre Bonhomme Hiver et Saint Nicolas .
Et puis en 1931, Coca Cola eut l’idée d’inciter les
enfants à consommer son discutable soda, et conçut dans ce but, une grande
campagne publicitaire. Il fallait pour cela une image ayant un impact fort. St
Nicolas pressenti refusa tout net. On s’adressa au Bonhomme Hiver qui avait déjà
pris le nom de Noël en raison de la date de sa tournée ; lui aussi tout
d’abord refusa. Les dirigeants de Coca-Cola lui firent un pont d’or mais le
bonhomme Noël n’avait pas plus que St Nicolas besoin d’argent.
Seulement, voilà : moins
habitué que Nicolas, il avait du mal avec sa houppelande à descendre dans les
cheminées ; il se salissait, s’accrochait partout et Dieu qui assistait le
saint ne s’occupait pas du païen bonhomme Noël !
Aussi quand les créatifs du
service publicité de Coca-Cola revinrent à la charge, Noël finit par accepter,
à la condition qu’on lui fournisse un habit commode, assez semblable à celui de ses lutins et qui serait ,couleurs de
la marque oblige, rouge bordé de fourrure blanche.
Il obtint de plus son traîneau et
un double attelage de Rennes.
Et c’est dans cet équipage qu’il fait désormais sa tournée.
Il passera chez vous dans la nuit du 24…Mais
attention, les enfants ! N’oubliez pas que le Père Noël fait partie de la
famille des lutins, même s’il est beaucoup plus grand. Et comme vous le savez,
les lutins n’aiment pas qu’on les observe. Aussi, n’essayez pas de guetter le
Père Noël ; il pourrait bien, s’il s’en apercevait, ne plus jamais repasser.
.
DECEMBRE - Semaine 3-Jour 2 – CONTE
A
la Saint Nicaise,
Le
renard est souvent Blaise
AMALTHEE-
Il fut un temps où la différence
entre les hommes et les animaux n’était pas si grande qu’aujourd’hui. Les bêtes
savaient parler le langage des hommes et beaucoup d’hommes comprenaient leur
patois. Ils s’aimaient se respectaient, parfois même se ressemblaient et encore
d’autres fois s’unissaient.
En ce temps-là vivait en Crête sur
le mont Ida, la tendre Amalthée, chèvre ou nymphe au gré de son humeur, en
compagnie d’autres nymphes, jolies personnes peu vêtues, et de nombreux faunes
et satyres qui peuplaient la campagne
Tout n’était là que joie, rires,
jeux et voluptés paisibles, quand Rhéa la Terre-Mère vint cacher en ces lieux
son nourrisson dernier-né que son père voulait dévorer. Il existait dans cette
famille une discutable tradition qui voulait que les pères bouffassent leurs
enfants mâles, afin de n’être pas détrônés par les chers petits devenus grands.
Cette coutume fermement réprouvée
chez les humains dont la vie est limitée, peut cependant sembler nécessaire
chez les immortels dont les domaines finiraient par souffrir de surpopulations.
Et les fils en mal de domination ne pourraient faire autrement que de secouer
les cocotiers… si l’on ose, bien entendu, imaginer des dieux perchés sur des
cocotiers.
Comme il n’est pas interdit aux
déesses d’aimer leurs enfants, tout comme de simples mortelles, on comprend
qu’elles ne puissent supporter de les voir transformer en casse-croûtes, si
divins soient-ils. Rhéa pour sauver son fils, emmaillota une grosse pierre, que
Cronos, père aussi dénaturé que goinfre, engloutit sans même faire la
différence entre un caillou et un nourrisson. Il est vrai que sa voracité
devait plus à la volonté de garder son trône qu’à la simple gourmandise.
Il fallait maintenant cacher le
bébé. Amalthée dans sa grotte venait de donner le jour à Pan qu’elle allaitait.
Celui qui deviendra le Grand Pan, doté d’une joie de vivre telle que les
Chrétiens en ont fait le diable. Elle ne sait pas qui est le père de tous ces
faunes et satyres avec qui elle a célébré les joies de la vie et de la
nature , pas plus que de celui-ci dont les jolis pieds de bouc et les
cornes naissantes montrent bien qu’il n’est ni dieu ni humain. Rhéa confia
l’enfant Zeus à la chèvre nymphe. Les deux petits, nourris de lait et de miel étaient
vigoureux et bruyants.. Rhéa qui craignant que Cronos en entendant les cris
reconnaisse la voix de son fils, fit venir les Curètes près de la grotte où
braillaient les deux turbulents nourrissons. Les Curètes, dont on disait qu’ils
étaient nés de la pluie, étaient de joyeux jeunes gens qui pratiquaient des
danses guerrières en entrechoquant leurs lances et leurs boucliers. Le
tintamarre était tel qu’ Amalthée, définitivement devenue chèvre en perdit une
corne . Ils finirent par avoir sa peau que Zeus récupéra ; il en couvrit
son égide et s’en fit un manteau.
La corne fut enchantée de telle
façon qu’elle soit toujours pleine des meilleures nourritures et celui qui la
possède est assuré de vivre dans l’abondance.
Devenu maître de l’univers, Zeus
par faveur spéciale, envoya sa nourrice surmenée reposer pour toujours dans le
silence des espaces infinis. C’est ainsi que devenu étoile, on peut la voir dans la constellation du
Capricorne .
DECEMBRE - Semaine3- Jour 3 – C’EST BON SIGNE
Quand
il tonne hors saison,
Pluie
ou neige sans raison.
LE CAPRICORNE
Le 21du mois, alors que décembre
devient Nivôse et que la terre se couvre de neige, vient à nous de son pas
dansant, l’imprévisible Capricorne.
On dit de l’homme teinté de
chèvre qu’il est ambitieux, léger, irascible, fourbe, cupide, processif et
querelleur ; toutes qualités qui le mènent aux honneurs et en font un
excellent homme d’état. Mais par là même, il risque de brusques retournements
de situation qui ne le déroutent guère tant
extraordinaire est sa confiance en lui. Travailleur, superficiellement
grave, il ne redoute pas les mauvaises fréquentations. Inconstant et ami des
plaisirs, il a la tête petite, le front fuyant et l’œil enfoncé sous l’arcade
sourcilière.
Sa chevrette en général est bien
faite, vive et légère. Timide à l’excès dans sa jeunesse, elle s’enhardit avec
la maternité.
Elle devient alors intrigantes, et
cherche les meilleures places en politique comme ailleurs.
Mariée, elle dissimulera sa jalousie,
aimera les voyages, la nouveauté et les hommages qu’elle estime dus à sa beauté
qu’elle gardera jusqu’à un âge avancé.
Comme tous les signes de terre,
les Capricornes, hommes ou femmes, sont persévérants jusqu’à l’entêtement, ils avancent
lentement mais sûrement. Mélancoliques, ils n’oublient jamais et comparent le
présent au passé. Ce sont gens de certitudes qui
ne croient qu’à ce qu’ils comprennent, aussi ne croiront-ils jamais à ce
portrait et continueront insouciants, à jouer avec les chiffres et les sous
(surtout ceux des autres ) car ils sont parfois quelque peu radins,
Ces terriens se laissent irriguer
jusqu’à la sentimentalité par les trois signes d’eau: cancer, scorpion et
poisson.
La plupart du temps logiques et
pleins de bon sens ils sont en général calmes,
mais peuvent perdre les pédales et devenir agressifs avec les signes de feu.
L’air passera sur eux comme le
vent sur les blés.
DECEMBRE - Semaine 3- Jour 4 :
LUSTUKRU
Au vingt de Noël,
Les jours rallongent d’un pas
d’hirondelle
A LA QUEUE, COMME TOUT LE MONDE !
Auriez-vous le regret de n’avoir
point de queue ?
Certains anthropologues ont prétendu
que nos ancêtres en avaient une. Au milieu XIX° siècle, un philanthrope
humoriste professait que le genre humain atteindrait la perfection lorsqu’il
aurait recouvré son appendice caudal, avec un œil au bout. Plus tard, au début
du siècle dernier, le docteur Leczinski proposa de nous le restituer ; il aurait
suffi d’une légère opération, dans la première jeunesse, pour rendre aux
vertèbres coccygiennes la liberté de leur développement.
Les anciens navigateurs contaient
qu’il existait encore des tribus d’hommes à queue dans les îles de la Sonde. La
mode de s’en défaire est peut-être venue, comme pour le renard de la fable,
d’un guerrier qui avait perdu la sienne à la bataille. Que la mode contraire
soit lancée par « une personnalité en vue », comme disent les
échotiers : vous verrez que tout le monde suivra.
Nous ferons alors un grand pas
vers la solution du problème qui se retrouve au fond des controverses
philosophiques : à savoir si l’homme est un dieu tombé qui se souvient des
cieux, ou un singe incomplet qui rêve de cocotiers.
Selon NOS LOISIRS du 29 décembre 1908
DECEMBRE
- Semaine 3- Jour 5 : COURRIER DU
CŒUR
L’hiver n’est pas bâtard,
S’il ne vient tôt, il vient tard.
Vivons ma Lesbie, et
aimons-nous ! Et tous les murmures des vieillards irascibles, n’en tenons
aucun compte. Les soleils ont ce pouvoir de mourir et de renaître. Nous, notre
brève lumière ne s’éteint qu’une seule
fois et nous nous endormons dans une nuit éternelle. Donne-moi mille
baisers, puis cent, puis mille, puis cent encore, puis mille autres, et puis
encore cent de plus. Et puis, après tant de milliers et de milliers de baisers
échangés, nous embrouillerons les chiffres pour ne plus rien savoir et échapper
à l’envie des méchants.
CATULLE
DECEMBRE - Semaine 3- Jour
6 : AH ! LA MODE DE CHEZ NOUS
Quand l’hiver part avec la feuille,
Il revient avec la feuille.
JARRETELLES ET JARRETIERES
« D’après la manière de mettre un
corset, on a pu juger de l’importance des jarretelles. Celles-ci servent
à poser le corset, à le maintenir à sa place en l’empêchant de remonter….
C’est aussi la meilleure manière d’attacher les bas : on a
complètement abandonné l’ancien usage de la jarretière qui avait donné lieu à
tant de sujets de tableaux galants, de plaisanteries un peu équivoques et même
à un incident historique : on sait que l’ordre de la Jarretière fut fondé
par le roi d’Angleterre Edouard III ; à un bal de la Cour il avait ramassé
la jarretière bleue de la comtesse de Salisbury et s’était empressé de la lui
rendre ; les sourires des courtisans offensèrent la comtesse, et le roi,
faisant pièce aux rieurs s’écria : « Honni soit qui mal y
pense », ajoutant qu’ils seraient trop heureux d’obtenir un bout de ce
ruban en le sollicitant. Ainsi se fonda, par un caprice et un accident, un des
ordres les plus aristocratiques du Royaume Britannique, dont l’insigne et la
devise étaient tout trouvés…. »
Pour bien s’habiller – Fémina
Bibliothèque
Marie-Anne L’HEUREUX
1911
DECEMBRE – Semaine 3- Jour 7 : QUEL METIER
Hiver est fort bonne saison,
Quand on a pour faire tison.
LE FUMISTE
Voici venir les
jours les plus courts et les plus sombres de l'année. Vous avez profité du
dernier soleil qui dore votre jardin pour nettoyer, tailler, planter. Vos pieds
sont froids, vos mains gelées et vos cheveux lourds d'humidité. La nuit tombe;
une flambée sera la bienvenue, sur ses braises vous ferez griller des
châtaignes et vous réchauffant d'un bol de soupe ou de vin chaud.
Oui mais... le
vent est mal orienté, la cheminée ne tire pas et enfume la pièce. Pas de
panique!
Otez votre
savant échafaudage de bûches et de fagots; décendrez, puis froissez une bonne
quantité de papier journal, posez dessus des feuilles mortes bien sèches et le
petit fagot de bois mort; faites flamber le tout. Votre conduit de cheminée
"réchauffé" par ce combustible facilement inflammable est prêt pour
recevoir le fagot et les bûches de la nouvelle flambée qui adoucira la soirée.
Et à propos de
fumée, savez-vous bien ce qu'est un fumiste?
C'est bien
souvent votre chroniqueuse quand elle vous informe doctement de ce qu'elle
ignore ou vous propose des "trucs et astuces" qu'il ne lui viendrait
pas à l'idée d'expérimenter.
Comment
l'honnête artisan qui veille à la bonne santé de nos cheminées a-t-il acquis la
douteuse réputation d'être un farceur?
Francisque
Sarcey, écrivain et humoriste de l'avant-dernier siècle prétendait qu'elle
provenait de cette facture à lui envoyée/
- M'être
transporté avec un apprenti dans la salle à manger du sieur Sarcey : 2fr.
- Avoir essayé
d'empêcher la cheminée de fumer:
3fr.
-N'avoir pas
réussi:
5fr.
_______
TOTAL:
10fr.
PP
DECEMBRE – semaine 4 – jour 1- US ET COUTUMES
A
la Saint-Thomas
Cuis
ton pain, lave tes draps
Car
dans trois jours Noël aura.
Les nombres : le 12
Le total des habitants de l’Olympe
est douze, comme les douze travaux d’Hercule, les douze signes du zodiaque, les
douze fils de Jacob et les douze apôtres de Jésus.
Douze chevaliers pouvaient siéger
avec Arthur autour de la Table Ronde.
Dans ces deux derniers cas, les
convives étaient treize à table et l’on sait les superstitions qui s’attachent
à ce dernier nombre. Porte-bonheur ou porte-guigne ??
Que faire un vendredi 13 ? Rester
au lit ou aller acheter un billet de loterie ?
DECEMBRE – semaine 4 - jour2-
CONTE
Décembre prend
Mais jamais ne rend.
Balthazar et le
Père Léon
Le Mage Balthazar, s’en revenant de Bethléem n’avait pas envie de rentrer
chez lui. Le Mage Balthazar, qui vivait en Afrique, voulait connaître
l’hiver.

Alors, il renvoya sa caravane, ses serviteurs, ne gardant avec lui que
deux chameaux ; l’un porterait les vivres et l’or dont il allait avoir besoin
pour son voyage, l’autre serait sa monture, puis il se dirigea vers le Nord. Le
Nord-Ouest plus exactement.
En ce temps là, sévissait ici-même un horrible, sale, moche, vilain
bonhomme qu’on appelait le père Léon et que tout le monde détestait, surtout
les enfants.
Surtout les enfants, parce que ce père Léon avait la détestable habitude
de voler leurs jouets et de les casser. Il poussait le vice, l’abominable Léon,
jusqu’a passer la nuit par les cheminées pour s’introduire dans les maisons et
rafler les poupées, les chariots, bref, tout ce qu’aimaient les enfants. C’est
une des raisons pour lesquelles il était si sale et si noir. L’autre raison c
est qu il était charbonnier comme ses parents. Il vivait au milieu des bois,
dans une hutte crasseuse derrière et autour de laquelle il jetait son butin de
jouets cassés dont il ne faisait rien sauf les contempler en ricanant.
On était alors, au moment du solstice d’hiver, qui correspond à notre
dernière semaine de décembre. C’était et c’est toujours, une période froide et
triste. Les gens, pour se réchauffer le corps et l’esprit avaient l’habitude de
se réunir pour veiller au coin du feu, manger de bonnes choses, raconter des
histoires chanter des chansons et surtout, surtout, donner aux enfants les
jouets que leurs parents, tout au long de l’année avaient fabriqué pour eux
dans le plus grand secret.
Léon bien
sur n etait jamais invité et ça le rendait encore plus sournois et méchant
Un jour qu’il avait encore fait des siennes, que les enfants pleuraient
et trépignaient, que les pères sortaient les fourches pour punir le malfaisant,
un bruit insolite se fit entendre à l’entrée du village.
On aurait cru les sabots d’un. , non. , deux chevaux... mais ce n~ était
pas tout à fait çà. Les gens tournèrent la tête du côté d’où venait le bruit, y
compris Léon à qui la curiosité faisait oublier la prudence. Et il est vrai que
ce qu’ils virent avait de quoi leur faire~ négliger un Léon qui était certes un
fléau mais auquel somme tout on était habitué.
Ce qu’ils virent ? D’abord
deux étranges, affreux bestiaux, plus grand que des chevaux, avec de longues
pattes maigres, une grosse tête de mouton et sur le dos. deux bosses!! et sur
l’un des bestiaux, calé entre les deux bosses, un homme noir, tout noir, encore
plus noir que Léon, mais vêtu d’étoffes brillantes et chamarrées. Il portait
sur la tête, un énorme couvre chef jaune orné de plumes. Oh le drôle d’homme !
Oh les drôles de bêtes ! Affolés, oubliant Léon, les gens s’enfuirent chez eux
et fermèrent la porte à double tour. Léon quant à lui, s enfuit dans les
bois...
Balthazar, car vous l’avez reconnu, avait pris l’habitude de ce genre de
réception. Plus il montait vers le Nord, plus il faisait peur aux populations.
.
Comprenant qu’il n’avait rien à attendre des habitants, il se dirigea
vers les bois pour se mettre à l’abri du froid. Ah il avait voulu connaître
l’hiver et les contrées du Nord ! Eh bien, il y était et il n’avait pas trop de
toute sa science et de sa magie pour arriver à y survivre, lui et ses chameaux.
S’enfonçant dans les bois, il vit un feu qui brillait pas très loin et se
dirigea vers lui. C’est ainsi qu’il arriva jusqu’a la cabane de Léon.
L’endroit, bien que repoussant de désordre et de saleté lui sembla bien abrité
; il fit agenouiller ses chameaux et se prépara à bivouaquer.
Leon terrorisé, l’observait par une fente entre deux planches. l’homme
étrange ne semblait ni hostile ni dangereux. Et puis bien vite, de délicieuses
odeurs vinrent lui chatouiller les narines : la cuisine que préparait Balthazar
lui semblait d’une autre saveur que les quelques châtaignes qui faisaient son
ordinaire. Il entrouvrit la porte. Balthazar le guignait du coin de 1 œil. Il
savait bien que ce qui cuisait dans sa marmite valait tous les charmes du monde
pour attirer les sympathies. Il fit signe à Léon. Celui—ci pas rassuré mais
gourmand, sortit de sa tanière. Pas à pas, lentement, prudemment, il
s’approchait du feu de camp. Balthazar qui était doué pour les langues avait eu
le temps tout au long de son voyage d’apprendre le dialecte des gens d’ici. Il
offrit à Léon de partager son repas. Le charbonnier hésita un peu mais sa
gourmandise fut la plus forte,
Il s assit à coté du mage. La bonne chère, délicatement arrosée à le
pouvoir de délier les langues et d’attendrir les plus endurcis.
Balthazar savait poser les bonnes questions ; Léon eut envie de se
confier et quand le mage lui demanda ce que signifiait la quantité de jouets
cassés qui jonchait les alentours, Léon ne sut pas mentir. Il avoua sa
détestable manie.
“ Mais pourquoi demanda
Balthazar ? ”
“ Parce qu’ils me
détestent, parce qu’ils se moquent de moi, alors je me venge et moi, d’abord,
je n’ai eu ni jouets, ni parents. ”
“ Pas de parents, s’enquit
le Mage ? ”
“ J’étais tout petit quand
ils sont morts et après personne n a voulu de moi, je me suis débrouillé tout
seul. , tout seul... toujours tout seul... ”
“ Pauvre Léon ! ”
Léon surpris, regarda le mage.
C’était bien la première fois qu on l’écoutait, qu’on le plaignait.
« Vous savez Léon, tout
pourrait changer si vous le vouliez... »
« Mais pourquoi, puisque
personne ne m’aime ? »
« Vous voudriez qu’on vous
aime ? »
« Je ne sais pas
peut-être... mais comment ? »
« Léon, si vous faites ce
que je vous dis, vous serez l’ami de tous les enfants. Le voulez-vous ? »
Encore buté, Léon dit qu’il
voulait bien essayer.
Léon et Balthazar travaillèrent trois jours et trois nuits. Quand ils
eurent fini, tous les jouets étaient réparés, et même ils en avaient fabriqué
de nouveaux.
“ Voilà, dit Balthazar, ces jouets que vous avez volé, vous allez
les rendre et vous ajouterez tous ceux que nous avons fabriqué en plus. Puisque
vous savez passer par les cheminées, vous ferez de même. ”
“ Mais ils ne sauront pas
que c’est moi ; ils continueront à me détester. ”
.
“ Cela , c’est mon affaire,
distribuez les jouets, je m’occupe du reste. Mais vous ne pouvez pas y aller
dans cet état, il faut vous nettoyer, vous changer. ”
Balthazar sortit de ses bagages les huiles et les onguents nécessaires à la toilette de Léon et il en
fallut ! Quand ils eurent fini, Léon avait le teint rose, sa barbe et ses
cheveux d’un blanc éclatant bouclaient, et même on pu voir qu’il avait les yeux
d’un bleu de porcelaine.
“ Au tour des vêtements à
présent, dit Balthazar! ”
Et il sortit de ses malles un
houppelande rouge tout bordée d’hermine. Léon hésita encore.. ..I1 allait
gâcher ce bel habit avec la suie des cheminées.
“ Ne craignez rien, aucune
cheminée au monde ne pourra plus salir -ni vous ni ce vêtement. ”
Léon commença sa tournée; il neigeait un peu. Un groupe d’enfants sortit
dans la nuit pour jouer avec les flocons. Cela n’aurait pas dû se produire,
mais Balthazar veillait!
Ils virent l’homme en rouge avec sa hotte de jouets. A la démarche, ils
reconnurent Léon.
“ Ca alors, dit l’un d’eux, on nous l’a changé! ”
“ Oui dit un autre, il donne les jouets au lieu de les voler? ”
“ Puisque c’est comme ca, dit un troisième qui parlait verlan,
(déjà !) on ne l’appellera plus le père Léon, mais le père Noël ! ”
“ Vive le Père Noël s’écrièrent ils en chœur ! ”
DECEMBRE - semaine 4 - jour 3 - RIMES SANS RAISON
Prés
verts en Décembre
A
Pâques seront de cendres.
La Mare aux Biches
Au Bois des Biches dans le brouillard
J’ai vu courir des écureuils
Au Bois des Biches près de la mare
Sont venus danser les chevreuils
Au Bois des Biches un soir d’automne
Le soleil joue dans l’eau dormante
Au Bois des Biches l’herbe frissonne
Le cerf appelle son amante.
Au Bois des Biches sous la neige
Les branches plient jusqu’à terre
Au Bois des Biches, comme au manège
Valsent les flocons de l’hiver.
Au Bois des Biches sous la lune,
La mare gelée, comme un miroir
Eclaire un moment la nuit brune.
DECEMBRE - semaine 4- jour 4- DE TOUT UN PEU
Si l’hiver en Décembre ne fait pas son
devoir
En Janvier au plus tard il le fera voir.
Les grands hivers
A ce moment de l’année où, dans les campagnes,
la gelée durcit la terre et où, les passants s’en vont les épaules remontées et
le visage bleui par la bise d’hiver, il est curieux d’évoquer les époques de
froid exceptionnel dont l’histoire a conservé le souvenir.
En l’an 1400, les mers du nord de
l’Europe furent gelées.
En 1410, qui resta sous le nom
d’année du grand hiver, le froid fut si intense que la mortalité fut
énorme : loups et les chiens
sauvages venaient jusqu’aux portes de Paris dévorer les cadavres abandonnés. La
plupart des ponts furent emportés par les glaces ; l’encre gelait au bout
des plumes, ce qui empêcha, un jour, le greffier du Parlement d’enregistrer les
arrêts.
En l’an 1558, on dut débiter le
vin avec des haches !
L’année 1621 resta longtemps
présente à la mémoire des hommes, tant l’hiver fut rigoureux et long. Le froid,
à Paris, atteignit -27° en 1709 ; les récoltes furent perdues, les arbres
fruitiers détruits, et les cloches éclatèrent quand on voulut sonner le tocsin.
Il dut aussi faire un froid
plutôt vif en cette année de 1795, où des escadrons de notre cavalerie purent
cerner et prendre la flotte hollandaise.
Enfin, dans une période plus
récente, on parle encore de l’hiver terrible de 1870, dont les rigueurs
accrurent encore les souffrances de nos pauvres soldats, et de l’hiver de 1880,
où l’on traversait à pied la Seine et où le thermomètre descendit à 24° au-
dessous de zéro.
Renseignements glanés comme
souvent dans l’inépuisable NOS LOISIRS et qui me suggèrent de vous confier
l’excellente recette du Glögg de ma suédoise amie Lili :
Il vous faudra 1 litre de bon vin
rouge, auquel vous ajouterez I/2 litre d’aquavit, 5 clous de girofle, des
amandes, des raisins secs, de la cannelle, du gingembre, plus 150gr de
sucre .
Faites bouillir le tout et ne
vous jetez pas dessus , bande de pochtrons !
Le Glögg doit maintenant macérer
pendant 12 heures, au bout desquelles enfin, vous le ferez chauffer, puis
flamber. Et enfin, enfin… vous aurez le droit d’y goûter.
Préparez-le le matin et
sirotez-le doucement le soir à la veillée ; vous n’aurez plus besoin de
bouillotte.
DECEMBRE - semaine 4- jour 5-
C’EST POUR DE RIRE
A la Noël froid dur
Annonce les épis plus sûrs.
UN REMEDE EFFICACE
On m'a montré, hier, au Concours hippique
de Bruxelles, un monsieur auquel il est arrivé une bien drôle d'aventure.
Ce pauvre homme, que ses affaires
appelaient à Londres, exprimait dans le salon d'une dame anglaise (il y a
beaucoup d'Anglais à Bruxelles) sa vive appréhension de sa traversée prochaine
et du mal de mer, qui ne manquerait pas de s'ensuivre.
-Oh! fit la dame anglaise, vous êtes
effrayé avec le mal de mer?
- Oui, donc! répondit le monsieur.
- Alors, je vais vous donner une bonne
système, pour que vous êtes très tranquille sur la mer. Vous prenez à chaque
quart d'heure une cuiller à café de lui, et voilà que vous êtes tout à fait
bien.
Appelant la gouvernante de sa fillette:
-Miss Annie, allez, je vous prie, copier
dans ma livre de recettes celui pour le mal de mer.
Et, pour donner plus de confiance encore,
la dame ajouta:
-C'est un système que il me donnait un
vieux, mon oncle, qui était un missionnaire dans les South Wales, autrefois...
Miss Annie copia la recette et la remit au
monsieur, qui la fit, dès le lendemain, exécuter à son apotheck ordinaire.
A son retour à Bruxelles, la première
démarche du pâle voyageur fut pour la dame:
- Madame, je vous remercie beaucoup de
votre aimable intention, mais je dois vous avertir que votre drogue contre le
mal de mer a été précisément à l'encontre de votre but.
- Vous avez été malade?
- Comme un monceau de vaches, madame.
-Aoh! C'est étonnant!
- Et pourtant j'ai suivi vos instructions
à la lettre: tous les quarts d'heure, j'ai pris une cuiller à café de cette
préparation.
-Aoh!
-Si bien qu'avant d'arriver à Douvres,
j'avais avalé tout le pot.
-Aoh! Tout le pot!... Quel pot?
- Mais donc le pot de la drogue!
- Aoh! Cette chose ne devait pas être dans
un pot!... Dans une bouteille, oui!
- Le pharmacien me l'a donnée dans un pot.
-Montrez-moi le papier que vous donnait
miss Annie.
Le monsieur, après une courte
investigation dans son portefeuille, retrouva le papier et le remit à la dame.
Celle-ci de s'exclamer:
- Aoh! cette stioupide Annie!... Au lieu
de la système pour le mal de mer, elle avait copié la recette pour la
mayonnaise!
Le brave monsieur conclut
philosophiquement:
-Ca est quand même heureux que miss Annie
ne s'est pas davantage trompée. Voyez donc, si elle m'avait fait ingurgiter de
l'encaustique pour jaunes chaussures!
Alphonse
ALLAIS
DECEMBRE - Semaine 4- jour 6- CE SOIR JE SERAI LA PLUS BELLE
Vent de Saint-Sylvestre au Sud
Année chaude et prospère,
A l’Ouest année de lait,
A l’Est année de fruits,
Au Nord année de morts ?
Comment être la plus belle quand on se sent
fatiguée ?
Vous sortez ce
soir et après une journée épuisante, votre teint est gris et vos yeux cernés.
Avant de vous pommader de fonds de teint et d’anti-cernes à l’efficacité
douteuse, commencez par le commencement :un bon bain relaxant parfumé aux
senteurs de l’été.
Faites bouillir
un1/2l. d’eau dans laquelle vous ferez infuser pendant un quart d’heure :
5gr de feuilles
de menthe poivrée,
5gr de fleurs
de lavande,
5gr de fleurs
de serpolet,
et 5gr de
romarin fleuri.
Filtrez et
versez dans l’eau du bain.
Deux cotons
imbibés d’eau de bleuet sur les yeux, relaxez-vous, respirez lentement.
N’hésitez pas à piquer un petit roupillon. Vous serez en retard ? Et
alors ? Les belles se font attendre, c’est bien connu ! Et puis, vous
avez la nuit devant vous.
Après ce moment
de détente, les fards se poseront tous seuls et comme par magie, tiendront
jusqu’au petit matin.
DECEMBRE - Semaine 4- jour 7- LE
PARTRIOLE
Le douzième mois de l’année
Que donnerai-je à ma mie ?
Douz’chevaux avec leurs selles,
Onze coqs chantant,
Dix poules pondant,
Neuf bœufs avec leurs cornes,
Huit moutons blancs,
Sept chiens courant,
Six lièvres aux champs,
Cinq lapins grattant la terre,
Quatre canards volant en l’air,
Trois rats des bois,
Deux tourterelles,
Un partriole
Qui va, qui vient, qui vole,
Un partriole
Qui vole dans ce bois.